Rachel Binhas Origine Parents – Dimanche 25 avril dernier, une manifestation contre l’antisémitisme s’est tenue à Paris en réponse à la refonte de l’actualité de Sarah Halimi, torturée et assassinée par Kobili Traoré en 2017. L’affaire éclaire une question plus large, la montée récente de l’antisémitisme. en Europe et notamment en France. Rachel Binhas, reporter pour Marianne Affaire Sarah Halimi : entre rage et désespoir, des milliers de manifestants réunis à Paris, vient de signer pour parler de la manifestation.
Le dessinateur de presse Xavier Gorce a démissionné du journal Le Monde le 20 janvier, blâmant la pression des médias sociaux pour sa décision de partir. L’équipe de direction pourrait se féliciter d’avoir autorisé la publication d’un de ses dessins animés incestueux. Olivier Ranson, dessinateur de presse pour le Parisien, Actualité juive, et le magazine handicap, tente d’apaiser l’hypersensibilité de notre temps. Conversation divertissante portée par un esprit libre aussi adepte de la comédie noire que de la caricature.
Dit Olivier Ranson : Les excuses de la presse mondiale sont, sans aucun doute, un geste rampant de soumission. Le général de Villiers a démissionné jusqu’à ce que cela se produise… J’ai des scrupules que ce croquis soulèverait. Pourtant, à mon avis, le dessin animé de Gorce était agnostique ; il n’a ni célébré ni attaqué les personnes transgenres. Le mashup de nouvelles était un pur délice. Si j’y avais pensé, je l’aurais fait volontairement.
Des journaux comme Le Monde, qui prétendent défendre les dessins de presse mais n’y voient que des illustrations ou des porte-parole, ont été dénoncés comme des hypocrites par ce scandale.Le choix de Gorce d’abandonner la Terre est compréhensible. La publication ne souhaite plus travailler avec lui et a commencé à lui demander de soumettre des illustrations avant la publication. Les soi-disant défenseurs de la liberté dans le monde sont offensés par le droit des dessinateurs de s’exprimer librement.
En fait, Gorce n’a reçu aucun soutien interne de la publication car il n’est pas reconnu comme membre de la rédaction. On a dit que l’illustration de Gorce avait provoqué une détresse émotionnelle parmi la rédaction. Bien sûr, une caricature de journal n’est pas censée faire consensus. Il est juste de discuter du sujet à portée de main. Ou bien on se contente de faire de jolis dessins pour remplir les pages.
Il y a la question algorithmique et la question des révélations. De nombreuses personnes, y compris des islamistes et des personnes sévèrement battues, ont essayé de me rabaisser. Après le match Paris Saint-Germain et Istanbul Basaksehir en décembre 2017.
J’ai publié un dessin de quelques joueurs. Avant le début du match, les joueurs ont posé leur génois au sol, ont levé le poing et se sont joint les mains en signe de solidarité contre le racisme. J’ai dessiné des footballeurs liés par les mots “Est-ce qu’ils n’ont pas peur de passer pour des PD ?. La plate-forme de médias sociaux, qui donne la priorité à tout, a interdit le dessin animé.
Aussi, cette caricature fait allusion au rassemblement anti-islamophobie de 2019 auquel Mélenchon a participé. Avec les mots “Où est Charlie?”.Puis l’islamiste a dit : « Dieu merci, il ne s’est pas présenté, car nous nous serions régalés avec lui. Facebook a supprimé le dessin animé après avoir reçu les menaces habituelles de punition. Enfin, grâce à certaines objections et soutiens dont j’ai également bénéficié, la caricature a obtenu la citation.
J’essaie de me frayer un chemin entre les gouttes pour que mon compte ne soit pas fermé. Les serveurs sont situés dans des pays étrangers avec des cultures très différentes de la nôtre. Bien que l’expression “le prophète me gonfle” soit considérée comme une grave insulte à l’islam, les propos antisémites sont souvent présentés comme des convictions politiques. Ce que nous voyons ici, c’est le rapprochement du système de pensée américain et des modérés pakistanais.
Je me souviens aussi d’un dessin animé sur la chanteuse Menel qui a été diffusé sur le site d’actualités satiriques et agrégateur de dessins animés le Coq des bruyères. Le magazine LICRA a de nouveau inclus le dessin animé. Le législateur Aurélien Taché a jugé cela stigmatisant. En réponse, Hani Ramadan et Alain Soral se sont prononcés contre ce qu’ils considèrent comme des connotations racistes dans le dessin animé. Mario Stasi, président de la LICRA, a décidé de se retirer. C’est une façon de céder à la pression des pairs et aux médias sociaux.
Quels changements avez-vous constatés dans votre domaine au cours de vos 30 ans de carrière :
Heureusement, les temps ont changé et il est maintenant offensant de créer des œuvres d’art basées sur des stéréotypes raciaux. Ces dessins ont disparu. En réalité, les excès ont été délocalisés. Nous avons atteint un point où la menace d’être qualifié de raciste est si grande que nous évitons de parler des choses qui nous dérangent vraiment. La frontière entre la gaieté insouciante et la responsabilité engagée du journal est mince. Il faudra de plus en plus de finesse pour retrouver son indépendance.
En effet, les éditeurs d’aujourd’hui sontdevenant de plus en plus fantaisiste. Personnellement, je ne me juge en aucune façon. Même si le dessin animé Mahomet de Luz n’a été publié nulle part, je le dessine toujours régulièrement. Personnellement, je trouve que les allégations de racisme et d’antisémitisme sont sans fondement et offensantes.
J’ai toujours été à la limite de la raison. S’arrêter de dessiner Mahomet, c’est reconnaître que les actions des frères Kouachi étaient justifiées. C’est la ligne d’Edwy Plenel [le journaliste fondateur du site d’information Mediapart ndlr], pas la mienne. “La fin des dessins animés satiriques?” C’est ce que Bolloré a fait à Canal Plus.