Comment Zola Est Il Mort – Le 27 septembre, il quitte Verneuil pour la dernière fois de cet été. Les siens le suivent généralement sur une centaine de mètres après qu’il ait quitté leur territoire. Il y a beaucoup de bagages sur le chemin en ce moment. Jeanne, Denise et Jacques attendent devant la porte d’entrée et le regardent partir. Zola tourne à nouveau la tête de leur côté avant de disparaître dans le coin. Ils ne le reverront plus vivant.
Le lendemain, dimanche 28, le temps s’éclaircit. Le majordome de l’hôtel à Paris allume une bougie dans la chambre d’amis du 21 bis, rue de Bruxelles. Un épais nuage de fumée monte : mauvaise impression. Au lieu d’insister, il ouvre simplement les fenêtres et laisse le feu s’éteindre.
Au retour des Zola, ils confirment la décision et exigent que les fumistes soient amenés le lendemain. La fumée s’est dissipée. A la tombée de la nuit, Zola ferme les stores et les deux loups se blottissent sur le lit haut fait de colonnes et soutenu par un vieil escalier.
A 9h30 le lendemain matin, il n’y avait toujours aucun signe de vie dans la chambre. Les domestiques s’agitent et frappent à la porte. Il n’y eut pas de réponse. Il n’y a aucun moyen de renforcer le cadre de la porte.
Alexandrine est immobile sur le lit, tandis que Zola est recroquevillé par terre au pied du lit, mort. Si Alexandrine continue à respirer, elle se transformera en rani. Mais maintenant, son mari est au-delà de toute aide ; à 10 heures du matin, il sera officiellement déclaré mort.
La police, les médecins et les chimistes arrivent rapidement sur les lieux et déterminent que le couple a été asphyxié par le monoxyde de carbone car des briquettes de charbon de bois sans surveillance brûlent toujours dans la cheminée.
Alexandrine a survécu parce qu’elle s’est pendue la tête en bas de son lit, à seulement un mètre du sol. Zola se leva, tomba et se roula par terre ; les gaz toxiques ont eu l’effet désiré. Le dernier mystère est celui-ci : qu’est-ce qui bloque le chemin et pourquoi ? C’est une autre histoire en soi.
CV. Les conclusions de l’enquête officielle qui ont blâmé un simple accident et poursuivi l’accumulation des surfaces inégales de la rue, le vent et la pluie seront acceptées pour les cinquante prochaines années. Ce n’est plus pareil de nos jours. Plusieurs études ont mis en évidence les failles et les divergences de la recherche.
Une erreur a été commise par les fumigateurs de l’immeuble sur le toit dans les années 1980, selon le témoignage recueilli par le commissaire de l’époque Marcel Leclère, ancien chef de la brigade d’enquête criminelle : la cheminée Zola a été négligemment détournée pour se raccorder à un tuyau inutilisé. Cependant, “l’erreur” peut avoir été intentionnelle.
Deux enquêtes distinctes, l’une du journaliste de Libération Jean Bedel et l’autre des experts de Zola Alain Pagès et Owen Morgan, ont reconstitué le parcours d’un homme qui affirmait en 1928 avoir obstrué délibérément le passage de la cheminée et effacé toute trace de sa trahison le lendemain : un propriétaire de fumisterie du nom d’Henri Buronfosse qui a rejoint la Ligue des Patriotes en 1902 et était ami avec le fondateur de l’organisation.
Les preuves pointant vers un meurtre fanatique deviennent accablantes. Ils ne devraient pas essayer de choquer qui que ce soit. Des menaces de mort ont été proférées à l’encontre de Zola, dont certaines ont été suivies de véritables tentatives de meurtre. Si ce que prétend Buronfosse est vrai, alors Zola est l’un de ceux qui ont payé le prix ultime dans leur combat pour la vérité, la justice et l’État de droit.
Cependant, tout ce que nous avons est un aveu oral transmis de son destinataire initial à Jean Bedel en 1953. Les preuves matérielles qui convertiraient la probabilité en certitude font défaut. Nous devons embrasser l’idée que la nuit du 28 au 29 septembre 1902, lorsque Zola est mort, restera un mystère historique. En fin de compte, cela ne diminue pas la grandeur de l’homme.
Le combattant de la liberté avait entamé de multiples projets littéraires peu après sa sortie de la bataille de l’affaire Dreyfus. Le 29 septembre 1902, Zola meurt chez lui d’une asphyxie apparente. Les soupçons initiaux selon lesquels un fanatique était responsable du meurtre semblent avoir été fondés.
L’été 1902 fut un bon été pour Zola. Le 7 août, il achève Vérité, la troisième de ses quatre évangélisations, alors que le gouvernement d’Émile Combes s’apprête à fermer 2 500 écoles congréganistes. Le roman suit de très près l’actualité puisqu’il transfère les événements et les personnages de l’affaire Dreyfus sur le champ de bataille de la guerre laiq.
Le 10 septembre, il apparaîtra pour la première fois dans L’Aurore.Dans son ultime salve contre la loi d’amnistie qui remet à la case départ les persécuteurs et les défenseurs d’Alfred Dreyfus, Zola écrit dans L’Aurore du 22 décembre 1900 :
Premièrement, nous devons briser le quatuor d’évangélistes. Le quatrième livre s’intitulera “Justice” et son protagoniste sera Jean, le quatrième fils de Pierre Froment, qui a été au centre d’une série d’intrigues à Lourdes, Rome et Paris. Au cours des derniers mois, Zola a conservé des coupures de presse et des notes personnelles dans un dossier intitulé “Pour la justice” en raison de la nature aléatoire de ses processus de lecture et de réflexion. Il prévoit d’en rédiger l’ébauche après son retour à Paris en octobre.
Ayant déjà ferraillé contre le malthusianisme dans Fécondité, la société de classes dans Labour, et le clérisme et l’antisémitisme dans Vérité, il a maintenant jeté son dévolu sur ce que Maurras appellera « l’idéal nationaliste » et son corollaire, « le soldat idéal ».
Pour Zola, la chute du pays peut être attribuée à un excès de confiance dans la puissance des armes. La mission actuelle d’une « France chevalière du Droit et de la Liberté », « travailleuse de la démocratie » et « éducatrice de demain », s’opposera directement à sa propre quête de justice, et les combats qui s’ensuivront se livreront dans les royaumes de la science, de l’économie et de l’esprit.
Une nouvelle vision politique émerge alors dans l’esprit de Zola, celle qui englobe les interrelations de la nation et de l’armée, de la France et de l’Europe, de la guerre et de la paix. D’une part, il fait écho à la conviction de Jaurès selon laquelle le socialisme est le seul moyen pour la France d’apporter une justice globale au monde.
En revanche, il manifeste un engouement grandissant pour les propositions d’accord international : « Dans la Justice, je peux donc faire de ce Jean Etienne à l’armée, un Picquart, mais organisé dans un autre sens, en arrivant à être contre la guerre, pour la fédération de nations, pour l’arbitrage.”
Il y a aussi quelque chose de plus dans l’esprit de Zola. En 1902, il avait un grand plan pour le théâtre qui l’éloignerait des précédents de conception de boulevard. Sous le titre La France en marche, il espère réaliser au théâtre ce qu’il a réalisé dans le roman avec Les Quatre Évangiles.
Certaines pièces peuvent être injouables, mais alors quoi ? Le but est de mettre en valeur tous les débats et questions modernes, comme le sexisme, le racisme, l’antisémitisme, le scientisme, le socialisme, etc., en donnant à chaque débat son propre type de personnage, comme l’Instituteur, le Savant, le Milicien, etc. Une nouvelle ère théâtrale pourrait-elle émerger de là ?
Cependant, les dernières semaines du séjour de Zola dans sa maison de Médan Yvelines sont consommées par la scène lyrique. Son amitié avec le compositeur Alfred Bruneau l’initie à l’opéra. Alors que ce dernier achève l’orchestration de L’Enfant roi, une “comédie lyrique” en cinq actes, Zola écrit en août/septembre Sylvanire, ou Paris amoureux, le livret d’une tragédie en cinq actes lyriques sur l’amour tragique entre un jeune sculpteur et vedette d’opéra.
Trois des événements se déroulent uniquement dans le Palais Garnier lui-même. Le jeune homme, se sentant trahi, se tire une balle dans la tête en contemplant les toits de Paris depuis son atelier de Passy. Les codes et les métiers de l’opéra sont abordés par Zola, le librettiste, un peu tardivement mais avec dextérité.
Trois jours avant de rentrer à Paris, il invite Bruneau à lire avec lui le livre du matin : “Tu es certain de ne pas me déranger, car je ne me remettrai simplifié au travail que plus tard.” Aucun « plus tard » ne viendra. Denise et Jacques Rozerot, les enfants de Zola avec sa jeune amante Jeanne Rozerot, sont nés en 1888.
Après des mois de souffrance et de colère, Alexandrine Zola a renoncé à la proposition de son mari d’un second mariage. Tous les jours à quatre heures de l’après-midi, Zola quitte Médan pour se rendre à vélo à Verneuil, le village voisin où vivent Jeanne et ses enfants. A Médan comme à Verneuil, il se détend avec son passe-temps favori, la photographie.
Le 22 septembre, il emmène Jeanne, Denise et Jacques sur la Seine à bord de sa toute nouvelle péniche, baptisée L’Enfant roi. Nous avons atterri sur l’une des îles. Quand Denise a mis le pied dans le vase, ça a fait rire tout le monde. Les petits malheurs apportent de petites récompenses. Il est possible que cela dure éternellement.