Lesly Boitrelle Wikipedia – Lesly Boitrelle travaille principalement comme dessinateur pour Eurosport. Elle s’est longtemps spécialisée dans les sports mécaniques et domine désormais le monde du cyclisme. Elle nous raconte sa vie et les défis d’être une femme dans un sport à prédominance masculine, et elle évoque le potentiel du cyclisme féminin à l’avenir.
Comment s’est déroulé votre parcours et quels étaient vos objectifs ?
Lesly Boitrelle : J’ai toujours voulu être journaliste, mais je savais qu’il me faudrait parler couramment l’anglais si je devais couvrir les sports, en particulier les sports mécaniques, pour gagner ma vie. J’ai obtenu ma licence de langue et je passe un an à l’étranger. Après mon retour, j’ai pu passer avec succès le concours de l’école de journalisme.
J’ai commencé par la radio et la télévision communautaires, puis j’ai évolué vers Eurosport et RMC. Rien n’est venu facilement jusqu’ici. C’est agréable de pouvoir enfin vivre une vie basée sur mes passions. Je suis complètement bâclé aujourd’hui. Je prends une pause; mon CDI a été résilié pour que je puisse me concentrer sur ma famille.
Qu’est-ce qui vous a poussé à prendre le chemin de l’athlétisme ?
J’ai grandi dans une famille de sportifs; Quand j’étais petit, j’allais voir mon frère pratiquer le rugby. Quand j’avais 15 ans, j’ai vu mon premier Grand Prix de Formule 1 à la télévision. Et je me suis dit : « Il est impératif que je travaille là-bas. J’ai adoré. J’étais déterminé à faire tout ce qu’il fallait pour y arriver.
Aucune femme n’y est employée en ce moment… Il est impératif que je brise ce système extrêmement fermé. L’écriture sportive est déjà un domaine dominé par les hommes, donc percer dans le domaine dominé par les hommes des sports mécaniques est beaucoup plus une bataille difficile.
Comment avez-vous réussi à vous imposer dans un domaine aussi masculin ?
J’étais terrifié, surtout dans mes premières expériences et maintenant, avec tout ce qui émerge. De nombreuses femmes journalistes parlent de leur vie et de leurs expériences, et je me retrouve souvent à m’identifier à ce qu’elles ont écrit. Mais je n’aurai jamais le courage de parler…
C’est vrai que dès que tu arrives, tout le monde fait comprendre que tu n’es pas censé être là. Parce qu’à votre place, vous trouverez une salle à manger, un endroit pour suspendre vos vêtements et d’autres commodités. Wow, tu as vraiment dû travailler pour ça.
Peut-être qu’être séduisant suffisait autrefois, mais ce n’est plus le cas. De nos jours, les jolies femmes qui n’ont rien pour elles sont rapidement mises de côté. Je crois qu’en tant que femme travaillant parmi des hommes, vous devez fournir le double, voire le triple d’efforts.
Vous vous mettez à votre place en vous vantant de ce que vous savez, et après cela, ils cesseront de vous déranger. C’est vrai qu’il faut s’ancrer au départ ; vous ne pouvez pas vous permettre de vaciller. C’est un cadre très difficile. À mon avis, les femmes partout, peu importe le contexte, doivent toujours se battre pour l’égalité.
À tout le moins, c’est une bonne chose que les langues se délient aujourd’hui : les femmes parlent des abus qu’elles ont subis. C’est déjà assez difficile, mais une fois que vous avez ouvert la bouche, les portes se referment inévitablement derrière vous lorsque les gens disent des choses comme : «
Elle est louche, nous ne devrions pas la prendre ; elle va nous donner des maux de tête. » C’est pourquoi nous admirons tant le courage de ces femmes. C’est un cadre très difficile. Tout domaine nécessite des combats constants et des preuves de supériorité. Le travail n’est pas encore terminé.
Pensez-vous que le stéréotype des femmes qui font du vélo est en train de changer ?
Certes, leur portée s’étend à un rythme rapide. Il s’agit généralement des sports féminins. Pourtant, les mentalités ont évolué. Des femmes comme Marion Rousse sur le Tour et des filles comme Pauline Ferrand-Prévot aux Jeux olympiques gagnent en importance en tant que porte-parole du sport féminin, attirant l’attention des fans masculins. Cela va dans la bonne direction, et cela ne s’applique pas qu’au cyclisme.
Le connaissez-vous aussi bien dans le cyclisme masculin que dans le cyclisme féminin ?
Depuis que je suis beaucoup plus bosseur sur le cyclisme masculin, je dois dire non. C’est beaucoup de complexité pour un sport. Lors de mon passage aux Jeux olympiques de Rio, je me suis concentrée sur le cyclisme féminin en réalisant des portraits de cyclistes pour BFM TV. J’ai un emploi assez stable dans le domaine du cyclisme pour Eurosport. Il y aura toujours un espace de discussion sur l’athlétisme féminin.
Quelle sportive trouvez-vous la plus inspirante et pourquoi ?
Ce fut une expérience très personnelle pour moi car Charline Picon, la gagnante olympique en voile, était incroyablement gentille et accessible, et parce que je me reconnaissais tellement en elle, surtout maintenant qu’elle est maman.
Il est difficile de garder une trace de tous les nombreux sports qui ne sont mis en évidence qu’une fois tous les quatre ans. Je pense également à la jeune et incroyablement puissante judoka Clarisse Agbegne-nou, que j’adore. Ces deux se démarquent, mais j’ai aussi beaucoup d’autres exemples.
Que pensez-vous que l’avenir réserve au cyclisme féminin ?
Puisque l’attention des médias est l’arme de guerre, je prévois une augmentation de la couverture. C’est difficile de faire vibrer les Français sans la médiatisation. La couverture médiatique génère des revenus, permettant l’achat des outils nécessaires. Les Néerlandais sont actuellement imbattables, mais j’ai confiance que les Français les dépasseront dans les prochaines années.
Selon vous, où se situent les femmes dans le sport et où pensez-vous qu’elles devraient se situer ?
Malheureusement, nous sommes à la traîne des gars. N’est-ce pas historique que cela se produise ? Avant, il y avait un silence complet sur le sujet. Seules les réalisations des hommes ont été discutées. Michael Jordan, Muhammad Ali et Diego Maradona sont souvent mentionnés dans les discussions sur les plus grands athlètes de tous les temps.
Et pourtant, il y a des femmes, des Françaises, des étrangères, qui font de grandes choses. Je pense à Christine Arron et Marie José-Pérec. Naturellement, nous nous concentrerons sur les hommes, même si les femmes n’ont jamais été aussi performantes dans le sport. J’ai confiance que les choses vont changer dans les années à venir. Je pense à tous les athlètes qui deviennent célèbres, pour voir leur carrière écourtée et leur nom oublié.
Que pensez-vous d’un circuit féminin ?
Bien sûr, pourquoi pas!!! Quand on voit ce que font les hommes, on sait qu’on peut le faire aussi. Vu l’engouement du public pour le cyclisme – le Tour de France est le troisième événement le plus regardé au monde – je ne vois pas pourquoi ça ne marcherait pas. Les cyclistes, hommes ou femmes, peuvent toujours compter sur un public au bord de la route. C’est une idée géniale, vraiment.
L’amour de Lesly Boitrelle pour le sport est une véritable histoire d’amour. Ce n’est pas parce qu’elle a déménagé dans le Var pour se rapprocher de son mari, le rugbyman du RC Toulon Raphal Lakafia, que la Parisienne d’origine s’est prise au sport. Le journaliste est un meurtrier sur le terrain, que le match se joue en voiture, en bus, en été ou en hiver.
La jeune maman de deux enfants regarde Eurosport quand elle n’est pas sur les terrains de Ligue 1 du Sud-Est de la France pour Amazon Prime Video. Six mois après les mémorables Jeux olympiques d’été de Tokyo, Eurosport sera de retour chaque jour à l’antenne pour faire revivre aux téléspectateurs les Jeux olympiques d’hiver, qui se déroulent actuellement à Pékin en Chine et dureront quinze jours jusqu’au 20 février.
Pour vous, que symbolisent les Jeux Olympiques ?
Être journaliste sportif est le Saint Graal. Je reviens tout juste de Tokyo et il est temps de se mettre au courant de tout ce qui s’est passé là-bas, de se renseigner sur les événements et de calculer la probabilité que la France remporte des médailles.
Chez Eurosport, nous avons la chance d’avoir un grand nombre de consultants ; cela nous permet de rester à jour dans notre domaine. Je suis plus investi dans les JO d’été, mais les JO d’hiver sont toujours aussi incroyables grâce à la centaine d’épreuves et à la quinzaine de catégories différentes.
Lorsque vous allumez la télévision, ce sont souvent les sujets que les gens ignorent inconsciemment. Nous serons là pour accompagner le public télévisuel de 6h à 16h. tous les jours pendant les Jeux olympiques.
Comment se mettre au diapason pour les JO d’hiver ?
Il y a toujours quelques règles de base et quelques nouveaux rebondissements qu’il faut apprendre avant de se lancer. Parce que les sports d’hiver sont moins médiatisés, moins de gens les connaissent. Nous ferons de notre mieux pour décomposer les principes fondamentaux du style libre, y compris le fonctionnement de la notation en pâtisserie.
Quel est ton souvenir JO d’hiver préféré ?
Je vous présente Martin Fourcade qui rejoint notre équipe en tant que consultant. Je ne sais pas si le monde remarque les cinq médailles olympiques du champion. Il a laissé une marque indélébile sur le sport du biathlon. L’avoir à disposition à l’antenne est un grand plaisir.
Quel est ton sport préféré ?
J’ai un faible pour caresser les animaux. C’est l’un des rares sports que je peux facilement éviter de regarder à la télévision. Comme j’aime beaucoup les sports mécaniques, le bobsleigh est aussi un de mes préférés. Et je dois admettre que le curling a aussi un certain attrait pour moi.