Olivier Dartigolles Compagnon – Grâce à lui, le moral du PCF s’est amélioré. Le professeur et ancien membre du parti Jean Ortiz affirme : “ils ont tout essayé pour le tuer”. Mais il reste au Pays basque, où il devient un expert dans la gestion d’équipes, ressuscite l’attitude militante et rompt les liens avec le PS en se présentant sur une liste indépendante du PCF aux élections régionales de 2004.
Et puis prendre son iPod et se retirer dans une bergerie pittoresque au cœur de la Vallée d’Aspe pour soigner ses chagrins et écouter Les Paradis perdus. Par exemple, le soir du 22 avril, son candidat a obtenu un terrible 1,93% des voix. Hubert Delpont, allié communiste, se souvient : “Il a vu se dissoudre sous ses yeux tout ce qu’il croyait avoir construit lors de la campagne enthousiaste du non au référendum”.
Oliver Dartigolles ne s’inquiète désormais que d’une chose : les soldats déchantent et désertent. Il s’est exprimé avec confiance en déclarant : « Nous devons recommencer parce que tout ce que nous avons essayé au cours des deux dernières décennies a échoué. » Depuis le 22 avril, il n’adhère plus à la théorie du boom. Il s’est pour cela appuyé sur une remarque énigmatique de Marie-George Buffet fin août : “L’idée de continuité peut nous tuer”.
Face à cela, le porte-parole a décidé de dépasser les bornes : si le secrétaire national est une fois de plus enclin à minimiser les sentiments de chacun et à maintenir le statu quo pour sauver le parti, il se trouvera “en position de combat”, promet-il avec force. Pourtant, il aimerait mieux éviter, sachant l’aura dont disposer encore Mme Buffet auprès des militants.
Le jeune directeur visite donc chaque division et exprime ses « doutes », précisant qu’« ils sont nombreux à ne plus vouloir gérer les affaires ordinaires depuis encore dix ans ». Les 14, 15 et 16 septembre, il remettra le couvert lors de la Fête de l’Huma.
Pour « donner le signal » que le PCF est prêt à tourner la page en 2008, il faudra attendre la réunion extraordinaire de décembre. C’est du moins ce qu’il pense. Le style dit de « l’après-Marie-George » ne lui est pas exclu.
J’ai beaucoup de mal à lâcher l’éditorial Causeur d’Élisabeth Lévy. Si j’apprécie nos débats animés sur CNews, j’ai du mal à répondre oralement lorsqu’il porte un jugement ou émet une opinion qui diffère du mien. De plus, je ne veux pas être mal interprété ; J’apprécie un débat politique sain dans lequel aucune des deux parties ne cherche à éviter l’hostilité. Faites-vous confiance à Macron et à ses collaborateurs, notamment à ceux qui leur fournissent de l’argent ?
Changement de circonstances. Le 12 février, Sud Ouest rapportait que la peine d’Olivier Dartigolles avait été réduite par le tribunal correctionnel de Grasse (Alpes-Maritimes). Le vainqueur des élections communistes de Pau a été accusé d’avoir ciblé toute une génération avec des discours de haine. La plainte du mouvement a été rejetée pour vice de procédure.
Calomnie vérifiée
On apprend cependant que le 28 février à Aix-en-Provence, Olivier Dartigolles a été reconnu coupable en appel. Le prévenu a été reconnu coupable de “faute civile en diffamation” et condamné à payer à Génération identitaire, représentée par son liquidateur, 500 € de dommages et intérêts ainsi que 800 € de frais supplémentaires.
Pour vous rafraîchir la mémoire, en 2018, le maire de Pau avait lié le groupe militant à une série de commentaires désobligeants et d’étiquettes racistes dirigés contre Pau et sa métropole sur la plateforme CNews.
Olivier Dartigolles, l’apparatchik du PCF, se libère.
Depuis que la porte-parole du parti communiste s’est si mal comportée à l’élection présidentielle, elle a pris ses distances avec la patronne du parti, Marie-George Buffet. Il envisage de faire bouger les choses au sein de son parti en ralentissant.
Cela peut être considéré comme son « coming-out » politique. Après des mois passés à rester fidèle à la ligne du parti, à faire un geste communiste pendant la campagne électorale et à dénigrer tous ceux qui doutaient de la capacité de Marie-George Buffet à remporter la présidence, Olivier Dartigolles a décidé de prendre la tangente.
Lui, le fidèle porte-parole, voire le porte-flingue du secrétaire national du PCF, part du bois. Et n’avait pas peur de montrer sa désapprobation. Si nous continuons de la même manière après la claque électorale dans laquelle nous nous sommes jetés, nous périrons tous”, a-t-il déclaré.
Désormais, il est certain qu’une “sensibilité communiste organisée” est nécessaire dans une nouvelle organisation politique. Pas un « parti ripoliniste », mais un groupe avec d’autres valeurs ; les penseurs antilibéraux, socialistes, de gauche, syndicalistes ou antimondialistes.
Sa tenue sophistiquée de première année, avec ses chemises bleu ciel et ses fines lunettes, est encore assez méconnue. Durant la campagne électorale, on l’a vu dans quelques émissions télévisées défendre vigoureusement son candidat. Pourtant, à 37 ans, il s’impose comme un membre indispensable du premier cercle du secrétariat, celui qui se réunit tous les lundis matin dans l’ancien bureau du colonel-Fabien.
Jean-François Gau, proche confident du numéro un, est chargé de concrétiser cet objectif. Avant d’être élu au conseil national en 2000 puis à l’exécutif en 2004, le jeune professeur d’histoire était le patron de la petite fédération des Pyrénées-Atlantiques.
Ayant un accent typiquement béarnais, il embarque à bord du vaisseau blanc dessiné par Niemeyer et apprend rapidement la langue. Il gagne rapidement en responsabilité et en confiance.
“J’AI FAIT MON JOB”
Il ne lui fallut que deux ans pour maîtriser l’argot et les justifications de la langue du bûcheron. Comme en décembre 2006, lorsqu’il a dû défendre son patron comme candidat solitaire parce que les autres forces antilibérales ne voulaient pas qu’il gagne.
Il se souvient encore du « moment affreux » où il a été élevé dans les tribunes devant des centaines de membres en colère de divers collectifs rassemblés dans la grande arène sportive de l’Île-de-Saint-Denis. J’ai fait mon travail même si je savais que cela n’arriverait pas, dit-il.
“Il s’est comporté comme un apparatchik sectaire”, relate Francine Bavay, vice-présidente (Verts) du conseil régional d’Ile-de-France. Clémentine Autain, adjointe de Clémentine à la mairie de Paris, précise : “C’était l’homme de confiance chargé de faire passer la ligne, mais il essayait de le faire oublier par l’humour et l’autodérision !”
Le conseiller à la sécurité nationale lui fait désormais pleinement confiance. Eliane Assassi, membre de l’exécutif, souligne : “Sans être une courtisane”. La punition électorale était trop sévère pour qu’il risque d’exposer ses propres pensées, mais sa loyauté l’empêchait de l’oublier.
Le communisme détruit tout sur son passage. Il est élevé par sa mère célibataire, femme sage et déléguée CGT, qui lui donne à manger des disques de Colette Magny et de Jean Ferrat et lui raconte les histoires de son grand-père, le général Jean Lafourcade, déporté à Dachau.
Un certain « Jeannot » a agi comme une figure paternelle de substitution et l’a amené à Leningrad afin qu’il puisse voir par lui-même ce qu’était devenu le véritable socialisme. “Il m’a donné une colonne vertébrale solide”, se souvient-il maintenant.
Au moment de son décès en 1999, il enseignait dans un lycée rural de Pau où il avait été récemment réaffecté. Avant, il était un partisan mais pas un participant actif. Le secrétaire fédéral lui succède et se charge de son remplacement.
Le jeune leader apprend alors que la vieille garde a acheté les faveurs du maire avec de faux emplois. Il prend la décision de faire la lessive pleine d’idéaux et de convictions. Il essuiera en retour des attaques en règle et des vilaines rumeurs sur sa vie privée avec une militante socialiste.