Alain Mabanckou Et Son Fils

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Alain Mabanckou Et Son Fils
Alain Mabanckou Et Son Fils

Alain Mabanckou Et Son Fils – L’auteur franco-congolais Alain Mabanckou revient sur une expérience formatrice de sa vie pour écrire un roman qui nous en apprend beaucoup sur le Congo postcolonial. Alain Mabanckou est né à Pointe-Noire en 1966, deux ans avant la prestation de serment de son ami et actuel président de la République du Congo, Marien Ngouabi.

Et même s’il n’était qu’un jeune enfant au moment de la révolution socialiste qui a suivi, il en a été profondément marqué. La plupart des étudiants de son âge ont grandi, par exemple, en chantant l’hymne soviétique « Whant passe les cigognes », en saluant les dictateurs du trésor de Nicolae Ceaușescu à l’aéroport, ou en écoutant une pléthore de discours vantant les vertus du régime communiste.

Selon Alain Mabanckou, que j’ai rencontré à Paris une semaine avant la rentrée des cours, “personne n’a jamais parlé de cette page de l’histoire du Congo de manière claire et à mes yeux, le roman était le moyen le plus approprié” Ce faisant. J’ai donc essayé de faire revivre de véritables souvenirs d’enfance, car, comme le petit Michel (mon deuxième prénom ! ), j’avais à peine 11 ans lorsque le président Marien Ngouabi a été assassiné.

Dans Les cigognes sont immortelles, Alain Mabanckou incarne ses propres parents, Roger et Pauline, tout en donnant également à son jeune fils, Michel, l’occasion de raconter le délicieux quotidien de sa famille dans leur maison « en attendant » (une cabane aménagée en de planches et sans fondations solides) dans le quartier Pontegrin de Voungou.

Un quartier où tout le monde se connaît et s’accorde à dire que le petit Michel est l’habitant le plus imaginatif et excentrique. La preuve? Quand son père l’envoie faire du shopping, il rentre toujours à la maison avec du vin et des cigarettes. Michel semble toujours perdre de l’argent au dépanneur dont les prix varient selon les clients.

Aujourd’hui, un commando armé va prendre d’assaut la somptueuse maison de Brazzaville du leader de la Révolution socialiste congolaise et le mutiler systématiquement à coups de barrage. Un coup d’État qui obligera aussitôt le pays à fermer les frontières et à instaurer le très sévère couvre-feu, qui empêchera notamment Michel de partir à la recherche de Mboua Mabé, son chien adoré.

A ce stade, il n’avait aucune raison de croire que ses « camarades » de la famille de sa femme n’arriveraient pas bientôt sur la scène avec des nouvelles cent fois pires que celles que plusieurs autres membres du Parti Congolais du Travail avaient reçues. été exécuté ce jour-là.

C’est le seul de mes romans dont je pouvais prédire la fin, et ce fut une grande surprise pour moi. Elle représente la colère et le ressentiment que ressent encore aujourd’hui le peuple congolais.

Un défi qu’il a su relever haut la main grâce à la candeur de son jeune alter ego, où le récit est truffé de « choses qu’il ne peut pas expliquer ici, sinon on va encore déclarer qu’il exagère toujours et que parfois, il est impoli sans le savoir ».

Peur et tremblement

Ainsi, en peu de temps, nous avons beaucoup appris sur l’histoire du Congo, un pays d’Afrique centrale où de nombreux développements inhabituels et difficiles à expliquer se sont produits entre les années 1950 et 1970.

Les dirigeants postcoloniaux du Congo n’étaient pas tous blancs comme neige (l’un d’eux était même surnommé « l’abbé polygame »), et le pays était secoué par des troubles tandis qu’Idi Amin Dada et Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga imposaient leur quatre testaments sur l’Ouganda et le Zaïre, respectivement.

Alain Mabanckou nous livre ensuite une histoire entre autobiographie et roman historique après nous avoir déjà livré un aperçu de sa jeunesse haute en couleur dans Lumières de Pointe-Noire et Petit Piment. Un breuvage joyeux à déguster sans retenue.

ENTRETIENI n’y serait pas arrivé autrement. Dans chaque nouvel épisode du Monde, une personnalité célèbre est interviewée sur un moment marquant de sa vie. L’auteur réfléchit sur sa transition de la poésie à l’écriture de roman. En tant qu’abonné, vous pouvez utiliser la fonctionnalité “Offrir un article” pour envoyer à un de vos proches jusqu’à cinq articles chaque mois.

Professeur de français à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), Alain Mabanckou est un Congo-Brazzaville de 56 ans qui a étudié et travaillé en France avant de s’installer aux États-Unis. Il a remporté le prix Renaudot en 2006 pour son roman Mémoires d’un monde porcin-épique et vient de sortir son troisième roman, Le Commerce des allongés.

Je ne serais pas là si…

Si ma mère n’avait pas été aussi déterminée et sage, je doute que j’aurais eu l’opportunité de poursuivre mes études, de parcourir le monde et de rapporter des expériences qui auraient profité à toute ma famille.

Alain Mabanckou Et Son Fils

Ma mère n’était pas alphabétisée, mais elle comprenait la valeur de l’éducation et les portes qu’elle pouvait ouvrir. Être une mère célibataire prête à inscrire son enfant à l’école et à veiller à ce qu’il s’épanouisse n’est pas une mince affaire.

Votre mère avait-elle des modèles dans sa vie ?

Mon grand-oncle René Mabanckou a fréquenté une école de commerce parisienne. De retour à Pointe-Noire, il est nommé directeur administratif et financier de CFAO. Il a également insisté pour que je continue à aller à l’école. S’éloigner du chaos était pour moi une priorité. À l’époque, personne au Congo ne croyait à la valeur de l’éducation.
Avait-elle des rêves non réalisés ?

C’était une petite femme d’affaires congolaise. Elle travaille actuellement comme grossiste en arachides au marché central de Pointe-Noire, mais elle rêve de posséder un jour un camion pour pouvoir acheter des bananes en gros, les charger dans le camion et les vendre sur les grands marchés du Congo. -Brazzaville.

Elle venait d’une culture traditionnelle où les femmes n’étaient pas encouragées à aller à l’école. L’esprit combatif abonde, comme en témoigne sa capacité à ouvrir un magasin, à acheter un terrain, à construire une maison et à atteindre son indépendance financière par rapport aux hommes.

Quelle différence cela a-t-il fait dans votre relation avec votre mère que vous soyez enfant unique ? Être enfant unique en Afrique, et notamment au Congo-Brazzaville, est une circonstance délicate. Les cultures africaines ne tiennent pas compte des ménages avec un seul enfant.

Vivre dans la terreur constante de perdre son enfant ou de devenir orphelin, c’est comme être au milieu d’une malédiction. Mais il y avait quelque chose de bien plus mystérieux : pendant longtemps, on m’a fait croire que l’incapacité de ma mère à avoir plus d’un enfant m’était directement imputable. On pensait qu’un enfant unique, en entrant dans le monde, verrouillerait le ventre de sa mère, empêchant ainsi tout autre enfant de naître pour rivaliser avec lui.

Il reste encore quatre-vingts pour cent de cet article à lire.

L’auteur Alain Mabanckou : “J’ai constamment essayé de dissimuler mon enfance insolite.”Intrigue”Si je n’avais pas reçu cet appel…” Dans chaque nouvel épisode du “Monde”, un personnage célèbre est interviewé sur une époque marquante de son vies. L’auteur réfléchit sur sa transition de la poésie à l’écriture de roman.

Il a remporté le prix Renaudot 2006 pour son roman Mémoires d’une vie épique de porc et vient de sortir son troisième roman, Le Commerce des allongés.… Si ma mère n’avait pas été si déterminée et si sage, je doute que j’en aurais eu l’occasion poursuivre mes études, parcourir le monde et rapporter des expériences qui auraient contribué au bonheur de notre famille.

Combien de modèles avez-vous donnés à votre mère en grandissant ?

Avait-elle des rêves non réalisés.

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