Affaire Magali Blandin – Il se confie à un Géorgien qu’il connaît, qui lui propose de faire mettre à mort sa femme pour 20 000 euros. Il accepte, mais il n’a pas besoin de cet argent pour le moment. Ses parents, Monique et Jean Gaillard, sont des agriculteurs à la retraite, il le leur emprunte donc. Des personnes qui éprouvent déjà des difficultés après une rupture douloureuse dans leur relation avec leur premier-né. Est-ce pour cela qu’ils ont décidé de couvrir leurs enfants ? Ou l’inquiétude qu’il soit ruiné financièrement s’ils se séparent.
Après quelques semaines à voir les tueurs à gages s’effondrer sur leurs obligations, Jérôme Gaillard décide de la tuer lui-même et fait à nouveau appel à son père. Le 11 février, il entre dans l’immeuble où sa petite amie loue un appartement, monte les escaliers jusqu’au troisième étage, et attend patiemment dans le noir du couloir avec une batte de baseball à la main. Dès qu’elle ouvre la porte, il lui donne deux coups de poing puis l’étrangle. Il commence alors à se repositionner physiquement à l’intérieur du logement avec l’intention d’y retourner plus tard.
Au même moment, Jean Gaillard, présent au domicile de son fils, active le téléphone et l’ordinateur de Jérôme pour donner l’impression qu’il est là. La nuit suivante, le meurtrier de Magali Blandin retourne dans son appartement, nettoie la scène et emmène son corps dans les bois, où il la dépose dans un trou qu’il a préalablement creusé, recouvrant la tombe de paille vivante puis de terre. L’étape suivante consistait à donner l’impression qu’un amant ardent avait été assassiné.
Un téléphone prépayé qu’il prévoyait d’utiliser pour envoyer un texto à Magali Blandin faisait partie des articles qu’il avait achetés la nuit précédente, comme l’a révélé son avocat. Jérôme Gaillard avait enveloppé son propre téléphone dans du papier d’aluminium avant de faire cet achat afin d’éviter qu’il ne soit suivi. Une mesure de sécurité ridicule qui s’est avérée inefficace. A l’issue de son quart de travail, Jérôme Gaillard conduit les enquêteurs dans les bois de Boisgervilly, à environ deux kilomètres de son domicile, où ils retrouvent le corps de Magali Blandin.
Il a été interpellé puis placé en détention provisoire après avoir été inculpé de «meurtre par conjoint». Ses parents ont également été jugés et reconnus coupables de “complicité de meurtre par conjoint” et d’emprisonnement. C’est un drame humain pour la famille Blandin. Pour ces gens courageux, directs et respectables, la tragédie a été un désastre complet. Les petits gosses sont gâchés, il fallait s’occuper d’eux, raconte l’avocat des gosses, William Pineau.
Dans un rebondissement que personne n’avait vu venir, huit mois plus tard, un nouveau rebondissement tragique s’est ajouté à une situation déjà tragique. Jérôme Gaillard fait profil bas dans sa cellule après une grève de la faim qui a duré trois semaines. Son avocat aurait déclaré : “Je pense qu’il était trop faible physiquement et qu’il n’avait plus la capacité de penser avec discernement”. Une action de « grande lâcheté » est déplorable du point de vue adverse. Surtout quand on considère qu’« il a laissé en guise d’adieu des reproches à sa femme sur deux des trois pages qui le composent ».
Ainsi, la famille s’apprêtait à assister à un procès amputé du principal suspect, en présence de ses parents. Mais le 7 février de cette année, il y a eu un nouveau rebondissement dramatique. Ils se sont suicidés presque exactement deux ans après la mort de Magali Blandin, dans la même maison qu’ils habitaient depuis leur libération en novembre 2021. Depuis le suicide de Jérôme, Monique et Jean Gaillard portent sur leurs seuls épaules la responsabilité du drame de leur famille.
Leurs avocats, Gwendoline Tenier et Olivier Pacheu, ont indiqué dans un communiqué transmis à l’AFP que leurs clients “n’ont plus encore la capacité de vivre” et sont “parties ensemble”. Maître Pineau dit à Marianne que la “seule préoccupation” des Blandin est de s’occuper des enfants, qui ont subi “un drame supplémentaire” avec le décès de leurs grands-parents paternels. Une « fin infiniment triste et tragique », comme le remarquait maître Le Mintier. J’espère que la famille de Magali, en particulier ses enfants, pourra refaire sa vie.
Jérôme Gaillard aurait assassiné sa femme, Magali Blandin, le 17 mars 2021, il y a environ deux ans jour pour jour. Il a refusé de divorcer et a mis fin aux relations avec sa femme le 11 février avec deux coups de batte de baseball. Lorsque le corps d’une jeune femme a été retrouvé enterré dans un petit bois près de Boisgervilly (35), à l’est de Rennes, les gendarmes enquêtant sur l’affaire ont classé le dossier de sa mystérieuse disparition et ouvert le dossier de son meurtre par son mari. Un choc pour le grand public qui avait suivi les recherches infructueuses de cette mère de famille de 42 ans.
Une affaire désagréable qui a simultanément mis en lumière une longue tentative d’extorsion organisée par des Géorgiens. Jean et Monique Gaillard, les parents du meurtrier, sont également mis en cause. Cette semaine, Le Télégramme et Le Mensuel de Rennes reviennent sur le récit d’un drame qui a touché toute une famille. Magali Blandin, mère de famille de cinq ans et âgée de 42 ans, disparaît cinq mois après avoir quitté son mari. Jérôme Gaillard, qui sera arrêté en mars 2021, reconnaît avoir tué et enterré sa femme après avoir tenté de diriger son meurtre. Après avoir été arrêté, il s’est suicidé en prison huit mois plus tard. Cette semaine, ses parents ont mis fin à leurs jours après avoir été impliqués dans le meurtre de leur ravissante fille.
Un plan qu’il a méticuleusement élaboré et finalement mis en œuvre. Maître Jean-Guillaume Le Mintier, l’avocat de l’ancien mari, affirme : “Ils étaient très amoureux lorsqu’ils se sont rencontrés et ont formé un très beau couple.” Mais leurs espoirs pour l’avenir semblaient diverger. Il avait peur de s’engager. Mais Magali Blandin voulait aussi fonder une famille et se marier. Selon toute apparence, il a été un fugitif toute sa vie, ce qu’elle a toléré à condition qu’il lui en parle chaque fois que cela se produit.
L’arrivée de leurs quatre progénitures a parachevé leur bonheur conjugal. Magali est une mère aimante et attentionnée, et Jérôme est un père « fusionnel ». Cependant, la relation change après vingt ans de mariage, du moins du point de vue de la mère. L’avocat des parents et de la sœur de Marianne, William Pineau, explique : “Elle ne l’aimait plus, et elle pensait qu’elle avait droit à une autre vie que celle-là.” Actuellement au chômage et subsistant grâce au loyer des bâtiments agricoles destinés à d’autres, elle aspirait à une vie plus simple, plus libre des exigences de son mari.
Certains ont qualifié Jérôme Gaillard d'”arrogant” et de “suffisant”, alors que son avocat le traite de “psychorigide”. Jérôme Gaillard n’approuvait pas que Magali fume, ce qui était une sorte d’évasion pour elle. Cela le conduisait sur un chemin impossible. Le 3 septembre 2020, elle quittera son domicile conjugal à Montauban-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) pour un nouvel appartement situé à 13 kilomètres. Alors, Jérôme Gaillard fait tout ce qui lui passe par la tête pour la faire changer d’avis.
Lorsque deux avocats reçoivent une plainte alléguant des “violences au foyer”, alors que ce qui s’est réellement passé est “des désaccords et des coups mutuels”, les professionnels recommandent une thérapie de couple. Elle échoue. Quelques semaines plus tard, le 11 février 2021, Magali Blandin ne se présente pas au travail et ne récupère pas ses enfants à l’école. Incontournable. Elle ne peut pas être rejointe ; il n’y a aucun signe d’elle; elle a disparu.
Plus de 150 policiers sont dépêchés dans les environs de son domicile dans le but de le localiser après qu’il ait déclenché une réponse policière immédiate et intense. Les champs, les forêts et les cours d’eau environnants seront patrouillés par des chiens de repérage, des hélicoptères et des plongeurs dans les jours à venir. Rien n’en est sorti. Inévitablement, la piste criminelle devient évidente et l’emploi du temps du conjoint est confirmé. Il a affirmé qu’il était chez lui ce jour-là.
Le fait que son ordinateur portable soit en ligne et que son téléphone soit encore un bébé semble étayer son affirmation. Il comparaît devant le président du tribunal et affirme avoir été la cible d’une “tentative d’extorsion” et d’un “chantage”. Les locataires géorgiens à qui ils louent des hangars avaient enregistré un album à son grand mécontentement et menacé de divulguer la musique à la police à moins qu’il ne leur paie 15 000 euros. Cet enregistrement reprend la voix de Jérôme Gaillard disant qu’il n’a d’autre choix que de tuer Magali. Ça devait arriver un mercredi, le jour où il garde les enfants. Pour citer son avocat : “Je l’aime mais je n’ai pas d’autres choix.”
L’homme est précis même s’il avait prévu de tuer sa petite amie et est maintenant ravi de sa présence. Mais maintenant que les projecteurs ont été braqués sur lui, il est le principal suspect. Jérôme Gaillard et quatre autres maîtres chanteurs (trois hommes et une femme) ont été interpellés mi-mars. Il craque finalement après 29 heures d’audition. Il s’est rendu compte que Magali Blandin ne reviendrait pas vers lui après l’automne 2020. Maître Le Mintier dit : “A partir de là, on a l’idée morbide.” Il m’a dit qu’il fallait que je tue Magali pour mettre fin au vide devenu intolérable et insurmontable.
