Affaire Valerie Subra – Trente ans après le cas de Valérie Subra, Olivia représente un “appât” devant les tribunaux : une femme est jugée pour avoir volé les hommes qu’elle courtisait. Cependant, le procès a été entravé par une erreur de procédure.
Pour une série de meurtres survenus il y a trente ans, en janvier 1988, Valérie Subra a été condamnée à perpétuité. C’est un choc pour la France qu’une jeune fille issue des classes moyennes, une Lolita « à la candeur perverse » et aux « moues enjouées noyées dans les larmes » (Le Monde), puisse peut-être commettre de telles atrocités.
Un cliché d’elle sortant de l’eau, son t-shirt blanc “Minnie” mouillé et accroché à sa silhouette, a été découvert par Paris Match, ce qui l’a propulsé en première page. Elle est assimilée à une « poule perverse » par le procureur général de l’époque, Gérard Guilloux. Un sexisme intense qui fait peur…
Bertrand Tavernier a adapté l’intrigue du livre L’Appât de Morgan Sportès de 1990 (Éditions du Seuil, 1990) dans un film de 1995. Le 7 décembre 1984, un avocat âgé, Gérard Le Laidier, est la première victime. Dix jours plus tard, Laurent Zarade, directeur du prêt-à-porter, décède après avoir été poignardé au cœur avec un coupe-papier.
Si seulement la victime n’avait pas péri… Olivia, née dans la région de Montpellier et âgée d’une vingtaine d’années, a été libérée sous caution par le tribunal correctionnel de Paris. Abdelhak et Farid, deux copains de l’homme, l’accompagnent ; son casier judiciaire compte vingt-cinq inscriptions.
Sujet à une blessure par balle
Les tribunaux les ont inculpés d’avoir utilisé le site de rencontres explicite Seeking Arrangements pour publier des publicités diffamatoires utilisant Olivia dans le but d’attirer des hommes riches sur leurs sites. Les choses ont commencé le 24 décembre 2015.
Thibaut* a invité Olivia, qu’elle avait rencontrée sur Seeking Arrangements sous le pseudonyme de “Mia”, chez lui ce soir-là à Paris après un dîner et quelques verres sur le balcon. Dès qu’elle en entend parler, la jeune femme saute sur l’occasion pour enrôler ses assistants.
Une ceinture d’homme et une rallonge le lient. Avant de fuir les lieux, ses agresseurs ont vidé la solution de nettoyage dans le verre qu’Olivia avait utilisé et sont repartis avec quelques objets inestimables.
La même tactique a été utilisée à nouveau trois semaines plus tard, cette fois à Lyon. Le vol de la carte bancaire de la victime, de deux ordinateurs, du téléphone et des clés Audi était une grosse affaire.
Youcef envoie plusieurs SMS à Olivia dans la nuit pour l’accompagner tout au long du processus, lui disant des choses comme : “Fai cme on a dit fai le verre mets le chose sur lui et masse-le!” Avant toi. Suivez nos instructions ; donnez-lui des liquides, insérez l’appareil et massez-le.
Note éditoriale : N’hésitez pas à tout prendre. “Coupez ça dans un verre, NDLR, pendant que vous avez un moment”, est venu le deuxième message peu après. “J’ai pris le médicament”, répond-elle.
Le gang avait l’intention d’agresser une personne vivant dans l’arrière-pays cannois le 5 février 2016, selon le site Seeking Arrangement : Youcef a décrit l’homme à ses partisans comme possédant un certain nombre de biens convoités, dont un Range Rover rouge, une Classe E, et du liquide à plein régime.
Le gars a, comme c’est souvent le cas sur le Web, exagéré sa richesse. “Nous attendions de toucher le jackpot avant de nous arrêter”, avoue Olivia alors qu’elle est entendue par la police évoquer les faibles revenus issus des vols pendant sa détention.
“La prostituée est la seule option si vous ne parvenez pas à exceller à l’école.
Cette fois, l’honnêteté est la clé. Olivia se fait passer pour l’innocente et méchante Valérie Subra que la presse prétendait être dans les années 1980. Avec moi, elle a sélectionné les garçons sur le site.
Une jeune femme qui n’a pas l’intention de s’exonérer de la responsabilité de ses actes possède une “étonnante capacité d’introspection”, selon les psychologues. “Ce n’est pas la délinquance”, affirme Me Pugliese, qui après un bref passage en détention provisoire a pu se faire placer sous surveillance électronique.
La brutalité qu’elle a endurée en tant que prostituée pendant des mois a sans aucun doute contribué à la distance qu’elle a pu ressentir par rapport au sort des victimes. Les représailles contre les hommes seraient une sorte de processus inconscient qui…
Une erreur de procédure importante
Olivia et ses trois complices pourraient être libres d’être jugés près de deux ans après les incidents. L’affaire est en effet impactée par une erreur procédurale majeure. Une ordonnance a été signée par le juge d’instruction les renvoyant tous devant le tribunal correctionnel pour des faits ayant une qualification pénale.
En l’occurrence, l’enlèvement d’un otage avec l’intention de le voler. Mais cela ne peut pas se produire car les délits mineurs sont les seules infractions jugées par les tribunaux pénaux.
Ainsi, jeudi 26 octobre, MM. Bidnic, Garbarini et Clemenceau ont formellement demandé la libération de leurs clients et la révocation totale de l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel.
Ce que les juges ont catégoriquement refusé de faire, décidant plutôt de renvoyer l’affaire devant le ministère public, de se déclarer incapables et d’ordonner le maintien en détention des trois acolytes. Un scénario improbable auquel la loi ne répond pas, notamment le recours des magistrats à l’article 469 du Code de procédure pénale (CPP), comme l’affirment les avocats.
Choisir d’enfreindre la loi était leur préférence. Cher Monsieur Bidnic,
“Le ministère public, notamment, est responsable de cela, et cela soulève des soucis éthiques”, estime Me Bidnic. Tout a commencé avec l’acte d’accusation définitif, que le juge d’instruction avait copié mot pour mot. Le procureur avait la possibilité de faire appel et d’annuler l’affaire, mais il a choisi de ne pas le faire.
L’accusation souhaite désormais que la violation de la loi compense une erreur qu’elle a en grande partie causée. Une annulation nécessaire de l’ordre d’expulsion a conduit la robe noire à décrire la situation : “Ils ont préféré violer la loi plutôt que de les faire sortir”.
“Une erreur a été commise et ce sont les prévenus qui en pâtissent, les délais d’audience liés à une difficulté procédurale étant particulièrement longs”, affirme Me Garbarini, faisant écho à l’aggravation de l’avocat. Malgré les dénégations de mon client sur certains faits, cela ne diminue en rien la gravité de la situation. Le tribunal a reconnu l’erreur de procédure. Il aurait dû ordonner une libération surveillée.
S’est envolé. Depuis sa sortie de prison en 2001, elle est totalement absente des réseaux sociaux et n’a jamais accordé d’interview. Après leurs décès en 2020 et 2022, ses deux complices ne retrouveront jamais la capacité de parler.
Un reportage emblématique des années 1980, que l’industrie cinématographique a utilisé pour créer un personnage mémorable, mettait en vedette l’héroïne tragique Valérie Subra, qui a décidé de disparaître. Cela dit, son ambition de devenir célèbre remonte à quarante ans.
Nous sommes en 1984. “L’année des méduses” est à nos portes et Valérie Kaprisky a été sacrée. A l’image de Valérie Subra, 18 ans, qui travaille comme vendeuse dans une boutique Path quand elle ne suit pas une formation d’esthéticienne, la jeunesse dorée s’éclate à l’Élysées Matignon, tandis que le groupe Téléphone rêve d’un autre monde.
Elle est une habituée du restaurant chic parisien des Jardins de la Boétie et rêve de rencontrer son idole Anthony Delon ou un producteur de cinéma. Elle est également amoureuse de la jet-set. Laurent Hattab, fils à papa, beau parleur et amoureux de la belle brune aux yeux de chat, conduit une Alfa Romeo et gère en dilettante la moitié des actions que son père lui a léguées dans une entreprise de sweat-shirts.