Alexandre Kauffmann Fils De – Dans son livre “La mythomane du Bataclan”, l’écrivain Alexandre Kauffmann revient sur la supercherie perpétrée par “Florence”, rescapée fictive du Bataclan qui a accédé à la tête du groupe de victimes Life for Paris. Les résultats de son enquête ont été rapportés dans la Goutte d’or.
Grand reporter et auteur Alexandre Kauffmann
L’histoire d’une jeune fille qui a posé pour le magazine “Paris Match”. Une victime du Bataclan qui a tenu bon et s’est sacrifiée pour sauver les autres. Elle a réconforté les individus qui, comme elle, étaient au bord de l’effondrement au lendemain des attentats du 13 novembre, les a aidés à récolter le blé, et a organisé des apéritifs et des soirées.
Elle n’a pas tenu compte de son temps ni du nombre de messages privés qu’elle a envoyés sur Facebook, où elle a progressivement partagé à la fois son dévouement au travail avec les victimes et les détails de sa vie avec un certain nombre de personnes.
Ses relations passées, ses luttes personnelles, ses aspirations dans le genre rock & roll et ses associations avec d’anciens bassistes et guitaristes. Comme on pouvait s’y attendre, des amitiés se nouent naturellement entre les victimes. Jusqu’au jour où nous découvrons que la jeune fille était malhonnête. Reportage sur le trouble mental de la mythomanie.
Enquête éclairante et superbement écrite, “La mythomane du Bataclan” se lit facilement, va vite, va à l’essentiel et maintient l’intérêt tout au long.Vous, Alexandre Kauffmann, avez fouiné dans la vie personnelle et les informations informatiques d’un groupe d’aide aux victimes d’actes criminels. Vous donnez l’impression d’un quartier très vivant et cohérent.
Selon Alexandre Kauffmann, “l’association qui concerne Florence M s’appelle Life for Paris et a été lancée sur Facebook, c’est via cette plateforme que Florence M est entrée en contact avec les victimes de l’attentat du Bataclan, juste après le 13 novembre 2015.”
Sonia Devillers : Nous exposerons les conséquences négatives de ce phénomène, mais il y a aussi quelque chose d’extrêmement humain et positif dans le passé des organisations qui se sont constituées pour soutenir les victimes.
Pour Alexandre Kauffmann, “oui, il y a eu une solidarité incroyable, la plupart des survivants avaient besoin de se rencontrer, d’échanger à l’abri des regards, face à la soif compatissante du pays qui tentait de se rapprocher d’eux.Vous avez réalisé un dossier juridique pour séparer les faits de la fiction dans cette arnaque massive, puis vous avez décodé l’état mental qu’est la mythomanie.
Alexandre Kauffmann : « Oui, avec une approche behavioriste puisque je savais que c’était un piège pour tenter de pénétrer dans l’esprit de Florence M. De ce fait, je me suis beaucoup appuyé sur des documents judiciaires, sur les témoignages des véritables victimes et sur les témoignages des habitants de Florence. Messages Facebook.
Nous, journalistes, craignons que notre exagération de ces événements ait donné naissance à des monstres.Les vraies victimes, souvent en état de choc, ont mis plus de temps à répondre aux questions des médias, de sorte que les victimes frauduleuses étaient également surreprésentées, comme le souligne Alexandre Kauffmann.
Cette histoire me fait me demander qui est exactement la victime dans ce contexte ? Votre protagoniste, Florence M., se présente comme la meilleure amie d’un patron du Bataclan qui a été grièvement blessé mais qui est désormais sur le point de survivre.
Pour paraphraser Alexandre Kauffmann :
Comment en sommes-nous arrivés au point où nous nous sentons désolés pour eux ? Quand Christine Villemin (la maman de Grégory) dit des choses comme « on dirait que les gens sont envieux du malheur qui nous arrive », c’est une des questions qui nous vient à l’esprit.
Florence M. en fait partie, et les véritables victimes l’ont identifiée et réclament réparation.Ce qui est compliqué, c’est qu’elle a aussi fait du bien au sein de cette association”, estime Alexandre Kauffmann.
Ce que les survivants adorés de Florence M ne savent pas, c’est qu’elle porte un bracelet électronique à la cheville.Vous reconstituez l’histoire d’autres fausses victimes, dont certaines ont été dénoncées par cette célèbre Florence…
Étonnant, a reconnu Alexandre Kauffmann. Elle est chargée de recueillir les témoignages des nouveaux survivants et de mener les enquêtes liées au Bataclan car elle est chargée de les accueillir. C’est elle qui exposera en premier les prétendants.
Vous classez ces fausses victimes en deux groupes : celles qui ont une blessure narcissique à panser mais ne demandent pas d’argent, et celles qui franchissent la limite de l’extorsion. Vous avez découvert l’histoire d’une femme qui est et a toujours été une escroc.
Comme le dit AK, “l’enquête m’a conduit sur la scène rock parisienne des années 80, lorsqu’elle se faisait appeler Florana et qu’elle commettait déjà de petites arnaques”.
Vous décrivez un ventriloque qui crée de multiples vies et engage une conversation entre deux pages Facebook fictives, alors que Facebook laisse en réalité pas mal d’empreintes numériques.
“Florence est très active sur Facebook”, précise Alexandre Kauffmann. J’ai parlé à de vraies personnes dont elle a volé l’identité et la vie pour les utiliser dans ses faux profils Facebook à leur insu. Le mensonge est finalement assez bien structuré, et je commençais à me sentir désespéré.
Elle a donné à ces comptes en ligne fictifs une profondeur de caractère remarquable ; elle a l’étoffe d’une romancière. Lorsque vous avez contacté Florence M., elle a plaisanté en disant qu’elle voulait conserver « le droit de raconter sa propre histoire ».
Jean-Paul Kaufmann, père d’Alexandre Kauffmann, a été emprisonné au Liban de 1985 à 1988 alors qu’il travaillait pour L’Événement du jeudi. Sa liberté est en grande partie due aux efforts de son épouse, Jolle Brunerie-Kauffmann.
Pour paraphraser Alexandre Kauffmann :
De nombreux escrocs se sont manifestés au moment de l’enlèvement de mon père, chacun promettant d’obtenir sa libération. Certains sont même venus chez nous et se sont montrés plutôt sympathiques. Mon histoire a trouvé une âme sœur dans le riche passé de Florence.
Né en 1975, Alexandre Kauffmann a grandi dans le 14e arrondissement de Paris. Il fréquente d’abord la Sorbonne pour des études philosophiques avant de s’inscrire à l’Institut d’études politiques de Paris.
Il a visité l’Île Rouge en 1999 pour étudier sa langue. A la montagne, il écrit Mauvais Numéro (Arléa, Prix Alexandre Vialatte 2001), un recueil de nouvelles qui retrace le destin brisé de cinq Malgaches. Il a effectué quelques mois de tournée au Mozambique en 2003. Le faux-fugiant, le premier roman de l’auteur, s’inspirera de ce voyage.
Les routards du nouveau millénaire étaient sa cible lors de son voyage à Bangkok quelques années plus tard. Un récit intitulé « Voyageurs » se concentrera sur cette enquête. Il a terminé son deuxième roman, Influenza, en 2006.
Overdose (ÉD. Gouttes d’or) est le résultat d’un an de reportage du journaliste Alexandre Kaffmann sur la brigade “overdose” des stupéfiants. Tout dans ce livre est authentique, mais il se lit comme un thriller.
Comment les forces de l’ordre perçoivent-elles les homosexuels toxicomanes ? L’œuvre dépeint fidèlement la vie quotidienne. Une interview centrée sur la communauté homosexuelle avec trois extraits. L’équipe de Zarca continue de fouiller les dessous miteux de la ville.
En 2017, 20 personnes seraient mortes d’overdose à Paris, selon les autorités. Jusqu’où s’éloigne-t-on réellement de la vérité La vérité, bien sûr, est bien plus impressionnante que ne le suggèrent ces ampleurs. Il est cependant difficile de dire quel est le ratio exact. Les décès par surdose sont fréquents dans les établissements de soins de santé.
Une déclaration administrative type est exigée des médecins urgentistes. Quand j’ai demandé pourquoi ces déclarations n’étaient pas toujours remplies, l’un d’eux a répondu que c’était parce qu’il y avait déjà tellement de documentation à trier.
En outre, les États-Unis sont loin derrière d’autres pays développés en matière d’études toxicologiques sur les NPS, comme l’Angleterre et les pays scandinaves. Leur composition ne peut être déterminée avec précision que dans des laboratoires privés non gouvernementaux en France. Bien qu’il représente un tiers de tous les décès par surdose en Europe, le Royaume-Uni vit cette épidémie d’une manière unique.
Toutes les interactions médicamenteuses mortelles ne sont pas considérées comme des surdoses. Parfois, les gens meurent d’épuisement toxique même si aucun stupéfiant important n’a été trouvé dans leur organisme au moment du décès.
C’est un coup du sort intéressant que vous posiez cette question car lors de mon immersion je pensais à ce que vous appelez une « mort mercredi ». Écoutez-moi. L’homme décédé était un journaliste qui publiait une chronique culturelle hebdomadaire sur un réseau câblé. Son objectif était un rituel hebdomadaire qu’il accomplissait avec une dévotion fanatique. Il avait besoin d’un peu de temps libre après le tournage.
Il a rencontré sa future épouse dans une clinique privée, où elle travaillait comme infirmière. Les célébrations ont débuté par des injections de 3-MMC pour le couple. Ils se sont rendus dans le ème district et y ont eu des relations sexuelles avec d’autres personnes.
Presque tous les invités ont apporté leur propre réserve de substances psychotropes. Pendant quarante-huit heures, le couple n’a ni mangé ni dormi. Deux jours plus tard, le journaliste, épuisé, succombait à ses blessures.
Autrement dit, une “mort mercredi”… L’alcool, la 3-méthylméthcathinone, le crack, la méthylènedioxyméthamphétamine, la méthadone et la méthylènedioxyméthamphétamine ont tous été détectés dans son sang. Malheureusement, les taux de mortalité n’étaient tout simplement pas suffisamment élevés pour que ces décès soient imputables à ces produits chimiques. Le dossier a été retiré de l’unité que j’observais.
Son sixième roman, “La Femme à droite sur la photo” (Seuil, 428 pages, 19,90 €), se déroule entre la fin des années 1960 et le tournant du millénaire dans la ville d’Hollywood. Un scénariste du pick-up est inspiré pour travailler sur une histoire qui l’amène à s’interroger sur les circonstances de la mystérieuse disparition de sa mère aux yeux du public. Afin de découvrir des vérités cachées, Valentin préfère l’approche éprouvée, méthodique, idéale et spirale.
A 42 ans, le fils de l’écrivain/journaliste Jean-Paul Kauffmann, Alexandre Kauffmann, partage le souci de densité de son père. Son sixième roman, « Narcotiques » (Flammarion, 289 pages, 19 €), suit un journaliste très bâclé qui se retrouve mêlé au meurtre d’un Massaï tanzanien.
Après avoir été menacé par la police, il part en pleine nuit pour l’Afrique. L’écriture d’Alexandre est fluide et séduisante, et il maîtrise son entreprise, ses personnages et sa capacité à entraîner le lecteur dans ses transactions quotidiennes.