Béligh Nabli Origine Parents

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Béligh Nabli Origine Parents – Béligh Nabli est professeur à Sciences Po Paris, directrice de recherche à l’IRIS et essayiste. Ce mercredi 23 novembre, à 18h30, il interviendra dans le cadre d’une table ronde sur la démocratie à la Bibliothèque publique de la Part-Dieu.

Louez Nabli. Cela démontre l’absence de solutions aux problèmes urgents. Au lieu de se lancer dans une discussion difficile, les politiciens préfèrent fournir d’emblée une réponse simple et agréable. C’est pourquoi la rhétorique « républicaine » vise à compenser le manque d’options politiques et de résultats concrets.

Tout le monde est républicain, mais différentes personnes ont des idées différentes sur ce que devrait être une république ou une nation. Le terme « république » a de multiples significations, dont certaines incluent le bien public (Res publica), l’État (par opposition à la monarchie). ), et un ensemble de valeurs.

Le débat actuel est essentiellement axiologique, les dirigeants politiques citant les valeurs républicaines comme si elles leur étaient inhérentes. Il suffit de remettre en question le document fondateur de la République.

D’un côté, il y a l’idéal républicain comme projet porté par la devise « liberté/égalité/fraternité », de l’autre, il y en a d’autres qui ne se considèrent pas comme membres de la république bien qu’ils soient français.

Le système éducatif français, le « joyau » de la République, est devenu un outil de reproduction sociale et de création d’inégalités (pour en avoir la preuve, voir les rapports ultérieurs de l’OCDE).

Le cœur du problème réside dans le fait que cette promesse de mobilité sociale est de moins en moins tenue. Il est difficile de croire au républicanisme méritocratique avec le gouvernement actuel. Surtout dans une société où, même après avoir quitté l’école, l’héritage (sous forme de capital économique, social et culturel) continue de primer sur les efforts déployés au travail.

Une autre question que vous soulevez est la manière dont l’identité est prise en compte lors de l’évaluation des défis de la vie urbaine. Où avons-nous exactement un problème ? Les hommes politiques et les médias mettent en avant les différences identitaires. En revanche, cette perspective tend à remplacer une grille de lecture sociale basée sur le statut socio-économique.

Nous assistons à une « identitarisation » de la société française, qui rappelle la vision communautaire de la société à laquelle nous sommes censés nous opposer. Des intellectuels et des éditeurs comme Alain Finkelkraut et Elisabeth Levy portent ce message, mais de nombreux hommes politiques nationaux et locaux, de droite comme de gauche, le font également.

Un retournement de situation a été observé, même de la part des agents de l’État, comme en témoigne la dernière “alerte enlèvement” diffusée dans la soirée du mardi 18 octobre, au cours de laquelle l’auteur présumé du crime (le père d’un bébé disparu) a été décrit comme un « homme noir » avant que les services du ministère de la Justice ne corrigent la description.

Dans l’affaire de la “rixe de Sisco”, survenue au cours de l’été dernier, le procureur de la République de Bastia a présenté les protagonistes comme des “villageois” d’un côté et une “famille maghrébine” de l’autre. Qu’est-il arrivé aux idées progressistes et émancipatrices que la République était censée propager ?

Ce type de politique identitaire n’a pas sa place à droite ou à l’extrême droite. À travers ce qu’ils appellent la « laïcité du combat », certains à gauche ont adopté cette grille de lecture identitaire. La cité est un principe juridique qui garantit la neutralité religieuse de l’État (c’est-à-dire ses agents) et la liberté de conscience (le droit de croire ou de ne pas croire ce que l’on veut). L’Acte de Grande Législation de 1905 a officiellement reconnu cette idée.

Mais à gauche, on assiste à l’affirmation et au développement d’un concept de lacité plus envahissant : la neutralité religieuse devrait également s’imposer aux individus dans les lieux publics. Un discours qui renoue finalement avec un cadre discursif ancré dans l’extrême droite, faisant de l’Arabe musulman (par ailleurs citoyen français) un ennemi mortel de la France et, plus récemment, de la République Laïque.

La question de l’identité ne devrait donc pas être posée ?

Lors de la détermination des idéaux partagés d’un pays, la question de l’identité ne peut être éludée. Mais le débat actuel n’est pas constructif puisqu’il sert simplement à imposer à tous les Français une identité majoritaire, c’est-à-dire, pour faire court, blanche et chrétienne.

C’est la « tyrannie de la majorité », pour paraphraser Alexis de Tocqueville. Ce n’est pas nécessairement contradictoire d’accepter l’idée de citoyens aux identités diverses mais qui s’identifient tous à des valeurs et des lois communes simplement parce que la République est « une et indivisible » et que la société française est multiculturelle. ce refus.

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Le scandale du burkini démontre clairement que certains citoyens français sont tenus de s’habiller en public selon des normes sociétales qui ne sont pas établies par la loi de la. Le retour du droit nécessitait une décision du Conseil d’État, mais la guerre idéologique fait rage.

Comment pouvons-nous équilibrer une société qui accueille de plus en plus la diversité avec des États-Unis d’Amérique qui ne confèrent aucun lien religieux ou ethnique ? Pour commencer, soyons honnêtes sur le plan historique. Notre histoire nationale est bien plus vaste et complexe. Tout comme l’histoire de la République.

Elle est une descendante de la révolution de 1789 et de l’ère des Lumières. Cependant, elle a également avancé un discours raciste et colonialiste. Personne ne devrait assumer la responsabilité de gérer cet héritage compliqué.

Tout en louant l’héritage de l’architecte de l’école publique, Jules Ferry, François Hollande semble négliger le fait que Ferry a également défendu l’expansion coloniale de la France et sa responsabilité de promouvoir la civilisation à l’étranger au nom des valeurs républicaines.

Ensuite, comme je l’ai déjà dit, il faut donner du poids aux valeurs de la République. C’est un travail en cours, pas un produit fini. Le reporter et cinéaste Nadir Dendoune a signé son quatrième livre, intitulé “Nos rêves de pauvres”, aux éditions JC Lattès. Être témoin d’une réalité sociétale souvent négligée dans le discours politique officiel.

Nabli Beligh : Votre livre aborde la pauvreté, un sujet de plus en plus marginalisé dans le discours politique. Même si vous préférez ne pas prononcer un discours sombre, vous estimez que cette question mérite une place centrale dans le débat démocratique. Qu’en penses-tu?

Nadir Dendoune : C’est vrai que plus personne n’utilise le mot « pauvre ». À quel point ils ont disparu des débats nationaux fait naître l’idée qu’ils n’existent plus. À la télévision et au cinéma, on en parle rarement. Alternativement, de manière extrêmement exagérée. La plupart des personnes pauvres sont en surpoids, ivres ou droguées, paresseuses ou exploitent le système d’une autre manière. Être pauvre est désormais stigmatisé jusqu’à la honte.

Il faut donc cesser de les présenter de cette manière. Et puis on essaie de vous faire croire que les classes sociales n’existent plus, alors qu’il suffit de regarder la “tronche” de l’aristocratie française pour constater qu’elles existent toujours. En France, ceux qui travaillent dans le métier de ficelle sont tous issus du même milieu socio-économique.

Une communauté de classe supérieure, qui ne se mélange jamais. Je suis fier et valorise mes origines et mon héritage pauvres. Elle m’a été très bénéfique. Le partage, la solidarité et la fraternité sont des valeurs avec lesquelles j’ai grandi. À de nombreuses reprises, l’envie de crier « Vive les pauvres ! m’a traversé l’esprit.

Messaouda, la mère de Nadir Dendoune, cuisine dans sa cuisine du quartier Maurice Thorez, à l’Île-Saint-Denis. Photo de Jérôme Bonnet avec l’autorisation des Editions JC Lattès.

En 1950, ma famille s’installe à Saint-Ouen pour être près de mon frère, qui vit depuis deux ans en banlieue parisienne. Mais Mohand Dendoune n’a pas émigré ; il croyait plutôt que l’Algérie était en réalité la France, alors il a quitté son village kabyle comme un Basque quitterait Biarritz et est finalement arrivé à Marseille par bateau sans visa et avec une forte envie de diriger de ses propres mains. En 1960, ma mère Messaouda y est revenue avec ses quatre filles.

Elle avait 25 ans à l’époque. Après avoir vécu près d’une décennie dans un petit appartement de seulement 9 mètres carrés pour manger, dormir et vivre, ils ont finalement emménagé dans un tout nouveau HLM dans le quartier chic de Maurice Thorez, à l’Île-Saint-Denis, en 1969. Ma mère est toujours réside ici. Mes parents n’avaient pas accès à l’éducation, mais tout cela grâce aux « bénéfices » du colonialisme.

Ils ont porté leur ignorance avec eux toute leur vie, détruisant les murs de France au passage. Bien qu’habitant au milieu des HLM de Barres, loin des huppés de Neuilly-sur-Seine, ils ont réussi à élever neuf enfants, tous français. Mes parents sont des héros nationaux en France.

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