Fabien Azoulay Fils De – Ce Français vit l’enfer dans les prisons turques après avoir été condamné à 20 ans de prison pour avoir commandé une marchandise jusqu’alors interdite dans le pays. Son avocat affirme qu’en tant que juif et gay, il est traité comme un martyr par ses codétenus.
Fabien Azoulay est détenu dans une prison turque depuis plus de 3 ans et demi. Ce Parisien de 43 ans était basé à New York depuis quelques temps et travaillait dans le secteur de la santé et du bien-être.
En 2017, il a pris la décision de réaliser une implantation de cheveux à Istanbul. Le plan initial prévoyait que le Franco-Américain séjourne dans le pays pour un peu plus de quelques jours. Là, il prend la décision exécutive d’effectuer un achat sur Internet ; sur un site Internet basé en Lituanie, il acquiert un produit chimique couramment utilisé comme stimulant sexuel chez les hommes homosexuels. Le fait que cet article soit interdit en Turquie est une nouveauté pour lui.
Capture et conviction instantanée
Les flics finissent par se présenter à son motel. En février 2018, Fabien Azoulay sera jugé et condamné à 20 ans de prison s’il est reconnu coupable. La nouvelle l’a choqué ainsi que sa famille, qui s’inquiètent désormais pour son bien-être. Cette sanction a été jugée « incompréhensible » par tous.
Fabien Azoulay, homosexuel juif, souffre énormément derrière les barreaux. Il a notamment subi “des tortures, des blessures, des tentatives d’intimidation, des insultes antisémites…”, selon la directrice du comité, Sophie Wiesenfeld.
“C’est encore plus effrayant qu’un film d’horreur !”
Il a été transféré dans une nouvelle prison après ces agressions. Mais maintenant, il est enfermé en isolement et les choses sont toujours aussi mauvaises. Son avocat affirme qu’il est contraint de prier par « des détenus radicalisés qui le menacent de coups ». Fabien Azoulay écrit qu’il a l’impression d’être “dans un film de cauchemar qui ne s’arrête pas”.
Quatre Syriens ont égorgé un homme. Les cris des détenus m’ont fait sursauter ; J’avais somnolé pendant l’incident. L’ex-patriote à Paris décrit avoir vu “plus de sang que dans un film d’horreur”.
Que “son temps est compté”
Selon Maître Carole-Olivia Montenot, avocate des victimes à Paris, “l’audience a duré dix minutes” en 2018. Son client, affirme-t-elle, a été placé dans une “situation folle” lorsque le juge qui présidait l’affaire a été arrêté la veille du procès. L’avocat affirme que la Turquie “a toujours eu besoin de faire preuve d’une répression sévère à l’égard des étrangers”, et que c’est dans ce contexte plus large qu’il faut comprendre la condamnation de Fabien Azoulay.
Fabien Azoulay a fait appel de sa condamnation. Depuis janvier 2019, son rejet était devenu définitif. Le détenu, âgé d’une quarantaine d’années, est incarcéré depuis seize ans et espère bientôt être libéré. Ses proches viennent de se rapprocher à nouveau de l’Élysée dans l’espoir de le faire transférer en France. Aujourd’hui, dit Sophie Wiesenfeld, “la crainte est qu’il se laisse mourir”. Elle répond : « Son temps ici est limité. »
Fabien Azoulay a été emprisonné pendant quatre ans en Turquie pour avoir acheté un article qui venait d’être interdit. Il espère recommencer en France.
Des prisons en Turquie à la promesse de l’Amérique. Près d’un mois s’est écoulé depuis la libération de Fabien Azoulay, le 2 novembre. L’horreur du Franco-Américain a duré quatre ans : il a été arrêté en Turquie et condamné à 20 ans de prison pour possession de drogue.
Au début, le séjour de Fabien Azoulay en Turquie était teinté d’un air de fête ; après avoir vendu les trois spas qu’il avait construits à New York depuis 2001, il en était à la dernière étape d’un tour du monde qu’il avait entamé au début de sa quarantième année.
Pendant son temps libre, il avait l’intention de se faire poser des implants capillaires à Istanbul, une ville où de telles procédures sont couramment pratiquées. “Tout allait bien pour moi, j’étais heureux, je voyageais”, dit-il en souriant avec assurance et en expliquant qu’il “fait un peu la fête”. En Israël, où il rendait visite à son père, il avait commandé du GBL, un solvant couramment utilisé dans des contextes festifs ou sexuels, notamment pour ses soirées.
Le tout sans savoir que, depuis deux mois, l’achat de ce médicament, autorisé en France, était interdit en Turquie. Comme le rappelle l’un de ses avocats, François Zimeray, ce fait démontre son honnêteté : « Il a commandé ce produit à l’adresse de son hôtel, en son nom, avec sa carte bancaire : on ne fait pas ça quand on a conscience de commettre quelque chose d’interdit.
Il n’y avait aucune raison de s’inquiéter pour le jeune quadragénaire puisque la livraison avait pris quelques jours de retard : “Je pensais naïvement qu’ils étaient en train de l’analyser : au pire, le colis serait retenu et tant pis.” Mais alors qu’il ouvre le paquet devant le réceptionniste de l’hôtel, Fabien Azoulay est déçu : “La police arrive et me dit que je suis en état d’arrestation.
C’était comme dans les films, mais c’est réellement arrivé. Après son arrestation, il est surpris d’entendre qu’un des policiers a plaisanté en disant qu’il n’aurait pas été arrêté en juillet parce que la substance Ce n’est que récemment qu’il a été ajouté à la liste des produits contrôlés. Comme il se souvient, « ils ont tous souri largement, comme si un Franco-Américain juif et homosexuel jouait au bingo.
Fabien Azoulay réalise chaque jour à quel point sa situation est devenue compliquée. Son frère Xavier prend la relève depuis Paris, s’occupant des opérations quotidiennes de Fabien et lui trouvant même une avocate en la personne de Carole-Olivia Monterot.
Elle accepte de le représenter bénévolement et se rend en Turquie fin novembre 2017 pour une audience au cours de laquelle elle envisage de révéler le plus possible les antécédents et le caractère de son client afin de convaincre le système judiciaire turc qu’il n’est pas un Marchand.
Cependant, « il n’y a pas d’individualisation de la peine » dans le pays, de sorte que tout espoir d’une condamnation et d’une expulsion rapides a été anéanti par sa détention prolongée jusqu’à son procès.
Lorsqu’elle le voit pour la première fois, il est centré entre deux gardes devant la salle d’audience. Le procès avance assez rapidement. Je regarde Fabien dans les yeux au moment où nous apprenons la prolongation de la prison, et je vois le désespoir fou que doivent ressentir son frère et son père.
Je ne pense pas que j’oublierai un jour ce look, et c’est ce qui m’a convaincu de m’engager envers moi-même. J’avais envie d’arrêter le temps, d’arriver là-bas et de le ramener à la maison. Rien n’aurait pu lui arriver ainsi.
François Zimeray, qui a pris la défense du Franco-Américain en 2020, a résumé l’affaire en disant : “le fil conducteur de cette affaire, c’est que pendant longtemps, tout s’est toujours passé pire qu’on ne l’avait imaginé”.
Et Carole-Olivia Montenot a annulé son voyage en Turquie en février pour assister au procès de Fabien Azoulay car un collègue turc lui avait dit que le juge qui présidait le dossier avait été nouvellement nommé suite à l’épuration initiée par Erdogan suite au coup d’État manqué.
de juillet 2016. Il y a cependant une audience : « Son frère Xavier me téléphone, alors que je suis à mon cabinet à Paris, pour me dire qu’ils ont gardé le dossier et l’ont jugé. Cela a duré en tout 15 minutes, et il a écopé de 20 ans de prison.
“Ce n’est pas facile d’attraper un couteau quand on a la main sous l’oreiller.”
Le Français est enfermé dans une cellule parmi des types reconnus coupables de viol, de meurtre ou de terrorisme ; il est constamment menacé de violence ; et il a été battu au point d’être brûlé dans sa cellule. Une peur constante l’oblige à dormir avec un couteau sous l’oreiller, suivant le conseil d’un détenu franco-algérien qui l’avait prévenu : “C’est dur, quand on met la main sous l’oreiller, de toucher un couteau”. Après réflexion, vous pensez : « Ah oui, c’est moi. J’ai fini en prison, et maintenant ma vie est comme ça.
Lire son courrier, notamment les lettres envoyées par des inconnus touchés par son histoire, faire des sudokus, les visites hebdomadaires de Nadia, l’assistante sociale “formidable et très humaine” de l’ambassade de France, et les visites de son frère Xavier, qui vient aussi souvent de Paris.
autant que possible, plus de trente fois en trois ans (sauf en 2020, à cause de la pandémie), pour des visites de 45 minutes, le maintenir à flot au quotidien. Il reste sans voix devant cet acte de dévouement désintéressé et ajoute :
Il a mis sa vie entre parenthèses pendant quatre ans pour sauver son grand frère”. Dites-le avec moi maintenant : “C’est mon héros.” Il est également reconnaissant envers ses deux avocats, à qui il dit : Les dégâts qu’ils ont causés ne peuvent être mesurés. Un dévouement incroyable de la part des êtres humains.