Stéphanie Latte Abdallah Origine

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Stéphanie Latte Abdallah Origine
Stéphanie Latte Abdallah Origine

Stéphanie Latte Abdallah Origine – Cette jeune chercheuse poursuit son travail de terrain depuis les camps de réfugiés jusqu’en territoire palestinien. Où l’histoire pénètre au cœur de l’être des gens. Stéphanie Latte Abdallah est une experte de l’histoire, de la culture et de la politique du Moyen-Orient et des sociétés arabes.

Elle a écrit sur le sort des réfugiés palestiniens, le sexisme et le féminisme (à la fois laïc et islamique), la mobilisation de la société civile, le système carcéral en Palestine et le lien entre les images et la politique dans le conflit israélo-palestinien. Elle a co-réalisé Inner Mapping (2017, 51 minutes). Ses études actuelles se concentrent sur l’activisme environnemental et économique alternatif au Moyen-Orient.

Elle s’est d’abord concentrée sur les réfugiés palestiniens et l’histoire des femmes dans les camps jordaniens, puis sur la mobilisation collective et son évolution pendant et après le Printemps arabe, et enfin sur les défis de la citoyenneté.

Elle a mené des recherches approfondies sur les rôles de genre et le sexisme en Jordanie, au Moyen-Orient et dans les sociétés arabes, en se concentrant d’abord sur l’activisme des femmes, puis sur les féminismes en général et sur l’islamisme en particulier.

Ses projets récents portent sur la mobilité, les frontières et le confinement dans les régions israélo-palestiniennes, ainsi que sur la question de l’incarcération qui sera au centre de sa thèse de doctorat. Elle a coréalisé le film Palestiniens et Israéliens à l’ombre du mur avec Cédric Parizot. Espaces séparés et occupés, Ashgate Publishing, mai 2015. Elle a également écrit sur la connexion entre images, politique, histoire et mémoire dans le conflit israélo-palestinien.

Ses études actuelles et futures se concentrent sur les mouvements populaires palestiniens et internationaux pour le développement durable et les économies alternatives. Elle a également écrit et co-réalisé un film sur les cartes, les frontières et la circulation dans les territoires israélo-palestiniens (2017), démontrant son intérêt pour l’intersection de l’art et de la science.

L’historienne et femme politique française Stéphanie Latte Abdallah a beaucoup écrit sur le Moyen-Orient et les cultures arabes. Ses recherches et sa formation se situent au croisement de plusieurs branches des sciences humaines et sociales.

Stéphanie Latte Abdallah est chercheuse au CNRS (CERI-Sciences Po) spécialisée en anthropologie, histoire et politique. Ses intérêts de recherche incluent l’histoire des réfugiés palestiniens, le genre et le sexisme dans les sociétés médiévales et islamiques, ainsi que l’activation de la société civile dans les sociétés arabes et musulmanes.

Elle a mené des recherches sur les intersections des images, de l’histoire et de la politique, ainsi que sur la mobilité et les frontières, le système pénitentiaire israélo-palestinien et l’incarcération des femmes. Ses études actuelles se concentrent sur la mobilisation environnementale et économique alternative en Palestine, au Liban et dans la région élargie du Moyen-Orient.

Elle est l’auteur de plusieurs livres, dont Women Seeking Safety in Israel/Palestine (PUF, 2006). Elle a collaboré avec le cinéaste Emad Ahmad sur le documentaire Inner Mapping de 2017, qui explore la convergence entre l’art et la science. Son dernier livre, La Toile carcérale, vient de paraître chez Bayard.

Qu’est-ce que cela signifie lorsque quelqu’un demande : « Quelle est la différence entre un voile intégral et un foulard islamique ? » Ces deux vêtements peuvent être échangés pour de nombreuses significations différentes. Si nous parlons de religion, nous pouvons affirmer sans risque de se tromper que tous les musulmans orthodoxes conviennent que les femmes doivent porter le hijab (un couvre-chef), même si certains musulmans plus libéraux remettent en question sa nécessité.

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Comparez cela avec le niqab, un voile intégral qui n’est en aucun cas obligatoire. Certains salafistes, notamment wahhabites, partagent ce point de vue, mais ils sont minoritaires. Lorsque le regard des hommes est perçu comme trop persistant ou lascif, les femmes sont encouragées à se couvrir le visage d’un voile intégral, comme c’est leur droit en vertu de la loi française.

Les femmes peuvent cacher leur visage dans ces situations pour se protéger des relations sexuelles, considérées comme une cause de désordre dans l’Islam. Le climat juridique varie d’un pays musulman à l’autre. Si le hijab est interdit en Tunisie et en Turquie, notamment dans les établissements d’enseignement, l’Iran et l’Arabie saoudite imposent aux femmes le port d’un foulard et d’un couvre-corps (abaya ou tchador).

Dans le cas français, je pense que le choix du niqab, qui concerne d’ailleurs aussi un certain nombre de convertis, relève plus d’une démarche individuelle particulière. Je pense que c’est une façon de restaurer un sentiment de valeur, qu’il s’agisse de la valeur associée au désir de garder un corps perçu comme particulièrement précieux, ou au besoin de combler un vide dans sa vie pour des raisons qui peuvent être autant psychologiques, personnelles ou sociaux car objectifs.

Ces décisions personnelles, révélatrices d’une relation trouble avec soi-même et avec les autres hommes, sont prises dans un cadre où une interprétation stricte des textes religieux est attendue et requise. Que pensez-vous du débat en cours en France sur le voile intégral ? Puisque le port du niqab ne pose aucun problème dans la vie sociale quotidienne, l’establishment politique est le seul responsable.

Dès le début, le débat a été structuré en termes de conflit, mettant le gouvernement et la société française sur la défensive. Le langage utilisé a également un sens. Jusqu’à récemment, nous utilisions le terme péjoratif de « burqa » au lieu du terme plus neutre de « voile intégral ».

Cela nous rappelle la guerre et la terreur en Afghanistan, avec le règne de terreur des talibans en arrière-plan. Le Front National n’a trompé personne avec ses affiches de campagne représentant des femmes voilées et des minarets octogonaux. Un véritable débat ne peut être engagé que dans les bonnes conditions, au bon moment, et non de manière à occulter d’autres enjeux.

Après la défaite de la droite aux élections, le phénomène du niqab devient une menace encore plus grande pour la France. Que pensez-vous d’une loi qui interdirait l’amarrage des voiliers dans les eaux publiques ? Une loi interdisant le niqab dans tous les lieux publics n’est pas quelque chose que je soutiens.

Cependant, je crois qu’il est nécessaire d’empêcher le passage de tout le voile dans les institutions et administrations publiques en se référant à des textes déjà légaux plutôt que de les légitimer à plus fort volume. Sinon, nous risquons de nous plonger dans des discussions aux niveaux national et international qui ne sont pas essentielles pour comprendre le problème et trouver une solution.

Le niqab perturbe incontestablement les interactions sociales. On peut voir sans être détecté. Prendre sans donner, c’est ce que l’on ressent. Je comprends donc parfaitement pourquoi l’option voile total serait un frein. Cependant, la question qui se pose ne concerne pas l’Islam.

À cet égard, certains défenseurs du féminisme islamique ont fait valoir qu’il serait bénéfique d’envisager de former des imams féminines en France. Bien que cela puisse être contesté par certains, cela permettrait au moins de faire avancer la conversation avec des propositions constructives plutôt que de rester coincé dans une ornière défensive et antagoniste.

Comment le mouvement féministe islamique voit-il le voile intégral ? Cela ne pose pas de problème aux défenseurs islamiques de l’égalité des sexes, car les musulmans traditionalistes soutiennent depuis longtemps que ni les mains ni le visage ne sont des zones interdites du corps. La question a été réglée spirituellement.

Les féministes islamiques ont donc des préoccupations différentes en matière de droits. Sur quelles questions les groupes du féminisme islamique se concentrent-ils ? Ils s’inscrivent dans un mouvement mondial et se concentrent sur des questions générales telles que le droit de la famille, la liberté religieuse et l’accès à l’éducation et à l’information.

Ils font beaucoup de travail sur des questions telles que le droit au divorce, l’héritage, l’âge du mariage et la transmission de la citoyenneté. Leur objectif est d’établir et de s’appuyer sur de nouvelles interprétations des textes religieux et du droit islamique afin de parvenir à un droit de la famille totalement égalitaire.

C’est ce qu’ils ont de plus novateur. Ils rompent avec un discours essentialiste sur la charia en séparant par exemple le droit de la famille du droit religieux et sacré pour montrer que la charia est une structure humaine et historique susceptible d’être modifiée. Cela s’est produit en 2004 avec la mise en œuvre de la Moudawana, une réforme du Code marocain de la famille.

Ces progrès en matière de droits des femmes au sein du foyer peuvent être attribués à l’interaction de trois facteurs. D’abord un militantisme féministe de longue date, ancré dans une tradition séculière et universaliste, puis les apports intellectuels du féminisme islamique et enfin la volonté du jeune roi Mohammed VI de s’emparer de la question pour faire changer la société marocaine tout en réaffirmant sa place dans le champ religieux alors que son pays venait de subir des attentats terroristes. Une des réussites du féminisme arabo-musulman. En outre, le gouvernement marocain soutient les femmes érudites et prédicatrices religieuses.

Stéphanie Latte Abdallah Origine
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