Gil Avérous Compagnon – Lundi matin dernier, un tweet largement partagé de Gil Avérous a attiré son attention. Le maire de Châteauroux prend la défense des Castelroussins de la commune après qu’ils aient été attaqués sur Twitter.
Au départ, nous avions convenu de nous rencontrer au début de l’été. Y a-t-il une raison pour laquelle il a été refusé ?Entre-temps, j’ai reçu chez moi une lettre de menace qui se vantait de ce que Daech avait fait à Orlando (1). J’ai déposé une plainte et le processus se poursuit comme il se doit. Ça ne m’inquiète pas plus que ça, puisqu’il y a des illuminés partout, mais je préfère quand même qu’on attende.
À cette époque, vous montriez votre soutien à la communauté LGBTQ sur les réseaux sociaux. Vous aviez même habillé l’hôtel officiel de la ville aux couleurs de la gay pride, puis quelques jours plus tard, à l’occasion de la Gay Pride, vous aviez parlé à la jeunesse de la ville. Pourquoi ?
Il est clair qu’un certain groupe a été ciblé dans l’attaque d’Orlando. Les Castelrousanes se sentent menacés. Et puis j’ai voulu dire aux jeunes : « Nous essayons de vous faire sentir différents, essayez de vous sentir normaux. Les hommes politiques de notre pays doivent porter ce message.
Était-ce aussi un moment de coming-out ?
Non, car ce n’est pas un secret. Je suis avec mon colocataire depuis trente ans maintenant. Nous vivons tous dans un anonymat relatif, n’attirant jamais l’attention sur nous-mêmes, mais ne nous cachant jamais non plus. Je voulais simplement dire quelque chose que je n’avais jamais dit auparavant. Vous pourriez vous croiser tous les jours au travail, mais vous ne vous verrez jamais lors d’événements officiels. S’agit-il davantage d’une décision privée ou publique ?
J’ai été élu par les Castelroussins. Ni mon conjoint ni ma famille. La séparation des affaires privées et publiques est essentielle. J’agirais de la même manière si j’étais hétérosexuel. Mon ami est d’accord avec moi; il ne vit pas dans cette ville, mais avec moi. Cela m’aide à rester calme et serein même si ma vie évolue à un rythme effréné, immergé dans l’actualité constante et parfois chargé de tension.
Il ne veut parler à personne de sa vie publique. J’étais favorable au contrat d’union civile proposé par Nicolas Sarkozy (lire “profil”). Je croyais que le mariage exacerbait les conflits sociaux existants en France. Maintenant, tout a été complété avec succès. Inutile de le remettre en question. Bien que je sois d’accord avec certaines des valeurs portées par la Manif pour tous, je ne m’y suis jamais opposé publiquement et j’ai refusé de signer leur manifeste avant les élections locales.
Comment avez-vous personnellement vécu les nombreuses émeutes qui ont éclaté à l’époque en raison du débat sur la loi Taubira ? Personne dans ma famille politique ou autrement ne mérite de vivre dans une telle misère.
Il est offensant d’établir des parallèles entre l’homosexualité et d’autres formes d’abus sexuels, comme la zoophilie ou la pédophilie. Quand je tweete aux jeunes, “Affirmez-vous, n’ayez pas honte”, c’est en réponse à des déclarations comme celles-ci. Ne cédez pas à ceux qui veulent profiter de vous. Il n’y a rien de honteux à avoir des sentiments amoureux pour un homme.
Que pensez-vous des techniques de procréation assistée et de la grossesse au nom d’une autre personne ? Étant donné que GPA traite de la vente de parties du corps humain, je suis fortement en désaccord avec cela. Chaque fois qu’il y a une nécessité médicale, comme lorsqu’un partenaire dans un partenariat est séropositif, je soutiens l’utilisation de la PMA.
L’adoption ? Je n’ai aucun problème avec un enfant ayant deux pères ou deux mères. Pour apporter de la joie à un enfant qui en a désespérément besoin. Est-ce difficile d’être gay en politique, et si oui, qui a le meilleur argument ?
Je me sens très à l’aise avec Les Républicains, et surtout avec l’équipe de campagne de Nicolas Sarkozy. En 1996 (2), j’ai été élu pour la première fois. Il y a vingt ans, personne ne te le disait, mais nous étions tous un peu jaloux de toi. Être homosexuel a éliminé un type de politicien de la considération. Je ne pense pas qu’être gay en politique soit difficile aujourd’hui, et cela ne me pose aucun problème. Être gay ne m’a jamais freiné professionnellement ou personnellement. Être jeune est un désavantage important.
Avez-vous déjà volontairement changé d’orientation sexuelle par sentiment de culpabilité que vous l’avez mérité ? Il m’est arrivé, par exemple devant une personne âgée, d’appeler mon compagnon « mon conjoint » au lieu de « mon compagnon ». Pour éviter de déranger qui que ce soit, il est toujours possible que cela se produise.
Dès qu’ils m’ont dit : « Tu peux venir avec ta femme », j’ai su que c’était bon. Je lui ai confié (doucement) le secret que je partage ma maison avec un homme. Pour être honnête, cependant, cela ne me dérange pas. J’accepte d’avoir un style de vie qui sort de l’ordinaire. Votre homosexualité est-elle déjà utilisée comme une arme contre vous par vos adversaires ?
Une conviction que Gil Avérous a dit avoir pu vérifier lors d’un dîner privé auquel sa compagne avait été conviée. Le maire a mis en garde les “proches” de l’ancien président sur cet entretien, mais il insiste sur le fait qu’il n’est pas la “prudence gaie” de Sarkozy avant la primaire : “Je suis son porte-parole à la culture, pas à l’égalité des droits, aux minorités, ou à la famille.” Le maire de Châteauroux génère une modeste attention sur Twitter.
Un jeune de 15 ans qui a volé la voiture de ses parents a été dénoncé par la patrouille, selon un article de France Bleu Berry largement partagé sur les réseaux sociaux. Aucun internaute n’est à l’abri de recevoir un commentaire qu’il trouve offensant.
Le fougueux Gil Avérous était visiblement ébranlé par la remarque. Le maire de Châteauroux s’énerve à 6 heures du matin et s’en prend à Twitter. Presque personne à Châteauroux ne confond “ça” et “ça” ou l’article indéfini avec un adjectif. Donc, au niveau du Teubé, écrit l’élu Castellroussien. Une réponse relayée plus de deux cent cinquante fois et appréciée par plus d’un million d’internautes.
Seb n’accorde visiblement pas beaucoup d’importance à sa soudaine notoriété. Il a supprimé son commentaire précédent. Dix ans de mariage pour tous : dans les administrations municipales opposées de 2013, certains maires se marieront et d’autres non.
Après dix ans, les ordonnances municipales contre le mariage homosexuel sont devenues monnaie courante. A droite, certains élus sont revenus sur leur opposition à une réforme et la soutiennent désormais ou organisent des mariages homosexuels “parce que c’est la loi”. D’autres refusent toujours de s’engager, choisissant plutôt de laisser leurs voisins servir d’officiers.
Tous ont été affectés aux meilleures suites nuptiales. Car ce sont eux qui se sont chargés de célébrer le vote de la loi autorisant le mariage homosexuel le 17 mai 2013. Il y a dix ans, lors des débats houleux qui ont précédé la ratification du texte, certains élus ont clairement fait savoir qu’ils ne célébrez jamais de telles noces. Le discours de François Hollande à la conférence des maires de France en novembre 2012, dans lequel il invoque la « liberté de conscience » des édiles et rappelle que la tâche peut être déléguée à leurs voisins, a dévoilé cette option.
Selon un sondage IFOP réalisé en février 2013, 52 % des maires étaient contre la réforme. Dix ans plus tard, où en sommes-Nicolas Faget, porte-parole de l’Association des parents et futurs parents gais et lesbiens, se réjouit de la baisse des “signaux de refus” des maires et des “cérémonies mal exécutées”. Et ce malgré le fait que le militant reconnaisse que “certains actes homophobes ou formes inadaptées” existent.
Faget suggère que les agents municipaux s’adressent aux couples de même sexe avec un « madame, monsieur », ou que les élus président personnellement tous les mariages prévus un jour donné, à l’exception de ceux impliquant des couples de même sexe.
Au cours de la dernière décennie, les maires ont basculé vers la droite, la réforme ayant été portée par la gauche. La restriction au mariage civil a été incluse dans les publications municipales à l’époque malgré l’opposition de certains milieux.
Il existe cependant encore des poches de résistance parmi les édiles. Il y a toujours ceux qui ne sont pas d’accord avec la loi et ceux qui la soutiennent. Franck Meyer, maire centriste de Sotteville-sous-le-Val (Seine-Maritime) et ancien porte-parole de La Manif pour tous, affirme qu'”il y a tous les cas chiffres”.
Créé il y a dix ans et représentant plus de vingt mille fonctionnaires (dont douze mille maires), Maires for Children est actuellement en sommeil du fait de la normalisation progressive de la réforme. Après les élections de 2020, le collectif ne s’est pas réactivé. Ce n’est pas le sujet qui nous occupe, M. Meyer. Nous avons dû faire face à des crises très importantes.