
Anne Dufourmantelle Mort – En tant qu’abonné, vous avez la possibilité d’envoyer jusqu’à cinq articles chaque mois à un proche grâce à la fonctionnalité « Offrir un article ». Anne Dufourmantelle est née le 20 mars 1964 à Paris.
Le 21 juillet, elle a été retrouvée morte sur la plage de Pampelonne, près de Ramatuelle (Var), dans des circonstances tragiques, alors qu’elle tentait de porter secours au fils de 10 ans d’une de ses amies. Elle a eu une crise cardiaque lors de la tentative de sauvetage. L’âge d’Anne Dufourmantelle était de 53 ans.
Philosophe, romancière et psychanalyste, elle a écrit un livre important en 1994 sous la direction de Jean-François Marquet sur le thème « La vocation prophétique de la philosophie ». Sa mère était une jungianiste qui avait pratiqué la psychanalyse obéissante. Ils envisagent d’écrire un livre à ce sujet (Cerf, 1998).
Cassandre, le personnage sombre de la tragédie d’Eschyle, et Jonas, le prophète de la Bible, sont deux personnages qu’elle utilise ainsi pour dresser un portrait jubilatoire. L’un personnifie le chemin qui mène à la catastrophe, tandis que l’autre montre qu’une prédiction ratée pourrait ouvrir la voie à l’humanité pour atteindre un niveau spirituel plus élevé dans le futur. Il ne pourra quitter des yeux ce qui arrive à nos deux héros.
Psychanalyste et philosophe
Elle était amie avec Jacques Derrida et Avital Ronell, et publiait un dialogue avec chacun d’eux (De l’hospitalité, Calmann-Lévy, 1997 ; American Philo, Stock, 2006) ; elle a également travaillé comme rédactrice (d’abord chez Calmann-Lévy puis chez Stock) et chroniqueuse à Libération.
Diplômée de l’université Brown de Providence, Rhode Island, et professeure à l’université de New York, l’épouse de Frédéric Boyer a également écrit en 2007 un livre intitulé « La Femme et le Sacrifice : d’Antigone à « La femme debout d’un côté » dans les yeux de Deno.
Elle était très gentille et accueillante envers ses patients dans son cabinet de la rive gauche, situé au cinquième étage sans ascenseur et analysé par Serge Leclaire. Cette « chercheuse inlassable », comme le souligne son ami et « superviseur », le psychiatre et psychanalyste Guy Dana, a également fait preuve d’une « humanité extraordinaire », d’une sensibilité à la douleur des autres et d’une volonté de se dévouer coûte que coûte.
Elle considérait les rêves comme le principal outil de réinvention personnelle, affirmant : « On peut rendre quelqu’un fou en l’empêchant de rêver. » Écouter ses rêves au bon moment peut aussi sauver sa vie. (Payot, 2012) « L’Intelligence du rêve ».
Elle s’est particulièrement intéressée à la manière dont les exigences d’ouverture et de transparence de la société postmoderne peuvent envahir la vie privée des gens. Pour cette raison, il considère qu’une défense cachée est nécessaire (Payot, 2015).
Doux et dangereux.
Anne Dufourmantelle n’avait aucune sympathie pour les mères de sa vie. Elle écrivait sans vergogne dans La Sauvagerie maternelle (Calmann-Lévy) en 2001 que toute mère est sauvage parce qu’elle garde inconsciemment le lien qui la lie à son enfant pour toujours une partie d’elle-même. Il s’agit, a-t-elle souligné, d’un modèle qui se transmet souvent de mère en fille.
Et pourtant, elle maintient la conviction que la douceur est un pouvoir infini face aux dures réalités du monde moderne. Elle a organisé une soirée pour célébrer la capacité de recadrer les expériences traumatisantes en opportunités d’innovation :
Son engagement le plus sincère est exploré dans son livre de 2011, “L’Eloge du risque” (Payot). Elle livre d’ailleurs sa réflexion sur la célèbre citation de Hölderlin : « Ce temps du risque, celui des résistants, serait l’opposé miraculeux de la nébuleuse, dit-on, car « Anne Dufourmantelle a eu le courage de s’emparer du magnifique poème de Hölderlin jusqu’à sa mort tragique.
Il y a exactement un an, le 21 juillet 2017, la philosophe, psychanalyste et romancière Anne Dufourmantelle disparaissait des environs de Pampelonne à Ramatuelle. La mer normalement calme entre Matisse et Signac était agitée aujourd’hui par un fort vent d’est, cachant des courants dangereux derrière sa surface trompeuse.
L’auteur de “Eloge du risque” a plongé dans l’eau pour secourir des enfants qui, restés 15 minutes dans les éléments, commençaient à pleurer. Elle a nagé jusqu’à ce que l’un d’eux, Guilhem, 13 ans, l’entende murmurer : « Je suis épuisée », et la voit progressivement abandonner et sombrer dans les vagues.
Comme les bonnes gens qui croient encore au dévouement et au dépassement de soi, Anne Dufourmantelle a le cœur brisé. Le sien était excessivement grand, excellent et lourd à tenir en main. Au retour de la plage, elle a annoncé à son ami Frédéric Boyer qu’elle allait voir un cardiologue car elle avait “un souffle au coeur”. Elle a oublié de se rappeler qu’elle avait déjà rendez-vous avec le médecin.
Quelques instants après le drame, Jean-Philippe Domecq, auteur de “Sirènes, sirènes”, est alerté par un coup de téléphone et court vers la plage depuis la maison qu’il louait à Anne Dufourmantelle. Son fils Guilhem était celui que le philosophe-marin avait sauvé au péril de sa vie.
Domecq a voulu raconter en détail cette journée tragique dans son prochain roman “l’Amie, la Mort, le Fils” (Thierry Marchaise, 14,50 euros), qui sortira le 6 septembre mais a tendance à faire office de rappel. de la date de sa disparition, même maintenant en raison de la proximité de l’anniversaire.
Là, Frédéric Boyer embrasse une dernière fois Anne Dufourmantelle avant d’abandonner et de vieillir, puis Jean-Philippe Domecq pose ses lèvres sur le devant de l’image qu’il vient de peindre.
La profonde sérénité de cette cérémonie d’adieu sur une plage fantastique est émouvante. Une jeune femme accomplie, sérieuse et spinoziste abandonne le monde dans lequel elle a fait preuve de gentillesse, entretenu l’amitié, célébré l’art équestre et vanté la vertu de la “Puissance de la douceur”.
Même le père du petit rescapé trouve encore son inspiration en elle l’été suivant. Ce qu’il dit avec tant d’éloquence à propos d’Anne Dufourmantelle est quelque chose que nous pourrions tous dire à propos de notre propre mort. Anne Dufourmantelle, philosophe et psychanalyste française, se fait du mal en pleurant sur les enfants.
Elle collabore fréquemment au magazine Libération et est l’auteur de plusieurs livres. Elle a tenté de secourir d’autres jeunes partis se baigner malgré le mauvais temps. Anne Dufourmantelle, philosophe et psychanalyste de 53 ans, a été retrouvée morte vendredi après avoir tenté de secourir des enfants sur la plage de Ramatuelle (Var), ses proches. a déclaré dimanche 23 juillet à l’Agence France-Presse (AFP).
La ministre française de la Culture, Françoise Nyssen, a répondu sur Twitter en écrivant : “Grande philosophe, psychanalyste, elle nous a aidés à vivre, à penser le monde d’aujourd’hui”.
Elle était vraiment fantastique. C’est un scandale qu’il soit mort, a tweeté le philosophe Raphael Enthoven. De nombreux essais d’Anne Dufourmantelle, comme « Éloge du risque » (2011), « Intelligence des rêves » (2012), « Poissance de la douceur » (2013) et « Défense du secret » (2015), ont été publiés.
Funérailles du lundi
Un roman, L’Envers du feu, thriller palpitant qui suit la poursuite obsessionnelle d’un jeune Américain vers un personnage inconnu, a été publié sous son nom en 2015. Son premier livre,
De l’hospitalité (1997), a été écrit en collaboration avec Jacques Derrida. Cela faisait deux ans qu’elle écrivait pour Libération. Dans une interview accordée à la même publication en 2015, elle déclarait : « Lorsqu’il y a un danger réel auquel on doit faire face, il y a une très forte incitation à l’action, au dévouement, au dépassement de soi. » Vivre sans prendre de risques n’est pas la vraie vie. C’est comme vivre seulement une demi-vie, alors que votre esprit est sous sédatif. (…)
Les actes du quotidien, même les plus petits, comportent de nombreux dangers. Sortir de sa zone de confort et de sa routine comporte de nombreux dangers. Il s’agit de s’autoriser le changement et d’accueillir l’inattendu. Son ami Frédéric Boyer a précisé que ses obsèques auront lieu mardi à 15 heures. à Ramatuelle. Vendredi, la police de Saint-Tropez a confirmé la noyade d’une femme de 53 ans sans dévoiler son identité.
Elle a tenté de sauver des enfants qui allaient nager malgré le vent fort et les vagues en agitant un drapeau orange puis rouge (baignade interdite). Les médecins du bord n’ont pas pu réanimer Anne Dufourmantelle. France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur précise que les deux enfants sont couverts par une assurance.
