Yaël Braun-Pivet Taille – Yal Braun-Pivet est consciente du fait qu’elle ne faisait pas initialement partie du plan. Sans aucune expérience parlementaire préalable, elle est élue à la tête de la Commission des lois en 2017 et trébuche rapidement, commet des erreurs et s’attire les foudres des décideurs macroéconomiques avant même d’avoir commencé à assumer pleinement les responsabilités de son nouveau poste.
Plusieurs membres du parti de la majorité nous disent qu’en 2022, elle sera affectée au ministère des Affaires étrangères par le président Emmanuel Macron “pour qu’elle ne défie pas Richard”.
Après l’échec du baron, plusieurs législateurs l’encouragent à se présenter à la présidence face à Roland Lescure, le candidat favori de l’Élysée et de la majorité d’État. Après une campagne interne massive, elle est choisie par ses collègues. La Nancéenne a l’esprit vif et surtout, elle va jusqu’au bout de ses idées.
Elle a confié à L’Express : “J’ai vécu cette installation avec beaucoup de sérénité car j’avais déjà réfléchi à l’évolution de l’institution et à l’exercice de mon rôle.” Être élu président de l’assemblée, c’est continuer à faire et à réfléchir. Mon principe directeur dans la vie est de me mettre dans des situations où je peux apprendre et grandir, plutôt que dans des situations où je peux me sentir en sécurité. Même si c’est risqué, je n’en ai pas peur.
Des bandes sur le pif et quelques sourires. C’est ainsi que les anciens socialistes tenaient des réunions secrètes. Elle a raison et elle s’amuse. “Déjà, avant de déclarer la session ouverte, je dis bonjour aux législateurs”, a-t-elle chuchoté, fière d’avoir “d’ores et déjà imposé son style”. Yal Braun-Pivet semble s’être rapidement adaptée à son rôle, équilibrant avec succès la proximité requise par le matériau avec l’indépendance requise par le personnage.
Contrairement à ses collègues du parti de la majorité, elle s’abstient de critiquer l’opposition, promeut le mandat d’Insoumis Éric Coquerel à la présidence de la commission des finances et, comme l’attestent de multiples participants, préside habilement les conférences de presse présidentielles et les conseils d’administration.
Bref, le jeune homme de vingt-cinq ans a au moins gagné le respect de ses pairs, même si les lieutenants mélenchonistes continuent de lui reprocher d’avoir interrompu l’enquête parlementaire sur l’affaire Benalla en 2018.
Olivia Grégoire, ministre des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, s’extasie : « C’est une femme entière et authentique, totalement politique, elle semble réussir à établir une présidence apaisée mais ferme, on le voit avec ses rappels à l’ ordre, son refus d’établir une police du vêtement à l’Assemblée.”
« Elle incarne un nouveau style de présidence parce qu’elle est spontanée et ne fait pas de politique, et parce qu’elle gère les tensions et les conflits depuis cinq ans. » La déléguée d’Horizons et vice-présidente de l’Assemblée nationale, Nama Moutchou, qui a servi aux côtés de Braun-Pivet à la commission des Lois à la fois en tant que “whip” et maintenant en tant que vice-président, souligne l’importance de cette évolution.
Lors de la précédente législature, elle déplore parfois le manque de liberté accordé aux législateurs de la majorité comme de l’opposition : « On ne laisse pas suffisamment se créer, subsister, les initiatives parlementaires, et ça illustre la difficulté du Parlement à faire vivre ses propres textes », sourit-elle.
Maintenant qu’elle est aux commandes, la députée qui n’est pas dans le premier cercle d’Emmanuel Macron (et n’est même pas dans le second) envisage de retrouver doucement son indépendance à la Chambre des représentants. Elle a demandé “un dialogue plus approfondi sur l’ordre du jour de l’Assemblée” et “attend du gouvernement qu’il se montre réceptif” dans un entretien au journal parisien.
Yal Braun-Pivet est un avocat, militant et homme politique français. Aux élections législatives de 2017, elle représente la cinquième circonscription des Yvelines en tant que membre à la fois du Parti socialiste et de La République en marche. Elle présidera la commission des lois de l’Assemblée nationale lors de sa XVe session (2017-2022) en tant que présidente.
Dans le gouvernement Élisabeth Borne d’Emmanuel Macron, elle deviendra ministre des Affaires étrangères en mai 2022. Quelques semaines plus tard, début juin 2022, elle sera élue présidente de l’Assemblée nationale française, après avoir été auparavant députée. pour la 5e circonscription des Yvelines et comme ministre.
Yal Braun-Pivet est née à Nancy, Meurthe-et-Moselle, France le 7 décembre 1970. Elle fréquente la Faculté de droit de l’Université de Paris-Nanterre. Elle débute sa carrière comme avocat de la défense pénale auprès d’Hervé Témime. Dans les années qui suivent, elle crée son propre cabinet d’avocats à Neuilly-sur-Seine.
Elle et sa famille ont ensuite passé plusieurs années à Taïwan et au Japon avant de revenir en France en 2012. À partir de 2014, elle a commencé à faire du bénévolat avec Heart Restos. Pour les plus pauvres d’entre les pauvres, elle plaide pour la création de centres de ressources communautaires offrant des conseils juridiques gratuits.
En 2016, elle rejoint le mouvement En Marche et décide de se lancer en politique. Elle a d’abord été élue pour représenter la 5e circonscription des Yvelines le 18 juin 2017, puis pour diriger la commission des lois de l’Assemblée nationale deux semaines plus tard. Elle est candidate à la mairie du Vésinet, en France, sur le ticket de Bruno Coradetti aux prochaines élections municipales de mars 2020. Elle vient d’être élue au conseil municipal.
Le 20 mai 2022, elle remplace Sébastien Lecornu au poste de ministre des Affaires étrangères d’Elizabeth Borne. Le 26 juin 2022, elle démissionne de son poste au sein du gouvernement après avoir été nommée candidate du parti majoritaire à la présidence de la Chambre des représentants.
Cette avocate de formation a défrayé la chronique lors de son mandat de présidente de la commission des lois lors de la précédente législature, avant d’entrer en politique et dans le camp de Macron lors des élections législatives de 2017. Depuis, cette femme de 51 ans a beaucoup appris sur le fonctionnement du Parlement, notamment en siégeant à la commission d’enquête sur Alexandre Benalla et en étant élue à la présidence du Parlement.
Yal Braun-Pivet, chef de la commission d’enquête de l’Assemblée et membre du parti au pouvoir, ne reculera devant rien pour maintenir son autorité. Elle s’entretient directement avec le propre corapporteur du parti d’opposition (Les Républicains), Guillaume Larrivé, afin de fixer l’ordre du jour des auditions. Lorsque les législateurs interrompent ou commentent les témoins interrogés, elle leur rappelle que leur seul droit est de poser des questions.
Cet avocat nouvellement nommé dirige le comité le plus prestigieux de la Chambre, normalement réservé aux législateurs chevronnés. Elle a acquis une notoriété auprès des législateurs en battant le LR Jacques Myard, figure de proue de l’hémicycle de la 5e circonscription des Yvelines. En tant que première réforme majeure de la législature, elle a rédigé une législation visant à accroître la confiance du public dans le gouvernement.
La députée nouvellement élue, En marche, a choisi de se faire un nom en prenant le poste d’auteur du rapport sur le projet de loi “moralisation” tout en assurant la présidence de la commission législative. Sans aucune formation politique, elle a commis de nombreuses gaffes, comme supposer qu’une loi était en discussion à l’Assemblée ou critiquer le parti LREM parce qu’elle ne s’est pas.
Avocate de formation devenue avocate de la défense dans les années 1990, cette femme de 46 ans a quitté son emploi en 2003 pour rejoindre son mari en Asie, où il est cadre supérieur du géant des cosmétiques L’Oréal. Elle s’est engagée dans les Restos du cœur à son retour en France en 2012, mais a finalement été séduite par la rhétorique de Macron et a rejoint En marche.
Dans l’après-midi du jeudi 4 août, il flotte dans les couloirs de l’Assemblée comme un parfum de vacances tropicales. Dans quelques heures, les membres les plus modérés du Congrès voteront leurs derniers votes sur le Projet de loi de finances rectificatif.
La vice-présidente de la commission des finances et déléguée des Républicains Véronique Louwagie monte sur le podium alors que l’hémicycle se remplit de bruit. Yael Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, est assise juste derrière elle et lui demande d’attendre un moment pour que la paix puisse être rétablie.
De retour de son tour d’honneur, LR relève la tête et apostrophe son collègue : “A va ?” « A va et toi ? », lui demande Braun. « Oui, bien ! – Pivot. “Tu me tues !” C’est grâce à toi, vraiment.
On ne sait pas si ce “vous” fait référence aux législateurs pour leur travail ou à LR pour avoir accepté un compromis en commission mixte du jour au lendemain. Chacun va faire son truc. Après le tourbillon de la campagne présidentielle, de la législature et de la session extraordinaire de juillet, le nouvel occupant du perchoir a sans doute eu besoin d’un peu de temps pour reprendre son souffle.
Temps perdu pour devenir le quatrième personnage de l’État. Législature nationale également fragmentée et pluraliste ; tout aussi relative et contrainte par des majorités de compromis. Son premier mois en tant que président de la chambre des basses a été une épreuve épuisante. Comment défendrait-elle le Palais Bourbon contre les attaques de ses adversaires, notamment une France unie décidée.