Affaire Kalinka Bamberski Avocat – Selon l’estimé maître Philippe Ohayon, “C’est l’éloge de tout, sauf la voie légale. J’espère vraiment que ce n’est pas un appel à la vengeance. Comme il l’a dit, “si des policiers avaient enlevé monsieur Krombach de cette manière -là, c’était la cour d’assises.”
Le procureur “comprend” les agissements de Bamberski
Dieter Krombach a été enlevé à son domicile en Bavière le 17 octobre 2009. Il vivait librement en Allemagne après avoir été reconnu coupable de contumace en France dans l’affaire Kalinka. Quelques heures plus tard, dans la nuit du 17 au 18 octobre, il est découvert ligoté, bâillonné et blessé au visage, sous le porche d’un immeuble proche du palais de justice de Mulhouse, permettant à la police française de l’appréhender.
Le procureur de Mulhouse, Hervé Robin, a déclaré devant le tribunal correctionnel : “Très franchement, humainement je comprends monsieur Bamberski, qu’il ait voulu aller jusqu’au bout de sa logique.” Il poursuit en disant que les prévenus sont « tous coupables » et qu’en tant que magistrat il ne peut accepter ce qui s’est passé au nom des lois de la République.
Pas de mots, pas de larmes : après la lecture du verdict samedi soir, Dieter Krombach, 76 ans, cheveux gris et costume impeccable, a serré les mains de sa fille Diana, qui a toujours été à ses côtés et refuse de voir un monstre . Mais la justice s’est prononcée et le médecin allemand responsable de la mort en 1982 de sa petite amie de 14 ans, Kalinka Bamberski, a été condamné à 15 ans de prison.
Conformément aux demandes du procureur Pierre Kramer, le jury a estimé que le prévenu était coupable de “violences ayant entraîné la mort sans intention de donner” plutôt que de meurtre. Le matin du 10 juillet 1982, le corps de Kalinka Bamberski a été découvert dans son lit au domicile familial à Lindau, en Bavière. Elle y avait vécu avec sa mère et le père de son fiancé.
Ce jugement ne doit pas être considéré comme l’acte final du drame juridique sans précédent entre la France et l’Allemagne qui a débuté il y a 29 ans. En fait, l’un des avocats du Dr Krombach a annoncé hier son intention de faire appel : “L’affaire n’est pas terminée.”
C’est inacceptable”, a tonné Me Yves Levano, qui avait plaidé plus tôt dans la journée pour l’acquittement au motif qu’il n’y aurait pas d’autre preuve dans l’affaire que les aveux du père de Kalinka. Selon Me Levano, si Krombach devait être reconnu coupable, il serait victime de “deux juges qui se tournent le dos, ne se comprennent pas” et ne voudrait pas que leurs certitudes soient ébranlées.
André Bamberski, aujourd’hui âgé de 74 ans, se bat depuis près de 30 ans pour un procès en France. En 2009, il est allé jusqu’à coordonner l’enlèvement d’un médecin allemand afin de le remettre aux autorités françaises sur la base d’une conviction personnelle mise à mal par des failles inexcusables dans l’enquête allemande. Afin d’empêcher Kalinka de dénoncer l’agression de Krombach, ce “père Courage” l’aurait tuée.
1982 juillet. Kalinka Bamberski, une jeune fille de 14 ans, est décédée à Lindau, en Allemagne, des suites de ce que les autorités pensent être une injection intraveineuse qui lui a été administrée par le père de son petit ami, le Dr Krombach. Le docteur Dieter Krombach a été condamné à quinze ans de prison en mars 1995, alors que l’affaire avait été classée par la justice allemande dès août 1982.
Mais un mandat d’arrêt mondial assure la sécurité du médecin allemand depuis quinze ans. Le cardiologue allemand était porté disparu depuis deux jours avant que son corps ne soit retrouvé ligoté dans une rue de Mulhouse. Les forces de l’ordre le soupçonnent d’être à l’origine du vol. Bamberski l’a presque certainement reconnu une fois son examen terminé.
Dieter Krombach est de retour aujourd’hui sur le banc des accusés auprès des autorités françaises. Après avoir représenté le père de Kalinka devant la justice, François Gibault s’est confié au Elle.fr sur cette affaire, qu’il qualifie de “l’une des plus tortueuses” de l’histoire judiciaire française.
Comment était la famille Bamberski après la mort de Kalinka ?
Lorsque la mère de Kalinka a rencontré le Dr Krombach pour la première fois, elle et sa famille résidaient au Maroc. Les Bamberski ont divorcé et elle envisage de déménager en Allemagne pour être avec lui. Le père s’est installé en France. Kalinka a reçu les injections mortelles alors qu’elle rendait visite à sa mère en Allemagne. Quelques jours plus tôt, le père des deux enfants du couple en avait obtenu la garde exclusive.
Comment Kalinka a-t-elle connu sa fin prématurée ?
Juillet 1982, pour être précis. Après sa séance de sport, elle est allée voir le docteur Krombach pour se faire des injections. L’autopsie a révélé qu’elle avait pris des médicaments potentiellement mortels qui ne peuvent être obtenus que sur prescription médicale.
C’est un traitement totalement inacceptable de la part d’une si jeune et si belle fille. Les testicules et les ovaires de Kalinka ont été congelés lors de l’autopsie et remis au tribunal allemand comme preuve. Il fallait qu’il y ait des soupçons d’actes répréhensibles pour qu’une telle opération soit réalisée.
L’affaire a cependant été classée par la justice allemande.
Après que le père de Kalinka, André Bamberski, ait porté plainte, son corps a été rapatrié en France. Une autre autopsie a été pratiquée. Lorsque les médecins français ont demandé les parties génitales de Kalinka, le tribunal allemand chargé de les conserver a déclaré qu’il ne les avait plus. Ils ont probablement été volés ou cachés. Le système judiciaire allemand a lamentablement failli à son devoir. L’autopsie française n’aurait pas pu être complète sans les organes génitaux.
En 1995, un juge a condamné le Dr Krombach à 15 ans de prison. Comment s’est déroulé le procès sans la présence de l’accusé criminel ? Le docteur Krombach a été reconnu coupable de meurtre près de 14 ans après le meurtre, mais il a en réalité été condamné pour les violences volontaires qui ont entraîné la mort de sa victime.
Ce qui a choqué tout le monde lors de ce procès, c’est que l’ambassade allemande a plaidé en faveur de l’accusé. Un an plus tard, le gouvernement allemand a spécifiquement demandé au gouvernement français d’abandonner toutes les charges retenues contre le docteur Krombach.
Les autorités allemandes et françaises ont convenu de suspendre l’exécution du mandat. Un scandale est survenu. Il y a eu un excès de pouvoir exécutif dans le système judiciaire. Un véritable scandale dans un pays au gouvernement divisé.
Le père de Kalinka Bamberski, décédée en 1982 dans les circonstances qui ont conduit à la condamnation en appel de Dieter Krombach pour meurtre, a annoncé le 28 novembre qu’il se battrait seul pour que le médecin allemand soit reconnu coupable, après avoir démis du procès ses deux avocats qui avait commencé la veille.
A la reprise de l’audience, André Bamberski a expliqué : “Une des raisons pour lesquelles j’ai pris cette décision est que cette affaire dure depuis trente ans (…)”. Il a ajouté que la « réaction », la « vie de ce dossier » de ses défenseurs « n’est pas la mienne ».
Un chagrin qui ne nécessite aucune interprétation de la part des défenseurs. L’avocat a exprimé “avoir du mal à comprendre” cette initiative et “s’inquiéter qu’elle ne soit pas particulièrement réfléchie compte tenu du poids de l’audience”.
Me Laurent de Caunes et Me François Gibault ont donné suite à cette décision en se retirant du nouveau procès de Dieter Krombach, 77 ans, condamné à 15 ans de prison en première instance pour le meurtre de sa fille de 14 ans, Kalinka.
Jusqu’au 14 décembre, André Bamberski, fonctionnaire de 75 ans, continuera de se battre seul devant les juges qui ont ordonné l’enlèvement de Dieter Krombach en Allemagne en octobre 2009 afin qu’il soit remis aux autorités françaises.
Immédiatement après la réquisition du parquet, l’avocat de Krombach crie “un bisou sur le front”, en référence à l’affaire Kalinka. Le palais de justice de Mulhouse a requis, vendredi 23 mai, six mois de prison avec sursis pour l’implication d’André Bamberski dans l’enlèvement de Dieter Krombach, l’homme qui a assassiné la fille de Bamberski. L’avocat de cette dernière est interloqué.
André Bamberski a été condamné à six mois de prison avec sursis par le parquet de Mulhouse pour avoir ordonné l’enlèvement de Dieter Krombach, l’homme qui a assassiné sa fille Kalinka. C’est un “bisou sur le front”, comme le dit l’avocat de Dieter Krombach.
