Elsa Vidal Origine Parents – Cette étude européenne des disparités intergénérationnelles en matière de santé s’appuie sur un certain nombre de modèles probit dichotomiques qui permettent aux chercheurs d’examiner l’impact des professions et de la durée de vie des parents sur la santé autodéclarée de leurs enfants, à la fois avant et après prise en compte de leur statut socio-économique.
Cette méthode permet aux chercheurs, d’une part, de confirmer l’existence de disparités de santé à travers l’Europe en étudiant la corrélation entre l’origine sociale et familiale, et, d’autre part, d’enquêter sur les mécanismes qui contribuent à ces disparités en, entre autres, en distinguant l’effet direct de l’origine sociale sur la santé à long terme de celui d’un descendant via la détermination du statut social de ce dernier. Enfin, l’hétérogénéité des inégalités de santé en Europe peut être étudiée à travers l’examen des interactions entre les pays et les environnements sociaux et familiaux dont les individus sont issus.
Les résultats suggèrent des disparités substantielles en matière de santé en fonction du statut socio-économique et de l’état de santé des parents. Ainsi, en Europe, la probabilité qu’une personne déclare être en bonne santé augmente régulièrement avec le niveau d’instruction de ses parents et sa longévité dans la population active.
Cet effet d’origine du milieu social semble être dû à la fois à des effets directs sur la santé dans le temps et à des phénomènes de reproduction sociale. Enfin, les résultats indiquent que les différences dans les structures sociales des pays européens peuvent expliquer les variations observées.
Sur la base des résultats de la vague 2004-2005 de l’enquête Share (Survey of Health, Ageing, and Retirement in Europe) (Börsch-Supan et al., 2003), cette étude examine la relation entre la couverture par l’assurance maladie et le revenu de retraite en Europe.
L’enquête Share est une enquête européenne multidisciplinaire dont l’objectif est de collecter des données représentatives et uniformes sur la santé, le vieillissement et la retraite auprès de ménages sélectionnés au hasard avec au moins un membre âgé de 50 ans ou plus à travers l’Europe. Il s’inspire de la Health and Retirement Survey (HRS) aux États-Unis et de l’English Longitudinal Survey of Aging (Elsa) au Royaume-Uni.
Elle a été menée simultanément dans une douzaine de pays européens : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, France, Grèce, Italie, Pays-Bas, Norvège, Suède et Suisse. Pour la première fois en Europe, cette étude relie les données de santé individuelles à des facteurs tels que le milieu socio-économique (mesuré par le dernier emploi des parents des répondants) et le taux de mortalité (dans les cas où l’un ou les deux parents sont décédés).
Nous nous intéressons aux personnes qui ont déclaré leur propre état de santé perçu, ainsi que leurs professions et celles de leurs parents [1], leur statut vital et l’âge auquel eux-mêmes ou leurs parents sont décédés, afin que nous puissions tester la effets des facteurs environnementaux et de la santé des parents sur la santé des adultes.
Les données suisses ont également été exclues de l’analyse car la taille de l’échantillon était trop petite (853 personnes). Ainsi, nous avons interrogé 23 236 Européens de 49 ans et plus (2 506 Allemands, 1 542 Autrichiens, 3 350 Belges, 1 359 Danois, 1 956 Espagnols, 2 666 Français, 2 166 Grecs, 2 292 Italiens, 2 639 Néerlandais et 2 760 Suédois).
La santé est un concept à multiples facettes qu’il est difficile de résumer avec une seule métrique. Deux grands groupes d’indicateurs, les indicateurs de mortalité et de morbidité, coexistent souvent dans la recherche en santé. La santé de la progéniture est évaluée à l’aide d’une mesure de morbidité autodéclarée (perception de la santé) et la santé des parents est évaluée à l’aide d’une mesure de la mortalité (état vital et, le cas échéant, âge au décès) dans cette enquête.
Elsa Vidal, cheffe de la rédaction en russe, a été nommée par Cécile Mégie sur proposition de Patrice Martin, l’adjoint au directeur de RFI chargé des langues étrangères. Elle a pris ses fonctions le 3 janvier après le départ d’Inga Waterlot.
Elsa Vidal, ancienne directrice du bureau Europe de Reporters sans frontières et ex-bureau de l’URSS, a débuté sa carrière de journaliste au Japon. Elle poursuit ensuite une carrière de journaliste indépendante et de chercheuse basée principalement en Russie avec une concentration sur le Caucase du Nord. Elle a travaillé comme membre du personnel missionnaire pour plusieurs ONG entre les années 2013 et 2018, notamment pour Médecins sans frontières et Oxfam en Fédération de Russie et en Moldavie.
Elle crée des initiatives pour lutter contre la violence sexiste, le sort des réfugiés et des migrants et les droits des personnes vivant dans des zones de conflit, avec un accent particulier sur la Tchétchénie. Elle est également bénévole auprès de Médecins sans frontières (MSF), où elle a supervisé les communications en Russie en 2016 et 2017.
Elle agit également en tant que juge assesseur pour le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) auprès de la plus haute cour d’asile du pays. Elsa Vidal, rédactrice en chef du service russophone de RFI, était l’invitée spéciale de l’épisode “Une semaine d’actualité” animé par Pierre-Édouard Deldique. L’épisode était centré sur le conflit en Ukraine et présentait des reportages d’envoyés spéciaux de RFI.
L’Institut national des langues et civilisations orientales a décerné à Elsa Vidal une licence en études russes, mongoles et de la transition en 1995, et l’Institut d’études politiques de Paris lui a décerné une maîtrise en sciences politiques en 1999.
Avant d’entrer dans le secteur des organisations non gouvernementales (ONG), elle a occupé le poste de responsable des communications de crise à l’Institut national de veille sanitaire (l’équivalent de Rospotrebnadzor en France), où elle a supervisé et coordonné les communications lors de plusieurs crises sanitaires. , comme une vague de chaleur, le SRAS et le tsunami à Banda Aceh (Indonésie).
Elsa possède une vaste expérience de travail pour des organisations non gouvernementales (ONG), ayant précédemment dirigé les opérations de Médecins du monde en Europe et dans l’ex-Union soviétique (FSU). Dans des régions comme la Tchétchénie, elle a collaboré avec des responsables locaux pour établir et mettre en œuvre des projets de santé reproductive.
Après qu’Oxfam a modifié sa stratégie au début de 2017 pour donner la priorité au plaidoyer et à la représentation dans la Fédération de Russie, elle s’est jointe à nous pour aborder le rôle important de la Russie dans la région et dans le monde.
Aujourd’hui, Oxfam opère dans plus de 90 pays, travaillant à l’autonomisation des femmes et à la promotion de la résilience des communautés via le développement de nouvelles approches de réduction de la pauvreté et de cohésion sociale. Il collabore efficacement avec le monde des affaires pour créer des initiatives novatrices pour le plus grand bien.
Le développement de l’égalité des chances a été inscrit à l’agenda de l’Union européenne en 2007. En France, par exemple, ce concept est vu comme « la possibilité donnée à chaque citoyen, quels que soient son origine, son sexe, ses croyances ou son mode de vie, de faire valoir ce qu’il c’est, ce qu’elle sait faire, ses mérites pour progresser dans la société.”
Ainsi, l’objectif affiché fait allusion à l’idée que, selon la théorie de la responsabilité (Dworkin, 1981 ; Arneson, 1989 ; Roemer, 1998), les inégalités non liées à la responsabilité individuelle sont plus susceptibles d’être injustes que celles résultant du choix individuel.
Cependant, si de nombreuses études ont évalué l’ampleur des écarts d’opportunités en matière d’éducation, d’emploi, de logement et de répartition des revenus (Thélot, 1982 ; Lefranc et al., 2004), il n’en va pas de même pour le domaine de la santé (Dias et Jones , 2007 ; Dias, 2009 ; Trannoy et al., 2009).
Les données de la vague 2004-2005 de l’enquête Share offrent la première opportunité d’évaluer les inégalités de santé dues au déterminisme social et familial sur un échantillon représentatif d’Européens en incluant des questions sur le milieu familial du répondant, le statut vital des parents du répondant et, le cas échéant, l’âge des parents du répondant au décès.
En effet, des recherches récentes ont mis en évidence l’impact de son éducation sur sa santé à l’âge adulte (Smith, 1999 ; Goldberg et al., 2002 ; Marmot et Wilkinson, 1999 ; Wadsworth et Power, 1998 ; Currie, 2009), cet impact venant à la fois des effets directs sur la santé de son environnement précoce (modèle de latence) (Barker et Wadsworth, 1996) et des effets indirects par l’impact de son éducation sur ses relations ultérieures.
De plus, il a été démontré que l’état de santé peut être transmis de génération en génération, la corrélation entre la santé des parents et celle des descendants s’expliquant non seulement par la génétique partagée mais aussi par la transmission de comportements liés à la santé (Ahlburg 1998 ; Cournil et Kirkwood 2001 ; Devaux et al., 2008b).
Cependant, comme le milieu socioéconomique d’une personne et l’état de santé de ses parents ne sont pas sous son contrôle, ces facteurs semblent taillés sur mesure pour évaluer s’il existe ou non des disparités intergénérationnelles dans les résultats de santé (Dias et Jones, 2007; Fleurbaey & Schokkaert, 2009) .