François-Régis Gaudry Vie Privée – Malgré le fait que mon ascendance soit entièrement non normande — je suis né d’un père lyonnais et d’une mère corse — je ressens un lien profond avec cette région. Pour la plupart, les Lyonnais se dirigent vers la Méditerranée, tandis que les Parisiens y restent. C’est ma femme qui m’a fait découvrir la Normandie.
Alors, la région vous a conquis, hein ?
Je suis tombé amoureux de la région parce qu’elle possède toutes les qualités que je recherche dans un cadre rural : un sol sain, beaucoup d’arbres et de l’herbe verte. C’est mon idée d’un printemps parfait, plein de couleurs magnifiques. Avec cette connexion à la mer et à la gastronomie, qui est pour moi la porte d’entrée du voyage.
Ce que j’aime le plus en Normandie, c’est l’abondance de fermes et de forêts qui produisent une nourriture exceptionnelle, des paysages époustouflants et une vie marine unique. J’aime cette région à cause de tout.
De bons produits aux bons endroits
Où allez-vous habituellement pour acheter des produits de qualité ici ? J’ai eu la chance de connaître la région où je fais la plupart de mes achats et j’entretiens un réseau de producteurs locaux que je connais depuis un certain temps. Nous sommes devenus de bons amis, alors je vais acheter des caisses de légumes à Marie-Pierre Canu à l’Haras-Tatouille à Genneville.
J’achète régulièrement des légumes et des produits laitiers à Isabelle de la Ferme du château à Villerville au marché d’Honfleur. Le marché du samedi matin à Honfleur est l’endroit où je vais acheter mes bulots, araignées de la mer et huîtres d’Agon-Coutainville (Contentin).
Je connais le mareyeur, Laurent Macé. J’ai acheté mon St James à Pascale Bélon à Honfleur. On trouve la meilleure andouille de la ville au Folio de Vigne à Honfleur, tenu par Régine et Hervé Lestage. J’aime aussi beaucoup la nouvelle boucherie de Rivière-Saint-Sauveur qui s’appelle Limare; ils font un excellent travail.
Daniel et Catherine Limare sont ceux qui m’ont fait découvrir les délicieux petits chèvres de la fromagerie de Beuzeville ; ils les vendent aussi. Beuzeville abrite aussi mon épicier préféré, Aux Délices de la table « Chez Vevette », avec une charmante patronne qui dégage une personnalité comme je l’aime.
Elle propose une variété de produits normands de grande qualité, comme la célèbre moutarde en grains au vinaigre de cidre (de Benoît Charbonneau à Moyaux), une remarquable crème fermière, et les fromages de chèvre au lait cru (de la chèvrerie du Mesnil à Fort-Moville) à base de lait de chèvre. Et chaque fois que je suis à Beuzeville, je prends toujours la tarte aux pommes de la Boulangerie Saint-Hélier ; c’est la meilleure tarte aux pommes que j’ai jamais eue.
Ce n’est pas mon plat préféré de la carte, mais je connais de longue date le chef Alexandre Bourdas (propriétaire du restaurant étoilé SaQuaNa à Honfleur) et j’ai goûté ses sushis que je trouve plutôt bons et très proches de l’authentique variété japonaise. Ils sont fantastiquement bons.
Et en tant que personne ayant visité le Japon sept fois, je peux attester qu’il se rapproche du palais japonais. Nous ne sommes pas dans un bar à sushis au sens typique du terme, avec des tas d’avocats et peu d’autre chose à acheter, car les sushis sont devenus une sorte de restauration rapide. Là, il est profondément enraciné dans le sushi traditionnel et minimaliste tout en y ajoutant sa propre touche inventive.
J’avais l’habitude de fréquenter le Moulin Saint-Georges à Pennedepie lorsqu’ils servaient des moules avec des frites à base de pommes de terre cultivées dans la région, arrosées d’une partie de la belle crème normande produite à la ferme Marie voisine. Pour une délicieuse pièce de bœuf normande, je vous conseille également Le Fleuron à Honfleur.
Nous fréquentons l’Auberge des Deux Tonneaux à Pierrefitte-en-Auge car l’ambiance y est agréable et la cuisine est copieuse et faite maison sans être prétentieuse. Nous apprécions également que les propriétaires s’efforcent d’utiliser des ingrédients régionaux dans la mesure du possible.
Journaliste et critique gastronomique français François Régis-Gaudry. Il est né le 19 août 1975 à Sainte-Foy-lès-Lyon, France. Il a quitté son travail de journaliste à Pleine Vie pour écrire pour la rubrique restauration de L’Express Styles. Entre-temps, en 1999, il publie un livre intitulé A Guide to the Exotic Side of Paris.
Le journaliste cinéphile devient rédacteur en chef du site en 2005 après avoir rencontré Elvira Masson. Vous animerez des épisodes de la série en rotation, ce qui est une excellente nouvelle. Plus tard, en 2010, il devient l’animateur de l’émission de France Inter On va déguster. François Régis-Gaudry est un travailleur acharné dont l’objectif est de rendre la bonne cuisine accessible au plus large public possible. Il est l’auteur de nombreux livres de cuisine.
En 2020, il fera une apparition en tant qu’expert culinaire sur la vingt-cinquième saison de Top Chef, et lui et Stéphane Rotenberg co-animeront la seconde moitié de l’émission. Bien que confiné à Genneville, l’écrivain et critique gastronomique de France Inter François Régis Gaudry ne se lasse pas de s’extasier sur la délicieuse cuisine de la région. Vous êtes coincé dans votre maison de campagne à Genneville, non loin de Honfleur (Calvados), François Régis Gaudry. À quelle fréquence voyagez-vous dans cette région ?
Oui, je suis propriétaire dans la région depuis 15 ans. Nous avons décidé d’en faire notre résidence permanente parce que ma femme et moi nous sentons en sécurité ici et ne voulons pas mettre nos filles en danger en les exposant au monde extérieur pendant les week-ends et les vacances scolaires. Nous sommes à la campagne, où les maisons voisines sont éparpillées, et notre terrain est peuplé de chèvres respectueuses de l’environnement.
Qu’est-ce que ça fait d’être enfermé tout en continuant à animer des émissions sur France Inter (On va Déguster) et Paris Première (Très Très bon) ? Ça va bien en ce moment. Parce que j’accorde une grande importance à l’honnêteté, j’investis beaucoup de temps dans ce domaine. Dimanche, l’audience de mon émission sur France Inter a plus que doublé.
La direction de France Inter m’a posé ce problème parce qu’elle pensait que les détenus français accorderaient une grande priorité à leur alimentation et à leurs méthodes de cuisson. Alors, je m’envole pour Paris un vendredi soir pour écrire ma chronique “le marché à RFA” pour l’édition du samedi du journal du matin. Et je rentrerai en Normandie dimanche à 11 heures, juste après ma représentation.
En fait, je fais des plats avec beaucoup d’ingrédients locaux et c’est cette alliance gastronomique entre terroir et littoral qui m’a conquis en Normandie. Sur internet, je partage des recettes faciles que tout le monde peut faire. Pensez à être dans une cuisine américaine de tous les jours. Connaissant les grands aussi bien que moi, je me rends compte que je ne peux tout simplement pas rivaliser avec leur niveau de compétence, de technique et de précision.
Même si on parle souvent de “cuisine de bonne femme” (un terme popularisé au tournant du 20e siècle), j’aime toujours cuisiner des repas faciles et faits maison pour ma famille. Même si le terme n’est plus utilisé, il me manquera, car il décrit le type de cuisine qui me permet de fournir une alimentation délicieuse et nutritive à ma famille.
On essaie de manger une grande variété de légumes et on évite de ne manger que de la viande, mais on prend aussi plaisir à réconforter les recettes sucrées sans trop en faire en cuisine. Je viens de faire un gâteau au citron et j’ai développé un dessert à base de rhubarbe.
Je suis très sensible à la Saint-Jacques même si c’est plus tard dans la saison que d’habitude. Je le fais à la mode classique normande, avec de la crème et de l’échalote. Lorsqu’il est fraîchement pressé et croqué, ce qui ne peut arriver qu’en Normandie, je l’apprécie beaucoup.
Ma méthode de préparation préférée est le style méditerranéen, où je le sers en carpaccio avec seulement une légère pincée de poivre, un filet d’huile d’olive et de jus de citron, et un filet de citron. Saint-Jacques est l’une de mes herbes préférées en raison de sa saveur douce et de sa texture soyeuse une fois séchée.
Et j’avoue que j’ai volé un peu cette recette à Bernard Vaxelaire, l’ancien chef du restaurant Gourmandises à Cormeilles (Eure), car ça marche si bien sur les réseaux sociaux. Je n’arrête pas de faire la tartine bulots-andouille de Vire tant elle est délicieuse ! Un pacte terre-mer entièrement norvégien, épicé au chai mais exclu de la recette en ligne. C’est une belle récompense pour tout votre travail acharné.
Et les fromages normands, non ?
J’ai un faible pour le livarot bien affiné et je suis une grande fan du camembert et du pont-l’évêque, deux de mes fromages régionaux préférés. En plus de le manger nature, on se régale aussi de tartines au fromage et à la charcuterie sur du pain grillé avec des noix, du poivre et une salade bien assaisonnée. Trouvez-vous la perspective de fabriquer votre propre fromage à la maison attrayante si vous aimez le fromage et avez accès aux chèvres ?
Comme je garde une carrière de nomade, il est possible que quelque chose comme ça m’arrive un jour. Cependant, les contraintes m’ont permis un certain temps de réflexion. Des projets se dessinent pour s’installer plus durablement en Normandie.
J’y vais assez souvent, surtout quand j’ai l’occasion de m’installer dans la verdure et d’aborder mon travail avec un regard neuf. De par mon travail, je vais devoir rester en contact régulier avec Paris ; Je n’ai pas l’intention de quitter France Inter. Bien que proche de Paris, ce carcan m’a convaincu que la Normandie est bien chez moi.