
Qui Est Le Premier Mari De Nicole Bacharan – Nicole Bacharan, politologue spécialisée dans la politique américaine, s’est rapidement imposée comme une référence incontournable pour les journalistes en France et au-delà.
Le journaliste reçoit une formation approfondie à l’Université de la Sorbonne à Paris, à l’Institut d’études politiques de Paris et au Collège d’Europe en Belgique, où il développe une compréhension approfondie de la politique internationale et en particulier américaine.
Son diplôme en poche, elle commence à travailler comme chercheuse à la Fondation nationale française pour la science et à l’Université de Stanford en Californie. En peu de temps, de nombreux médias ont contacté Nicole pour lui proposer une collaboration.
Elle est consultante sur Europe 1, où elle évoque la politique et les relations franco-américaines, et journaliste pour de nombreux médias, comme TF1, M6, France Télévisions, LCP ou Arte. Elle écrit beaucoup et donne des conférences partout dans le monde, et elle est tout aussi à l’aise pour discuter des questions raciales que pour discuter des élections ou des droits des femmes.
Bien qu’elle ait un emploi à temps plein, elle parvient à rédiger des chroniques pour des publications comme The Point et The Parisian, ainsi qu’à contribuer à des médias comme CNN et The Washington Post.
Nicole Bacharan est connue des téléspectateurs car elle est fréquemment sollicitée comme experte de la politique et de l’histoire américaine, sujets sur lesquels elle a beaucoup écrit (souvent en collaboration avec Dominique Simonnet). De plus, elle avait déjà accepté de répondre à mes questions à deux reprises : d’abord en 2016 pour l’élection présidentielle américaine et de nouveau en 2020 pour les prochaines élections.
Cet entretien, publié le 8 février, s’appuie sur tout autre chose : « un récit qui se lit comme un roman », l’histoire de la mère de l’auteur, Ginette Guy, une jeune femme d’à peine vingt ans qui, dans les heures sombres des années 40 , s’engage dans la Résistance française.
Pour cette conversation et sa gentillesse constante à mon égard, je remercie Nicole Bacharan. Et je ne peux que vous inviter chaleureusement à lire ce livre empreint de tendresse même lorsque le sujet est froid. Un document minutieusement documenté qui met en lumière une époque révolue.
L’histoire d’une femme de premier plan et du dévouement commun d’un auteur à la liberté. Et le vœu de protection qu’une femme devenue fille faisait à sa propre mère. Nicole, tu as tenu parole ! Plus précisément, Paroles d’Actu de Nicolas Roche.
Bonjour Nicolas Bacharan. Comment décririez-vous ce livre, « Le plus durable de tous » (Stock, janvier 2023) ? S’agit-il d’une œuvre de fiction, d’une œuvre historique, d’une œuvre biographique ou d’une sorte d’hybride combinant ces genres et bien plus encore ?
Étant donné que tout ce qu’il contient semble vrai, j’appellerais cela une histoire, même si elle est racontée à la manière d’un roman. Le sujet me semble très romantique et j’ai dû remplir très peu de blancs tout en ayant accès à suffisamment de matériel pour m’assurer que les quelques liens que j’ai dû établir étaient cohérents avec la réalité.
Alors disons que ça se lit comme un roman. Est-il vrai qu’écrire ce livre a été un défi, même en mettant de côté l’aspect émotionnel qui est facile à appréhender ? Ces enquêtes et recherches me viennent à l’esprit…
Cette enquête a pris beaucoup de temps. Ce n’était pas difficile parce que c’est ce que j’aime faire ; Je l’ai fait avec enthousiasme et enthousiasme. Cependant, cela a été un véritable défi car il n’était pas facile de retrouver des éléments spécifiques.
Au départ, j’avais une ébauche basée sur ce que ma mère m’avait raconté et j’ai minutieusement recherché les lieux précis, les témoins et les événements historiques entourant la vie de ma mère à Toulouse et à Marseille au moment où ces incidents se sont produits.
Et à mon agréable surprise, j’ai découvert des informations sur elle et son amant, Jean Oberman, dans les documents officiels. A vrai dire, je n’aurais jamais imaginé que l’on puisse trouver des informations aussi détaillées sur des personnes qui n’ont pas marqué l’histoire ou qui ne sont pas devenues célèbres dans les archives. Notamment, sur votre mère, ce rapport d’interrogatoire signé du tristement célèbre S.S. Ernst Dunker, alias Delage.
Exactement. Cette réflexion a été initiée par Robert Mencherini, spécialiste de l’occupation et de l’épuration au département d’histoire de l’université de Marseille. Vous avez probablement entendu dire que lorsque la Gestapo s’est enfuie, elle a brûlé beaucoup de papiers, mais pas tout.
Il y avait encore ce fameux reportage dans lequel ma mère était mentionnée. De manière plus prévisible, les transcriptions des dépositions du procès Delage sont conservées dans les archives des Bouches-du-Rhône.
Concernant cette recherche de vestiges du passé, je trouve aussi émouvante votre évocation de la rencontre avec les descendants de Jean Oberman. Vraiment, c’est terrible… Je ne sais pas où vous vous situez sur la religion ; Je ne suis pas particulièrement religieux moi-même, mais je ne ferme pas non plus complètement la porte (rires). Il y a cependant eu des coïncidences troublantes.
À la fin du livre, je décris comment j’ai renoncé à les retrouver après de nombreuses années, mais j’ai eu une chance supplémentaire en passant une soirée entière et une partie de la nuit à envoyer des messages via les réseaux sociaux, un peu comme envoyer une bouteille. dans l’océan. Quand je me suis couché ce soir-là, j’ai réalisé que c’était l’anniversaire de ma mère. Cela m’a vraiment dérangé la tête. J’ai eu une réponse du neveu de Jean Oberman le lendemain.
Mais ce qui a été vraiment extraordinaire, c’est l’accueil bienveillant que j’ai reçu de cette famille. Ils ont peut-être très bien demandé des changements de nom, etc., notamment sa fille. En fait, c’était tout le contraire. Odile Oberman et moi sommes devenus des amis proches ; nous parlons fréquemment.
Je préviendrai à l’avance toute apparition dans les médias en relation avec ce livre. En remerciement de la confiance qu’elle m’avait accordée, je lui ai fait lire les sections de mon livre qui traitaient de son père après que j’aie fini de l’écrire. Oui, c’est un cadeau fantastique en général.
Et d’ailleurs, c’est un saint homme, ce Jean Oberman !
Je t’assure, tu es fou ! Dans les archives de l’INA, je suis tombé sur un épisode de 1992 sur les Don Juan dans lequel il figurait ; c’était vraiment un personnage inoubliable. Je comprends pourquoi il a captivé ma mère quand elle avait 20 ans, et je comprends aussi pourquoi ils n’ont pas pu passer le reste de leur vie ensemble à en rire.
Vous évoquez toujours des sujets religieux. Votre histoire démontre à quel point certaines personnes, y compris les irréligieux, se sont tournées vers la religion dans des périodes sombres ou de grand doute.
Absolument. Récemment, j’ai eu l’occasion de visionner en avant-première le prochain film de Bernard Henri-Lévy, Ukraine. À un moment donné, un pauvre homme qui a été arrêté, torturé, etc., est interrogé. En substance, il a dit : “J’étais tout seul, tout seul, il n’y avait personne d’autre que Jésus-Christ pour m’aider…” À mon avis, se tourner vers la prière dans les moments de tragédie est une réponse humaine universelle.
Je sais que je ne devrais pas être surpris, mais il est clair pour moi que vous êtes un écrivain talentueux, et cela inclut la romance. Quel genre de lecteur de romans êtes-vous ? J’ai toujours eu une passion pour la lecture. Je dévore les livres avec ferveur. J’ai recherché la clarté et l’élégance dans l’écriture de ce livre. J’espérais pouvoir transmettre mes pensées efficacement.
Pour moi, Alain-Fournier et son Grand Meaulnes représentent le genre de personne et de travail auquel j’aspire. Je ne pense pas avoir été sur le point d’égaler cela, mais je recherchais ce genre de simplicité – le bon mot sans autres effets ni désirs d’attirer davantage l’attention sur lui-même. Un style d’écriture que je trouve un peu modeste.
Du point de vue du lecteur, je pense que cela réussit plutôt bien. Ta mère m’a dit un jour quelque chose qui m’a marqué : “Je voulais être utile.” C’était avant qu’elle ne rejoigne le mouvement actif de la Résistance. Mais c’était presque comme si nous nous suicidions. Que signifie pour vous ce terme et comment l’avez-vous compris ?
Je l’ai pris comme venant d’une jeune femme au cœur brisé. Elle venait d’être frappée par une déception amoureuse écrasante et, au fond, elle voulait mourir, mais elle se disait : “Autant que je peux faire, plus je peux faire de bien.” Je doute sérieusement qu’elle ait prévu de se suicider dans son sommeil. Elle a décidé que c’était le bon moment pour tenter sa chance et y aller.
Sans trop en dévoiler, je dirai que cette période coïncide avec la détention de Jean et que Ginette a récemment reçu de sérieuses raisons de douter de la réciprocité de leur amour. Exactement. Je crois que Jean aimait beaucoup ma mère. En termes simples, il n’a jamais été loyal envers qui que ce soit (rires).
Son père, Louis, décrit son retour chez lui avec un mélange de joie intense et de tristesse infinie en réalisant que sa fille autrefois délicate et naïve porte désormais « un fardeau invisible dont elle ne pourra jamais se dégager » après avoir vécu les horreurs de la guerre à un tel point. jeune âge. Vous l’avez ressenti lorsque vous étiez proche de votre mère, n’est-ce pas ?
