Denis Mannechez Fils – Au bout de quatre ans, les proches des victimes se confrontent au père incestueux. C’est la seule façon pour cet homme très déprimé de s’exprimer après la tentative de suicide qui a suivi l’assassinat de Gisors. L’homme de 56 ans se déplace en fauteuil roulant et ne peut plus parler après avoir retourné sa propre arme contre lui-même.
Malgré cela, il garde les yeux rivés sur Delphine Courant alors qu’elle livre son témoignage déchirant. Celle qui partageait la vie de Frédéric Piard est revenue avec beaucoup de détails sur la soirée au cours de laquelle « on lui a tout enlevé ».
Courageusement en larmes, la jeune femme témoigne : « Madame, Frédéric ne reviendra pas » après avoir été réveillée par « un jet de lumières » des gyrophares des deux gendarmes qui ont claqué à sa porte. Delphine ne peut pas accepter cette nouvelle dévastatrice et déclare : « Mon cerveau n’a pas voulu comprendre.
Défaisable par Denis Mannechez ?
Ensuite, une séquence photo déchirante se déroule, montrant la femme du garagiste et son jeune enfant se tenant la main. Denis Mannechez ne quitte pas les photos des yeux, tandis que le père de Frédéric, Jean-Claude Piard, essuie ses larmes et que Betty, l’autre fille du suspect et victime des relations incestueuses de son père, sanglote sur un banc de spectateurs.
À cet instant précis, difficile de déceler la moindre émotion sur le visage de Denis Mannechez. Sa condition physique lui permet-elle seulement d’exprimer de la tristesse ? Plus tard dans l’audience, on lui demande : “Que ressentez-vous face au désarroi de la veuve de Frédéric ?”
Sa fille Betty est tellement bouleversée par la réponse qu’elle s’évanouit et meurt une demi-heure après la fin du concert. Un calme absolu imprègne la pièce tandis qu’une voix synthétisée lit un scénario de Denis Mannechez. C’est triste d’avoir brisé une autre famille en train de construire la mienne.
“J’ai failli me suicider devant Virginie”
Denis Mannechez explique comment il a « perdu le contrôle » la nuit du double meurtre. Il attendait dans sa voiture devant le garage depuis sept heures du matin et sa fille venait de le quitter. Il avait enfin retrouvé Virginie, qui se cachait sur son lieu de travail avec son fils depuis quatre mois.
Denis Mannechez a soigneusement emballé sa voiture avec du matériel pour surveiller discrètement sa fille, dont une paire de jumelles, un chien et un pistolet piqueur. A la lumière de cette dernière, il trouve une justification :
Devant Virginie, j’avais envie de me suicider.
La victime attribue sa mauvaise réaction face au manque de son fils à des flash-backs sur les moments douloureux de sa propre enfance et à l’absence de son propre père. Le monde de Denis Mannechez a dû basculer lorsqu’il a vu son fils debout au bord du garage. Ensuite, il serait « révisé il y a cinq décennies » au moment où il espérait « voir son père » lui-même.
J’ai fait tout ce qu’elle m’a demandé dans sa lettre pour qu’elle ne me prenne pas mon fils : j’ai trouvé un nouvel emploi en 1993, j’ai fait tout mon possible pour trouver un autre compagnon, et maintenant que je l’ai retrouvée pour prouver son innocence, elle fuit la police.
À compter du lundi 10 décembre 2018, l’interrogatoire du suspect concernant le meurtre prémédité puis l’homicide de Virginie Mannechez, le meurtre non prémédité du garagiste Frédéric Piard et la possession illégale d’une arme à feu de catégorie B se poursuivra pendant encore deux semaines.
Il est au bar maintenant. Son blouson noir était comme une armure, ne le quittant jamais. Depuis les sièges, on ne distinguait que son dos. Massif. C’était un bloc solide. Les mots « J’ai peur » étaient sortis de sa bouche.
Il n’a jamais parlé avant, Tony Mannechez, ni à des magistrats, ni à des psys, alors on sent comme les mots se bousculent d’avoir été si longtemps tus. Il insiste sur le fait que même s’il avait une bonne apparence extérieure, il était toujours en fuite. J’ai fui leur histoire et leur famille, et maintenant il se sent coupable de ne pas avoir parlé plus tôt.
Après avoir eu un fils, Nicolas, avec son père en 2002, Virginie Mannechez a décidé de mettre fin à leur mariage et à leur vie commune le 8 septembre 2014. toujours, mais pas comme tu l’attends. Si tu changes tes habitudes, je ne t’enlèverai pas ton enfant. Depuis, le père la recherche inlassablement, et le 7 octobre 2014, elle est enfin retrouvée à un garage de Gisors à côté du gérant du garage, Frédéric Piard.
Cette période d’un mois est qualifiée de “traque” dans les discussions autour de ce double procès pour assassinat. Denis Mannechez serrant les seins terrorisés de son épouse Virginie. Le 11 En décembre, le président de la cour d’appel d’Evreux se penche sur l’homme paralysé, hagard et tordu à force d’être allongé sur une chaise, et lui demande : « Que savez-vous de ce tracé ?
Parce que l’accusateur est si silencieux, il tape lentement sur son iPad et écrit : “J’ai compris qu’elle voulait que je me suicide.” Le président a déclaré : « M. Mannechez, c’est une jeune femme qui veut partir et refaire sa vie ; je ne vois pas comment on peut en déduire à ce stade précoce qu’elle veut que vous vous suicidiez. »
Car j’étais dans une dépression à cause du travail. Quelques semaines auparavant, je l’avais prévenu : “Si tu rentres du travail et que tu ne vois pas mon C5, que tu m’appelles et que je ne réponds pas, tu me retrouveras dans le hangar, mort, avec un ballon”. dans ma tête.”
Il lui a fallu cinq minutes pour écrire cette lettre, et maintenant ses deux frères attendent devant le tribunal alors que leur père fait face à des accusations civiles pour avoir ordonné le meurtre de leur mère, Virginie. Chacun, d’un œil critique, regarde les lettres qui apparaissent à l’écran, étudiant les phrases dépouillées de leur syntaxe, de leur ponctuation et de leur orthographe.
La voix synthétique qui lisait les déclarations de l’accusé est décédée mardi dernier. Pour s’assurer de pouvoir passer à autre chose, le président demande à Denis Mannechez : “Vous avez terminé ?” Et il continue :
Ce que je veux dire, c’est que, selon ta logique, elle n’aurait pas dû partir avec Nicholas. Elle n’a montré aucun signe de réalisation de l’anormalité de notre relation, et ses actions n’étayaient pas cette conclusion.
Denis Mannechez a été pris de court lors de la disparition de sa fille, le 8 septembre 2014. Déprimé et désespéré, dit-il, il abandonne les poursuites. Depuis que Virginie a brouillé les pistes, il la cherche jusqu’à Quimper. Elle est accueillie d’abord par le Samu, puis par son mécène Frédéric Piard, dont tous les proches refusent qu’on dise de lui qu’il est une “victime collatérale”, car il est victime au même titre. comme Virginie Mannechez, comme le président a pris soin de le souligner.
Les nombreux SMS de Virginie témoignent de sa peur d’être découverte par Denis, qui devant ce parterre de spectateurs affirme avoir toujours voulu “discuter avec elle” mais qui en est désormais incapable puisqu’il a perdu toutes ses coordonnées. . elle savait que je la chercherais au nom de Nicolas, mais elle savait aussi que je ne lui ferais pas de mal.
L’avocat des trois frères et sœurs de Virignie Mannechez interroge l’accusé : “Mais elle avait dit qu’elle ne vous empêcherait pas de le voir.” Pourquoi la traiterais-tu de cette façon ? Si je ne me trompe, la plus importante de leurs revendications était le silence. Savez-vous ce qu’a enduré Nicolas pendant ces trois semaines où vous l’avez caché, lui et sa famille ? Maintenant, bien sûr, mais à l’époque, non.
Lors de la “traque”, Virginie Mannechez craint pour sa sécurité et celle de son fils. Elle contacte les assistantes sociales. L’une d’elles raconte aux enquêteurs : “Elle a expliqué les violences qu’elle a endurées de la part de ses parents, l’obligation qu’elle a ressentie lorsqu’elle était enfant de maintenir un plan qui comprenait des coups et des relations sexuelles avec son père”.
Elle nous a dit qu’elle avait peur dans sa vie de tous les jours parce qu’il était un tyran. Elle n’avait pas d’amis et n’avait aucun pouvoir légal pour les exiger. Après son départ, elle craignait qu’il la remplace par Betty.
Sabrina B., qui travaille dans un refuge pour femmes victimes de violences conjugales : Nous savions tout ce qui se passait. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été lorsqu’il lui a dit qu’il commettrait contre son fils les mêmes actes qu’elle avait subis, et je crois que cela a suffi à la mettre en colère. En raison des investigations et des menaces proférées par Denis Mannechez contre sa fille, sa famille lui a demandé de “préparer une tonne d’entrerement”.
Le tribunal d’accusation de l’Union européenne (Eure) entendra jeudi et vendredi les témoignages des membres de la famille de Virginie Mannechez. La nuit du meurtre de Gisors en Europe, Denis Mannechez avait projeté de se suicider devant sa fille.
Le soir du drame, le père incestueux qui avait été reconnu coupable des meurtres présumés de sa fille Virginie et de son patron Frédéric a finalement pris la parole.
Pour la première fois depuis l’ouverture de son procès en début de semaine, Denis Mannechez s’est expliqué vendredi 7 décembre 2018 sur les circonstances qui ont entouré l’horrible soirée du 7 octobre 2014.
Quelques minutes après le meurtre de son employeur Frédéric Piard, sur le parvis du garage Tenzo de Gisors, Virginie Mannechez, sa propre fille avec laquelle il vivait maritalement et qui allait plus tard donner naissance à un garçon âgé aujourd’hui de 16 ans, a été assassinée.