Nemanja Radulovic Et Sa Compagne – Est-ce fini? Non, puisque le public nombreux et attentif exigeait le contraire. Et voilà qu’ils partent écouter l’incroyable « Czardas » de Vittorio Monti, qui demande une dextérité incroyable tant le tempo est frénétique. Et cette fois, nos deux virtuoses débuteront par “Clair de lune” de Debussy pour clôturer ce beau concert.
On ne pouvait rêver mieux pour démarrer la saison sous les auspices de l’émotion et du talent qu’avec ce charmant duo, qui nous a servi l’aubade sous un beau ciel de lune, où chantent parfois des gazouillis d’oiseaux et des ruées de vers. mêlé.
Nemanja Radulovi, lauréat des Victoires de la Musique Classique 2005 pour “Révélation de l’année”, donne un récital avec son amie Laure Favre-Kahn, lauréate du prix “Révélation des Classiques” au Concours International de Pianisme. de New York.” Qu’il s’agisse des Danses roumaines de Bela Bartok, du Nigun d’Ernest Bloch ou des scènes de ballet de Bériot, il existe un lien humain et artistique entre les deux.
Le vaste romantisme de la belle Sonate pour piano et alto de César Franck, ou la férocité du Scherzo de Johannes Brahms peuplent également ce bel ensemble. Le pianiste et l’altiste transmettent magnifiquement la gamme d’émotions, d’énergies et de sentiments inclus dans les œuvres des différents compositeurs présentés à leur programme.
Sylvette, la groupie de l’altiste, a 72 ans. Cette infirmière d’origine polonaise est présente depuis cinq ans chez les Petits Frères des Pauvres à Toulon (83) après avoir subi une série de traumatismes crâniens. Elle vit actuellement seule dans un studio et quitte rarement la maison.
Elle bénéficie de visites et de sorties régulières à domicile grâce au travail des Petits Frères des Pauvres. Il y a quelque temps, lors d’un atelier de bien-être où des personnes âgées partageaient leurs goûts musicaux, les bénévoles ont appris l’amour de Nemanja Radulovic pour l’altiste.
Elle a toujours été une passionnée de musique classique et, depuis que son grand-père jouait de l’alto, cet instrument occupe une place particulière dans son cœur. Annie, bénévole de l’antenne toulonnaise des Petits Frères des Pauvres, rayonne : “Chez Sylvette, Nemanja Radulovic est partout ; elle a dessiné son portrait et elle m’a aussi demandé de mettre sa photo en fond sur mon écran d’ordinateur.”
Les bénévoles n’ont donc pas hésité lorsqu’ils ont appris que le musicien se produirait dans le quartier. Ils ont planifié cette sortie surprise et ont même acheté des billets pour Sylvette à l’avance. Sylvette était ravie de voir Nemanja Radulovic se produire lors d’un événement en plein air à Six-Fours Les Plages le 16 mai 2022. Et ce n’est pas une surprise ; elle est une grande admiratrice du groupe et le joue pour rire chaque fois que quelqu’un mentionne que la personne en question est “l’amant” du musicien.
Les bénévoles voulaient prolonger le plaisir en demandant s’ils pourraient rencontrer l’altiste après le spectacle. « Nous avons attendu que les gens et les journalistes partent et finalement, l’artiste est arrivé en lançant à Sylvette « Alors, c’est vous qui êtes fan de moi ? ». Les émotions de Sylvette étaient partout. Pourtant, elle a trouvé le courage de demander une bise et a été récompensée par deux. Annie explique qu’elle lui a dit précisément qu’« il avait les cheveux doux ».
L’altiste a accepté de se faire prendre en photo avec Sylvette, et il lui a même offert un ticket dédié. Ce fut un moment inoubliable qui restera à jamais gravé dans le cœur de notre fille aînée. Ses yeux brillants parlaient de son bonheur.
Pour les Petits Frères des Pauvres, aider les personnes âgées à retrouver la joie de vivre, c’est réaliser leurs rêves. Nos groupes de bénévoles travaillent efficacement pour exaucer les vœux de nos seniors, qui aimeraient aller au cinéma ou séjourner dans un château.
Nemaja Radulovic, altiste, porte de petites lunettes de style Samson qui lui donnent une apparence romantique et la font pleurer. Elle est de race arlésienne. Ils forment un beau duo, une dream team musicalement romantique, et ils interprètent le numéro d’ouverture du bal de la saison musicale, “La vague classique”, organisé à la Maison du Cygne de Six-Fours.
A la fois doué et jeune, il apprend l’alto à 7 ans et elle le piano à 4 ans.
Lorsqu’ils auront fini de s’entraîner, vous les retrouverez à la Maison du Cygne en milieu de journée. L’atmosphère est légère et relaxante. Un profond sentiment de culpabilité partagée nous envahit immédiatement. À un moment donné de la représentation, Laure fera le geste charmant de demander à l’un d’eux de tourner les pages de la partition.
Nous jouions séparément jusqu’à ce qu’il nous présente ; dès notre rencontre, nous étions instantanément sur la même longueur d’onde et avons demandé : « Pourquoi ne jouons-nous pas ensemble ? Nemanja, tu viens de Serbie et tu as appris l’alto quand tu avais sept ans. Êtes-vous issu d’une famille de musiciens ?
Alors mes deux sœurs et moi nous sommes plongés tête baissée dans la musique, même si elles ne jouaient d’aucun instrument. Pourquoi un violon, me demanderez-vous ? J’apprends encore, mais j’ai suffisamment aimé jouer de la guitare pour continuer.
Et toi, Laure ?
C’est un peu la même chose avec moi ; mes parents ne sont pas musiciens mais ils aiment beaucoup la musique, c’est pourquoi ils m’ont toujours encouragé et n’ont jamais essayé de freiner mon enthousiasme pour cette musique.
Vous avez voyagé tous les deux depuis la Serbie et la Provence pour vous rencontrer à Paris.
À l’âge de 15 ans, Semanja et sa famille quittent la Serbie après avoir fréquenté le Conservatoire de Musique de Sarrebruck et la Faculté des Beaux-Arts de Belgrade. Parce que nous sommes si proches en tant que groupe, et ils sont tous venus après moi. J’ai commencé les cours au Conservatoire Supérieur de Musique de Paris avec l’altiste Patrice Fontanarosa comme professeur.
Laure : J’ai fait le Conservatoire d’Avignon puis le Conservatoire de Paris, où mon professeur de piano était Bruno Rigutto. Ils ne m’ont pas suivi, mais ils m’ont laissé aller là où je voulais. C’était en 1991 ; J’ai gagné la première place en 1993, quand j’avais 17 ans. On pourrait donc dire que je suis un Parisien naturalisé, même si j’essaie de passer le plus de temps possible dans ma ville natale. C’est plus proche que la Serbie !
Et toi, Nemenja ?
Quand je peux, je retourne chez moi aussi… Même quand, comme le dit Laure, si c’est trop loin, c’est trop loin ! J’ai la double nationalité française et serbe. Vous avez tous les deux fréquenté une grande école et eu deux professeurs extraordinaires.
Et tous les trois s’entendent à merveille. Que diable se passe t’il?
Nemanja : Heureusement, nos préférences communes représentent environ 80 % de notre accord, ce qui nous offre un large éventail d’options malgré nos petites différences. Laure : Cela ne veut pas dire que je ne t’aime pas. J’aime les écouter, mais pas les jouer moi-même. Néanmoins, Brahms est un compositeur dont j’apprécie beaucoup le travail. Aujourd’hui beaucoup de musiciens dits « classiques » font des intrusions dans d’autres musiques. En avez-vous envie aussi ?
Mon rêve est d’enregistrer un jour un album de jazz manouche, qui est un de mes genres préférés. Ou encore le tango argentin. Tout cela se produit par le biais de rencontres fortuites, et nous apprécions les opportunités d’apprendre et d’adopter les perspectives uniques de chacun. Pour preuve, je me suis plongé tête première dans l’enregistrement de chansons folkloriques de 67 pays différents pour le Covid. La sortie de l’album est prévue pour l’automne via Warner.
Laure : J’ai sorti un label qui s’appelle Nave avec des musiques de Liszt, Haendel, Borodine et d’autres sous le titre “Vers la flamme” d’après un morceau de Scriabine que je joue. Je m’apprête à sortir un nouvel album, dont je ne peux pas encore dévoiler les détails mais qui aura une musique interactive comme jamais auparavant.
Vous avez enregistré quelques albums pendant votre temps libre, mais pas encore en tant que groupe. Nemanja : C’est vrai que nous jouons beaucoup ensemble en tournée et en concert ; cela n’est pas encore arrivé, mais nous serions ravis de le faire. Pourtant, cela finira par s’arranger. C’est la première soirée de la célébration organisée dans la cour d’honneur de la famille Cygnet.
Nous avons donc eu droit à un charmant et magnifique spectacle en duo, où leurs deux instruments nous ont emmenés dans un agréable voyage, commençant par les “Danses roumaines” de Béla Bartok et se poursuivant avec “Nigun” d’Ernest Bloch tiré de son œuvre “Baal Shem” en Suisse, avant de nous emmener en Allemagne avec le magnifique “Scherzo” de Johannes Brahms et en France avec la “Sonate” de César Franck, qui nous a offert une belle émotion.