Comment Est Mort Pierre Goldman – Le 27 septembre 1979, l’extrême gauche enterrait l’un de ses héros : Pierre Goldman, demi-frère de Jean-Jacques et écrivain et bagarreur abattu à Paris. Tandis qu’elle lui fait ses adieux, plusieurs personnes dans la foule s’éloignent de leurs idéaux. Vingt-quatre ans plus tard, le film de Cédric Kahn, “Le procès Goldman”, revisite ce personnage troublé et charismatique.
Sept jours après son assassinat en plein jour à l’âge de 35 ans, le 27 septembre 1979, l’empereur corbillard Pierre Goldman est emmené de l’Institut de médecine de Paris au cimetière du Père-Lachaise, suivi par entre vingt mille et quinze mille personnes.
La foule quitte les quais de Seine vers 15h00 et arrive au cimetière à 17h00, submergeant les immenses grilles du cimetière. La cérémonie digne et païenne se poursuit autour du corps, temporairement enterré dans une crypte.
Des jeunes, beaucoup de jeunes, sacoche coincée sous l’aisselle, cartable ou casque de vélo à la boucle des bras, tout droit sortis des amphis ou du premier boulot de leur prometteuse carrière. Les personnes âgées, facilement identifiables parmi la foule grâce à des détails comme des cravates et des costumes, se sont également rassemblées pour rendre hommage aux quelques membres de cette société qui ont résisté à la marée de la modernité.
Aucun pantalon de travail ou chemise artisanale n’est autorisé. Une pléthore d’églises révolutionnaires, fréquentées par des personnes de tous types de cheveux. Les gens qui vivent à l’extrême gauche. Encore un peu dans les années 1970, mais plus pour très longtemps.
Les amis peuvent se retrouver dans certains cimetières, mais dans d’autres, ils sont forcés de se séparer. Dans ce triste adieu à une amie et, dans une certaine mesure, à elle-même, l’extrême gauche se souviendra toujours de celui de Pierre Goldman. Parfois, des événements éphémères marquent la fin d’époques importantes, comme le dit l’auteur Marek Halter dans son résumé. «
Tous nos rêves seraient brisés. Les gens avaient abandonné leur utopie, leurs rêves. Le réalisateur Frank Cassenti a déclaré : “C’était une bombe.” L’historien Benjamin Stora affirme : « C’était l’épuisement d’une génération qui était arrivée au bout de ses rêves ». Ces funérailles marquèrent la fin d’un cycle ; la rivière est retournée dans son lit, comme l’a dit avec éloquence l’éminente érudite Janette Habel.
Trois hommes tirent et tuent Pierre Goldman de neuf balles sur un tapis roulant en septembre 1979. Un gang se faisant appeler « Honneur de la police » s’attribue le mérite du meurtre. Trois hommes pour prendre les trois vies de Goldman : un révolutionnaire sans organisation mais non sans honneur ; un Juif; et un artiste.
Le père de Pierre Goldman a acquis la réputation de la famille à l’époque de la résistance. Pierre, son fils rebelle, a apporté la gloire à la famille quand ils ne le voulaient pas, et c’était avant qu’elle consacre cette fois son demi-frère Jean-Jacques au groupe.
Pierre aspirait à être au plus près des chamanes d’Amérique latine. En 1970, alors qu’il avait 26 ans, il disait : « Vaincus, nous nous trompons dans les débris de nos concepts ». Cette année, il est accusé d’un double meurtre sur le boulevard Richard Lenoir, une victime qu’il n’a jamais vue auparavant. La pharmacienne et son assistante à la pharmacie Delaunay, boulevard Richard Lenoir n’auraient pas dû être tuées. Argent à la banque?
Pierre, condamné à perpétuité en 1974, profite de son séjour derrière les barreaux pour devenir chercheur et auteur indépendant. Ses « Souvenirs brumeux d’un juif polonais élevé en France » sont devenus une œuvre phare pour sa génération. Le côté juif de son personnage devient de plus en plus attrayant. En 1976, elle participe à son deuxième procès à Amiens.
Pierre a été déclaré non coupable d’un double meurtre et a purgé assez rapidement sa peine pour vol qualifié. Il est libre de vivre avec son épouse guadeloupéenne Christiane, mais sa véritable patrie se situe de l’autre côté de l’océan Atlantique. Il passe ses nuits à jouer de la tumba jusqu’à la sortie des journaux, et ses journées à travailler pour Libération et les Temps Modernes. Mais a-t-il déjà occupé un emploi ? On ne peut pas l’embrasser.
Son livre « L’ordinaire mésaventure d’Archibald Rapoport » sort en 1977. Une comédie philosophique aux connotations sexuelles ; un roman picaresque. Le protagoniste, comme l’auteur, est juif, a étudié la philosophie et est un meurtrier.
Il a mis à mort un, deux, trois ou quatre policiers, un ou deux juges et même un éminent avocat qui ressemble à Georges Kiejman. Goldman a toujours bénéficié d’un soutien historique modéré de la part de l’intelligentsia. Selon Philippe Boucher dans “Le Monde”, “il lui faut un peu de temps avant de pouvoir se vanter d’avoir commis ce pour lequel il a été acquitté”.
Longtemps oublié, le deuxième livre de Goldman a finalement été réédité. En septembre 1979, trois hommes abattent l’auteur de neuf balles alors qu’il se trouve sur le trottoir. Un gang se faisant appeler « Honneur de la police » s’attribue le mérite du meurtre. Trois hommes pour prendre les trois vies de Goldman : un révolutionnaire sans organisation mais non sans honneur, un juif et un artiste.
L’homme est vêtu d’un ensemble rayé superposé et porte le corps de Jean-Pierre Castaldi. Il s’adresse à la caméra d’une manière imperturbable. Après avoir détaillé le meurtre de Pierre Goldman sur la place des peupliers à Paris il y a plus de trois décennies, il déclare : “Une fois que ce sera fini, je passerai derrière l’autre commando et j’en aurai fini.” “Ça le prend comme ça une fois à la volée et puis encore ici.”
Les choses sont enfin terminées. Juste comme ça, il a parlé comme si rien d’inhabituel ne s’était produit. Nous sommes tellement pareils ; ici j’avais un verre d’eau et du pain, et là j’avais la même chose. En combien de balles a-t-il « fini » ?Il se souvient cependant bien de “Goin’ South”, un film avec Jack Nicholson que le commando est allé voir dans l’après-midi pour tenter de modifier son point de vue. L’un des tueurs témoigne.
Pierre Goldman, icône de la gauche radicale d’après mai 1968 (et demi-frère du chanteur), a été abattu de quatre balles le 20 septembre 1979. L’attentat a été condamné par un groupe anonyme se faisant appeler “Honneur de la police”. ” peu de temps après les faits, mais les auteurs n’ont jamais été identifiés.
Vendredi 29 janvier à 23h05 GMT, le journaliste Michel Despratx affirme avoir résolu l’affaire et diffusera le résultat de ses recherches sur l’affaire, produites par les vidéos du Bouloi, dans l’émission spéciale de Canal Plus. programme d’enquête.
Le journaliste est sûr de savoir qui a mené l’attaque commando. Quatre hommes d’extrême droite, dont l’un était employé par le Département des études générales et un autre par le Conseil scientifique de la défense (où travaillait le chef du groupe). Une organisation liée au SAC, la police parallèle instituée par les gaullistes et qui rendait occasionnellement des services au gouvernement giscardien.
Deux des quatre hommes ont été interrogés par Despratx et leurs déclarations ont été corroborées par d’autres témoins. L’homme en costume de croix, rebaptisé Gustavo dans le film, a accepté de répondre aux questions du journaliste afin de donner plus d’informations sur l’opération (Voir l’extrait vidéo, réalisé en exclusivité pour Rue89).
Un troisième homme servait dans la section de direction des Renseignements généraux; il s’agissait d’une unité hautement spécialisée d’une centaine d’hommes chargée de lutter contre la « subversion gauchiste ». Selon la formule-maison, il s’agissait de “casser du nègre”, ce qui signifie “réchauffer les oreilles des gauchistes”, comme le décrit un vétéran du domaine dans le documentaire. Michel Despratx “ne peut pas en dire plus” que de dire que la dernière comparaison est “un vieux para”.
Le croque-mitaine de l’extrême droite
Pourquoi ont-ils dû tuer Pierre Goldman ? Goldman, soupçonné du meurtre de deux femmes, a été acquitté dans des conditions jugées scandaleuses par les « patriotes » de son genre ; à ce titre, il devrait être mis à mort, selon l’accusateur.
Goldman était le méchant de l’extrême droite et de certains membres des forces de police à l’époque. Dix ans auparavant, il avait été arrêté après qu’un indicateur de la police l’ait désigné comme l’auteur d’une rixe sur le boulevard Richard-Lenoir qui avait entraîné la mort de deux pharmaciens et la blessure d’un policier.
Pierre Goldman, qui avait déjà participé à d’autres vols éhontés, a toujours nié toute implication dans cet incident particulier. La Cour d’appel de Paris a prononcé pour la première fois la prison à vie en 1974.
L’intelligentsia de gauche organise un mouvement de protestation contre la décision, et la Cour de cassation l’annule. En mai 1976, Goldman fit réexaminer son cas et fut déclaré non coupable. Il ne passera que quelques mois en prison après avoir été condamné à 12 ans de prison pour les trois autres affaires.
Après avoir été libéré, l’ancien révolutionnaire travaille désormais pour Libération et les Temps Modernes et passe ses nuits à jouer de la tumba dans les clubs de salsa. Il poursuit cependant ses activités politiques, restant en contact avec le groupe séparatiste basque ETA.