Marco Siffredi Mort – La jeune génération s’inspire toujours du Chamoniard. Plusieurs livres et un film basé sur son personnage lui sont consacrés. Un épisode de la saison trois du podcast de France Bleu “La Folie des hauteurs” lui a été consacré. Retracer un parcours insolite.
Quelque part dans l’immensité de la face nord de l’Everest, sa trace disparaît. Le Chamoniard, alors âgé de 22 ans, s’est habillé sur le Toup du Monde (8 848 mètres d’altitude) au printemps de l’année précédente avant d’effectuer la première descente complète en snowboard.
En 1999, au Nant Blanc
Cependant, le joueur de Chamonix n’a commencé à utiliser des planches de surf que récemment. Une planche qu’il saura manœuvrer rapidement et habilement, enchaînant les descentes sur les faces les plus escarpées du Massif du Mont Blanc. C’est ce qu’affirme Antoine Chandellier, journaliste au Dauphiné Libéré et auteur d’une biographie de l’alpiniste aux éditions Guérin-Paulsen (intitulé “La trace de l’ange”). Il projetait une image de plaisir et de facilité dans un univers où, à première vue, on ne voit que péril et risque.
Le “toucher de neige” caractéristique du film “Marco étoile filante” de Bertrand Delapierre (SevenDoc) rappelle de bons souvenirs. Parce que Marco Siffredi était un génie technique de haut niveau. Une maîtrise qui lui a permis de réaliser la première descente en snowboard du Nant Blanc, la face nord-ouest du Pic Vert, en juin 1999. C’est parti pour une sérieuse aventure à commencer par sa montée en piolets et crampons.
Que penses-tu de son run en snowboard ? Dix ans après que Jean-Marc Boivin, un modèle pour Siffredi, a réalisé la première descente à ski, le jeune Marco a marqué l’histoire de la montagne avec cet exploit. Plusieurs expéditions seront suivies, dont celles dans les Andes et l’Himalaya.
La première descente de l’Everest en snowboard date de 2001.
Le journaliste Jean-Marc Porte, qui travaillait alors pour Montagnes Magazine, se sont croisés non loin du sommet de l’Everest le 23 mai 2001, lors de la première descente en snowboard. C’est lui qui a capturé les premiers virages de Marco Siffredi à plus de 8 000 mètres d’altitude. Dans le troisième épisode de la saison 3 du podcast “La Folie des hauteurs”, entièrement consacré à l’Everest, il raconte cette rencontre.
D’où vient ce jeune montagnard aux cheveux blonds ? Les documentaires, les romans et le long métrage de fiction “Tout là-haut” de Serge Hazanavicius ont tous été influencés par le personnage de Marco Siffredi. Selon Antoine Chandellier, il est l’incarnation de la “jeunesse qui n’a pas peur d’aller au bout de ses rêves et de partir se brûler les ailes”.
De plus, les jeunes continuent d’y trouver de la motivation ; « qui restaure l’arbre du cœur », comme le dit Bertrand Delapierre. Jean-Marc Porte a fait remarquer : « Tout le monde parle d’étoiles filantes, mais il y en a aussi. La lumière était fugace, du moins à l’échelle d’une vie humaine, mais elle était incroyablement brillante.
Chez Christophe Hondelatte, l’alpiniste Bertrand Delapierre, ami du regretté snowboarder Marco Siffredi, revient sur sa mort. Le jeune homme était décédé à l’âge de 23 ans en 2002, lors de sa tentative de descente en snowboard de l’Everest par la voie la plus difficile.
Certains l’ont surnommé le “James Dean” des montagnes. Le Français Marco Siffredi était l’un des meilleurs freeriders snowbard au monde. Le jeune homme, qui n’avait que 23 ans lorsqu’il est mort dans l’Himalaya en 2002, s’était lancé un défi fou : atteindre le sommet de l’Everest puis redescendre par le chemin le plus difficile possible. Mercredi, l’alpiniste Bertrand Delapierre est retourné au domicile de son ami et partenaire d’escalade, Christophe Hondelatte, pour réfléchir à l’aventure risquée qui a finalement coûté la vie à son ami.
1 800 mètres de dénivelé. A 22 ans, au printemps 2001, Marco Siffredi avait déjà surmonté son premier défi. À l’époque, il a escaladé le mont Everest à travers le Norton Couloir, ce qui lui a pris quatre heures pour descendre 1 800 mètres de dénivelé.
À ce jour, il reste la première et la seule personne à accomplir un tel exploit. Bertrand Delapierre raconte, “Il y avait deux skieurs qui ont tenté le fameux Norton, et tragiquement, l’un des deux a été tué suite à une erreur technique, et l’autre a eu la présence d’esprit de rebasculer sur le parcours normal.”
Au Hornbein ou rien. Mais Marco Siffredi n’était pas satisfait de son premier succès. Arrivé au fond du ravin, il n’a qu’une idée en tête : réitérer l’exploit, mais cette fois en passant par le couloir Hornbein. C’est la route la plus difficile à parcourir. Escalier étroit avec des pentes raides jusqu’à 45 degrés.
Il ne voulait pas passer au projet suivant avant d’avoir terminé le Hornbein, selon son ancien partenaire d’instruments à fil. J’ai encore l’idée d’un problème technique. Le 8 septembre 2002, à 15h15 UTC, Marco Siffredi commencera ce défi. Jamais plus nous ne le reverrons.
Le corps de Marco Siffredi n’a jamais été localisé. Il n’y a aucun moyen de savoir ce qui s’est passé cet après-midi. Avalanche ? Chute ? Un problème technique ? Je prends plaisir à me dire qu’il n’est pas tombé et qu’il lui est arrivé autre chose. L’image du snowboardeur qui ne tombe jamais est ainsi conservée dans nos esprits », raconte Bertrand Delapierre.
A 15 heures, le dimanche 8 septembre 2002, Marco Siffredi se lance du sommet du monde et descend le couloir dit Hornbein. Ses sherpas qui l’accompagnent le voient laisser une trace d’empreintes de pas avant qu’il ne disparaisse… jamais… comme le raconte l’histoire de l’Everest.
Marco Siffredi : cerveau brûlé et aile d’ange
Ce n’est pas une bonne idée d’aller à la montagne si vous voulez vous amuser. Quand l’envie vous prend, vous jouez un peu. Cette citation est tirée du film auquel il a voué son amitié à Bertrand Delapierre ; il dit tout ce que vous devez savoir sur le personnage : c’est un joueur louche qui aime jouer avec le feu, la poudre et les montagnes. Des cheveux d’ange et un crâne carbonisé.
S’il n’a que 23 ans lorsqu’il s’élance pour ses ultimes virages dans le Hornbein, il a déjà pris le temps d’éblouir son monde avec son surf, son charme et ses cheveux sauvages. Ses empreintes se retrouvent partout sur la montagne du Mont Blanc, et sa descente du Nant Blanc à la Verte en 1999 l’a rapproché de son héros, la superstar de la pente raid Jean-Marc Boivin, qui avait été le premier à terminer la descente à ski. dix ans plus tôt.
Shishapangma (qu’il a également descendu à pied via la planche route) et, plus particulièrement, l’Everest (qu’il avait surfé en 2001 via le couloir Norton). Si le gamin chamoniard revient à l’Everest à la fin de l’été l’année suivante, c’est qu’il n’a pas encore tout à fait réalisé son rêve.
Le Norton va bien, mais ce qu’il veut vraiment, c’est le Hornbein, qu’Antoine Chandelier appelle le « divin coup d’épée entaillant le versant le plus majestueux du grand Everest ». Un couloir glaciaire d’environ trois mille pieds de long se dresse au-dessus de lui, tout comme il l’avait fait au-dessus de l’Américain Tom Hornbein quarante ans auparavant lors de la première et mythique ascension de l’arc occidental.
Il faut beaucoup de neige pour faire descendre une pente parallèle. À la fin de l’été, lorsque la souris a répandu son or blanc sur les montagnes, c’est le meilleur moment pour visiter. Marco sait qu’en 1986, à peu près à la même époque de l’année, les alpinistes suisses Erhard Loretan et Jean Troillet ont effectué une descente sans faute du couloir en glissant le long des fesses.
Siffredi se marie une dernière fois avec ses amis avant de se diriger vers le sommet.
Le 7 septembre, il a été livré au camp 3 sur la crête nord de l’Everest à une altitude de 8 300 pieds. La météo est idéale, le couloir semble en bon état et toutes les balises sont au vert. Il donne à ses compagnons une dernière traction sur la ligne avant que lui et trois sherpas ne partent dans la nuit pour atteindre le sommet.
L’ascension sur neige profonde est difficile même avec de l’oxygène artificiel. Faire une piste est épuisant et prend du temps, même lorsque vous ne faites que relayer des informations. Juste avant 14 heures, Olivier remarque la corde près du pic. Il distingue clairement les vagues de Marco accrochées à son dos. Vers 15 heures, entre deux nuages qui brouillent la vue, il aperçoit les quatre hommes travaillant ensemble sur la montagne. Sans aucun doute, ils se dirigent vers le Hornbein. Marco est sur le point de faire un acte de foi dans la poursuite de son ambition de toujours.
Une mystérieuse disparition
Olivier ne peut pas voir la cage d’escalier de son point de vue actuel. Il est incapable de continuer à descendre la pente. Les trois sherpas du dessus le perdent également rapidement de vue. Personne ne sait ce qui s’est passé après le changement initial. Une chute, un souci technique ou physique, une avalanche, un gouffre ? Marco Siffredi n’arrivera jamais au fond…
Olivier Besson et les sherpas passeront des jours à ratisser la face nord et le glacier de Rongbuk, mais ils ne trouveront aucun indice pouvant expliquer le drame. Depuis Chamonix, où la nouvelle ne tarde pas à arriver, force est de constater que le 8 septembre 2002, l’astronome Marco Siffredi a quitté le sommet de l’Everest pour chevaucher les nuages.