Chloé Ridel Compagnon – En 2020, l’énarque de 31 ans fonde l’Institut Rousseau avec Nicolas Dufrêne, le qualifiant de « think tank dédié à la reconstruction écologique et républicaine de la société ».
Celle qui, « comme beaucoup de [s]a génération », ne se retrouve plus dans la gauche morcelée, le revendique : l’Institut Rousseau, « c’était la Nupes avant la Nupes ! ». Ils sont 600 de ces « socialistes », « écocommunistes » et « insoumis » qui veulent tous « se mettre d’accord » lors de la soirée de lancement.
Celui qui se dit « écosocialiste » a toujours agi « par instinct ». Alors, lorsque le Bloc de gauche émerge enfin, au printemps 2022, elle franchit le pas et se lance en politique, devenant membre du Parlement nuptial.
En mars de l’année dernière, le PS lui a proposé le poste de porte-parole du parti. Chloé Ridel est loin d’être une socialiste du canal historique, ayant voté pour Mélenchon en 2012 et 2017 (même si on ne connaîtra son vote en 2022 que lorsqu’il sera trop tard).
Pendant des années, j’ai attendu que la gauche s’unisse. Je suis arrivée au socialisme par l’écologie, dit-elle, parce que le Parti socialiste est une force parlementaire forte qui se démarque dans les débats de fond. Au début, j’avais peur de ne pas pouvoir m’exprimer librement. En fait, je n’ai pas du tout l’impression de me censurer.
Chloé Ridel participera à la refondation de la doctrine du PS en 2022 après avoir proposé une “garantie d’emplois verts” en contrepoint du salaire minimum universel alors qu’elle travaillait à l’Institut Rousseau et rédigé un essai sur la crise de la dette européenne (D’ une guerre à l’autre, Éditions de l’Aube, 2022). Tout en conservant sa position de haut fonctionnaire du gouvernement.
Elle continue d’éluder les questions sur les conséquences de son activisme politique. Un possible mandat électoral au niveau local ou européen ? Je suis à court de mots à ce stade. On verra bien », esquive-t-elle, laconiquement. Diplômée de Sciences Po et de l’Académie nationale européenne, elle a été directrice adjointe de l’Institut Rousseau de 2020 à 2023. Au sein du Conseil scientifique de l’Institut, elle est responsable des questions européennes.
Le 25 novembre 1991 naît Chloé Ridel à Clamart. Elle est très compétente en raison de sa formation et de son expérience à la prestigieuse Ecole nationale d’administration et à Sciences Po Paris. Elle est professeur de questions européennes à l’Institut d’administration publique et de développement économique (IGPDE).
Elle a cofondé l’organisation « Mieux Voter » en janvier 2018 pour promouvoir le recours au vote majoritaire dans toutes les sphères de la société (affaires, éducation, gouvernement, santé, etc.). Ses membres comprennent des professeurs d’université, des ingénieurs, des journalistes, des représentants du gouvernement, des propriétaires d’entreprises et des experts en technologies civiques.
Haut fonctionnaire, directrice adjointe de l’Institut Rousseau et cofondatrice de l’association Mieux Voter, Chloé Ridel est l’une des 40 auteurs du « Manifeste pour une échelle humaine », livre qui entend refonder la gauche républicaine. Rencontres.
Il s’agit de propriétaires d’entreprises, de dirigeants d’organisations à but non lucratif, de représentants gouvernementaux, d’universitaires et de représentants municipaux de tous horizons. Ces quarante hommes et femmes veulent rompre avec “un côté, une gauche de gouvernement incapable, depuis les années 1980, de conduire une politique de justice dans une économie libérale, bénissant le monde tel qu’il n’est plus”.
De l’autre, une droite conservatrice incapable de penser son époque et se complaisant dans une rengaine sécurité-rigueur-immigration, sans se saisir de l’urgence démocratique ni de l’impératif écologique », en vue de proposer un nouveau projet, qui repos sur trois piliers : la République, l’écologie et l’altruisme.
Chloé Ridel : C’est un tout nouveau projet de société pour la France et un nouveau départ en politique. Il est temps d’avoir une approche républicaine de l’écologie. Il ne s’agit pas d’un slogan marketing, mais d’un impératif politique et historique. Nous devons entreprendre un projet de reconstruction massif basé sur des principes écologiques.
En France, cela ne peut se faire qu’en s’appuyant sur les valeurs républicaines dont nous avons hérité. Nous trouverons la force d’affronter et de contrecarrer le changement climatique dans le grand idéal français qu’est la République, dans l’exemple des grandes lois progressistes de la fin du XIXème siècle qui l’ont instaurée, dans la vitalité des arts et des sciences, et dans la l’esprit du Conseil national de la résistance.
Cette jeune énarque, aujourd’hui âgée de 30 ans, a passé ses années de formation dans la maison Ledenon. Chloé Ridel n’exclut pas de se lancer sur la scène politique gardoise. Du moins, si les circonstances le permettent.
Chloé Ridel, 30 ans, s’en prend sur un ton légèrement vindicatif : “Le Gard, c’est chez moi !” La femme de 30 ans n’est pas totalement inconnue dans le monde politique dominé par les hommes. Chloé Ridel était également visible à Nîmes l’année dernière, aux côtés du parti radical Gauche, déçu par la scission du parti à l’approche de l’élection présidentielle.
Chloé Ridel continue d’écrire sa propre histoire. Au fait, quel est son nom ? Originaire de la région parisienne, l’étudiante a effectué ses études secondaires à Daudet de Nîmes. “Quand j’étais enfant, je venais dans la maison familiale à Lédenon, et finalement, ma famille et moi avons emménagé”, se souvient la jeune femme qui a travaillé comme serveuse à la Grand Bourse pendant ses études. La jeune femme a remporté le concours d’entrée à Sciences-po Paris et y a obtenu sa licence et son master.
De l’île de la Martinique à la capitale de la Belgique, en passant par la Chine.
Il réussit bien à l’école. Chloé Ridel a remporté le concours d’entrée à l’École nationale d’administration (ENA), lauréate Georges Orwell. Cette institution basée à Strasbourg produit les plus hauts fonctionnaires et hommes politiques de France depuis 1945. Cette année, elle sera progressivement supprimée et remplacée par l’Institut de la fonction publique.
Deux années de scolarité et plusieurs stages au cours desquels “on rencontre des gens aux profils très différents” constituent une expérience “très enrichissante”. En effet, le premier stage de Chloé Ridel est un dépaysement complet ; de juillet à décembre 2015, elle est en poste à Fort-de-France, auprès du préfet de Martinique.
Elle dit : “C’est dur pour une femme blanche de mon âge” car “il y a beaucoup d’inégalités entre les créoles blancs, les békés, qui représentent 2% de la population mais possèdent 80% des richesses”. La population noire créole est disproportionnellement pauvre.
Cette inégalité persiste malheureusement au sein du secteur public, où existe « une hiérarchie facile au sein de l’État ». Aux Antilles, les maires ont plus d’autorité que dans les grandes villes ailleurs. Cela inclut un plus grand contrôle sur les prix et les forces armées. Là-bas, tout le monde connaît le maire.
Sa deuxième étape se déroule à la Commission européenne à Bruxelles. À l’époque, le Français Pierre Moscovici était commissaire européen chargé des affaires économiques et financières. Chloé Ridel se souvient : “Nous étions en pleine crise avec la Grèce et son ancien ministre Yánis Varoufákis qui critiquait vigoureusement les projets de l’Union européenne visant à aider la Grèce à rembourser sa dette”.
Son troisième étape se fera en entreprise, à l’Établissement public pour l’aménagement de la région de la Défense : « Notre mission était de vendre du foncier avec des espaces aériens à des entreprises ».
Chloé Ridel, diplômée de l’ENA, a rejoint le ministère français de l’Economie à Paris, où elle “prépare les réunions des ministres de l’Economie des pays membres de l’UE”. C’était à l’époque du Brexit. En 2019, la Gardoise passera six mois à Bucarest, en Roumanie, pour préparer le pays à assumer la présidence de l’Union européenne.
De retour en France, Chloé Ridel a pris position au conseil d’administration de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures, qu’elle qualifie de “banque créée pour concurrencer le Fonds. Les Français et les Européens peuvent désormais ainsi suivre ce qui se passe en Chine.
J’ai toujours été du genre à me fier à mon intuition et à mon sixième sens.
Chloé Ridel fait partie de la cellule d’aide aux entreprises en difficulté de Bercy depuis la crise sanitaire. Entre-temps, la jeune femme a développé un intérêt pour la politique. Elle a décidé de créer l’organisation “Mieux électeur” car “les méthodes de contrôle ne sont pas tombées du ciel” et peuvent être modifiées pour garantir que la voix des électeurs soit entendue.
Les électeurs seraient invités à évaluer chaque candidat de « excellent » à « rejeté » sur une échelle de cinq adjectifs. Une méthode adoptée dans le cadre des primaires populaires qui ont permis d’élire l’ex-ministre Christiane Taubira à la présidence en 2022.
Même si Cholé Ridel n’a jamais adhéré à un parti politique, elle estime qu’elle réussirait en politique “dans le Gard, où j’ai tous mes attaches affectives”. Juste quand et comment les questions sont ouvertes. Après plus de cinq ans au ministère, j’ai décidé de le quitter au printemps.
Avouant : “Je suis une personne plutôt proactive, mais en ce moment le paysage politique avec l’éclatement de la gauche n’est pas idéal”, ajoute la jeune femme prometteuse, “j’ai toujours avancé au regard, à l’intuition”.
En mars 2023, Chloé Ridel (promotion 14), fonctionnaire de carrière, féministe et écologiste, assume le rôle de porte-parole du PS. Après s’être fait connaître dans le discours public grâce à son travail auprès d’organisations comme Mieux Voter et l’Institut Rousseau, elle se lance aujourd’hui tête première dans la reconstruction de la gauche.
A l’âge de 12 ans, Chloé Ridel entend parler de Sciences Po à la Star Academy par l’intermédiaire de la candidate Anne Thibault, évoquant ses propres expériences académiques. Après 15 ans, elle passe de TF1 à la chaîne 13 de la TNT, où elle peut suivre de près les débats parlementaires de la LCP.
