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Laure Heinich Mari
Laure Heinich Mari

Laure Heinich Mari – Auteur de « La justice contre les Hommes » (Flammarion, 2023), « Corps défendus » (Flammarion, 2021), et « Porter leur voix » (Fayard, 2014), entre autres. En plus de la préface de « Paroles de Palais de Justice » (S. Bissardon – Enrick B Editions, 2019), elle a contribué à l’ouvrage collectif « Parcours judiciaire de l’enfant victime » (sous la direction de Dominique Attias et Lucette Khaat, éd. Erès, 2015).

Elle et ses collègues ont publié « Les 50 règles d’or de l’éloquence » (Larousse).

Elle écrit régulièrement des chroniques dans des publications nationales comme L’obs et Le Monde. Le palmarès Best Lawyers 2024 inclut Laure HEINICH dans la section « Défense pénale ». L’avocat qui, ces temps-ci, assistante des femmes accusatrices Jean-Jacques Bourdin ou PPDA, refuse de se voir assignée à la cause et tient à sa liberté généraliste.

La formule fait sens pour Laure Heinich. Même si elle s’identifie comme étant de gauche, elle affirme que ses « meilleurs clients » étaient à droite. Nous allons bien ici. Ils avaient le genre de respect pour le travail et les salaires qui manquent aux patrons de la gauche. Le bon type de clients est le même ; ils savent quand vous leur donnez du fil à retordre et quand vous effectuez un travail de qualité.

Laure Heinich est drôle et très sympathique. Elle nous dessine quelques croquis lors de notre rencontre dans son bureau de la rue du Bac, dans la Septième Arcade de Paris, non loin de l’illustre quai Voltaire. Après 23 ans dans ce domaine, l’avocat a défendu un large éventail de criminels, notamment des meurtriers, un ancien dirigeant de l’ETA, des délinquants violents et d’autres.

Le nom de cette femme a défrayé la chronique récemment car elle représente des femmes qui ont porté plainte contre des hommes connus dont Georges Tron, PPDA et Jean-Jacques Bourdin. Elle dit : « Je ne veux pas vivre dans un camp ».

La première personne qu’elle rencontre est sa mère. Ces deux parents inquiets attendent de savoir si elle peut les aider. Ils ne pourront pas défendre leur fille décédée, mais ils pourront lui rendre justice.

Laure Heinich, avocate et écrivaine, publie sous sa double identité un nouvel essai intitulé “La Justice contre les Hommes”. Elle tire la sonnette d’alarme sur l’état de la justice française, lamentablement défaillante faute de moyens.

Laure Heinich exerce le droit depuis 25 ans et a été la première femme secrétaire du congrès annuel de l’Ordre des avocats de Paris en 2006. Elle fût notamment impliquée dans des affaires particulièrement médiatisées comme celles de George Tron, de PPDA ou de Jean-Jacques Bourdin.

L’éminente avocate sait depuis longtemps que les affaires de violence contre les femmes la touchent profondément, et elle l’a ouvertement reconnu. Ce changement intellectuel reflète celui de la société qui, notamment à la suite du mouvement MeToo, a commencé à examiner les dynamiques de pouvoir de longue date.

Laure Heinich a décidé de faire écho à ce combat dans ses œuvres précédentes, comme Porter leurs voix (2014) et Corps défendus (2021). L’avocat, armé de beaucoup de clarté et conscient de son statut professionnel, expose les lacunes d’un système judiciaire prisonnier d’un paradoxe : coincé entre reliques du passé et impulsions incontrôlées vers l’avenir, le système judiciaire échoue. à la hauteur de ses responsabilités et ne parvient pas à créer un environnement propice à l’exercice subtil du pouvoir qu’est l’administration de la justice.

Laure Heinich, dans son dernier essai intitulé “La Justice contre les Hommes” et publié aux éditions Flammarion, évoque notamment le manque de magistrats par rapport aux autres pays européens et l’embarras provoqué par le traitement des affaires de violences physiques en France. Elle est tellement attachée à l’égalité des femmes qu’elle a ouvert un cabinet composé uniquement d’avocates féminines en 2006.

Son combat est aussi pour un réapprovisionnement des tribunaux ; de nos jours, il n’est pas rare qu’aucun juge ne préside les audiences préliminaires. Elle attire l’attention sur la dépersonnalisation des services et des décisions qui rongent l’institution et alimentent le feu de sa stigmatisation.

Laure Heinich Mari

La question qui se détend : d’où vient notre sens de la justice ?

La pitié d’une victime, le malaise face à ce qui semble être une situation injuste et l’incapacité de faire quoi que ce soit s’ajoutent à l’insatisfaction. Comment montrer que nous nous soucions de l’équité ? Comment l’esprit humain parvient-il à formuler des jugements moraux ?

Léo Fitouchi, doctorant à l’Institut Jean Nicod et à l’École normale supérieure – PSL, utilise la théorie évolutionniste et les sciences cognitives et sociales pour tenter de comprendre la normativité morale. Tout semble bien jusqu’à présent.

Même si nos principes moraux sont principalement le résultat de notre éducation dans une société normative et de l’éducation que nous recevons de nos parents, des études scientifiques ont également identifié une composante innée de la moralité. En fait, même les très jeunes enfants, qui n’ont pas encore été confrontés à l’injustice, semblent avoir déjà développé une sensibilité morale…

Le mari « humilié » qui a tué sa femme avec une paire de ciseaux à Fontenay a été condamné à 11 ans de réclusion. Selon Serge D., il aurait « pété un plomb » le 1er août 2016 après avoir reçu la onzième réprimande de son épouse. Le procureur de l’État a requis une peine de 12 ans de prison.

Il ne parle pas de lui à la fin ; au lieu de cela, il dit à son enfant de « surmonter tout cela » pour lui. Validant apparemment les affirmations de son psychologue qui trouvait le sujet “beaucoup trop effacé” et de son avocat qui évoquait un homme qui faisait “partie des meubles” de son domicile depuis 30 ans. Les juges n’ont visiblement pas été convaincus par cela.

Serge D., 62 ans, a été condamné jeudi à 11 ans de prison par la cour d’appel du Val-de-Marne pour le meurtre en 2016 de son épouse le 1er août dans leur pavillon de Fontenay-sous-Bois lors d’une onzième dispute alors qu’il se préparait. A l’issue de ce procès, dans lequel aucune partie civile n’avait été constituée, le procureur de la République en avait requis 12.

“Trente ans de colère, ces images résument”

Pas même leur enfant, c’est pourquoi cet homme sans ancêtres a d’abord trompé tout le monde avec une arnaque qui s’est retournée contre lui aujourd’hui. Comme moyen de le « préserver ».

L’enquête conclut rapidement qu’il a commis les meurtres à la hache qui ont finalement tué sa femme. Extrêmement violemment. Mercredi, des photographies de scènes de crime ont été projetées sur un écran. Ces images représentent trente ans de colère. Me Laure Heinich a déclaré que cela ne change rien au fait que les femmes sont insoutables jeudi.

Depuis trois décennies, cet homme est soumis à des violences physiques et psychologiques de la part de son épouse, dit-il. À la fin de la leçon, il a été souligné qu’un contexte large était « déterminant » dans son passage à l’acte.

Cela ne devrait pas être considéré comme un coût déductible. Il ne fait aucune tentative pour trouver un alibi, comme moi. Laure Heinich a plaidé. Elle se rendit compte que cet homme qui s’était parfois un peu mal défendu n’était sous l’emprise d’aucune drogue pendant qu’il parlait.

Et si on disait que les femmes battues sont complices de leurs abus ?

Et d’évoquer les “claques quotidiennes” que recevait ce mari de cheeto dans la vie privée. Elle a incité les juges à réfléchir : « Et si c’était une femme, avant vous ? Imaginez si nous disions que les femmes battues ont réellement contribué à provoquer leur propre malheur. Mais ils ne voulaient ou ne pouvaient pas lui rendre le miroir qu’elle avait emprunté.

Laure Heinich poursuit : « La maltraitance peut conduire à la dépression, à l’anxiété, voire au suicide. Pendant trente ans, Serge D. n’était « personne ». Ou encore, selon elle, un meuble est ce qui représente le mieux un avocat. Et il faut le faire. admettre que ce n’est pas pratique de se déraciner quand on n’est que meuble.

Avec une sororité affichée dans son cabinet 100% féminin, Laure Heinich revendique deux mentors Gisèle Halimi et Françoise Cotta. Si lutter pour les droits des femmes est désormais un travail à plein temps, l’avocat défendra à la fois les accusés et les victimes. Souvent adversaire de Jacqueline Laffont, Laure Heinich considère comme une opportunité ce face-à-face avec une consoeur qu’elle respecte énormément et qui élève toujours le niveau du débat.

Elle s’inquiète de la perte du secret pédagogique et insiste pour que l’enquête médiatique ne remplace pas le débat judiciaire. Si certains peuvent s’inquiéter de la montée des interrogatoires publics, Laure Heinich y voit une justification par un système judiciaire inefficace.

Le sens, la nature et l’application de la justice sont toujours sujets à débat. Le monde d’aujourd’hui démontre que la justice n’est pas aussi statique que le montrent les statues et qu’elle doit parfois être protégée pour elle-même.

Daphné Roulier accueille des « ténors » et des « ténoras », ou « grands avocats », qui ont « La défense dans la peau » et ont consacré leur carrière et leur vie à défendre des dossiers ou des causes marquantes. Hervé Temime, Thierry Moser, Julia Minkowski, Marie Dosé, Serge Klarsfeld, Henri Leclerc et Hervé Temime.

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