Patrick Dils Ses Parents – Elle apparaît blonde et très pâle sur les photographies, avec des yeux bleus. Et il rayonnait de joie. Patrick, leur fils, ressemblait à sa mère en étant languissant et peu communicatif.Chaque morceau de sa mère aussi. “
Le père de Jacqueline fumait beaucoup d’herbe. Ça y est, vous Dil. Et ces jeunes hommes agressifs. Une famille où passer du temps ensemble est prioritaire par rapport aux autres formes d’intimité. Jean n’est jamais loin de Jacqueline. Jacqueline interrompt Jean chaque fois qu’il commence une nouvelle phrase.
Le week-end, tout le monde se réunissait dans une petite maison en bord de Meuse pour une grande fête. Les enfants étaient tous grands maintenant. 16 ans pour Patrick et 13 ans pour Alain. Mais, comme Jean l’a dit, “je n’aime pas laisser passer les commérages, parce que nous les emmenons avec nous”. Le 28 septembre 1986, vers 18 heures, les Dil rentrent chez eux à Montigny. Ils sont sortis et ont cueilli des pommes.
Jacqueline est au volant de la Citroën GS. Jean ouvre la porte, Alain aide à décharger, et Patrick fait un tour dans les tunnels sous les chenilles des furets.du talus de la voie ferrée. Leurs crânes étaient criblés de fragments de pierre. C’était il y a quinze ans. Il y a des tulipes pointant vers le mur et des cerisiers qui fleurissent aujourd’hui dans le jardin de la maison des Dil. Jean et
Derrière la vitre, le talus du chemin de fer se transforme en nuances vibrantes de rouge, jaune, vert et bleu. Jean passe l’hiver à travailler au sous-sol. Alain se cache à l’approche des autres. Il n’aime pas les discussions d’affaires. Trois jours. Il avait 19 ans à l’époque. Le procès a duré trois jours. C’est vu, marmonne Jean.
C’était dur, comme Jacqueline elle-même l’admet. Et de rappeler qu’il n’y avait “que nous deux sur le banc” alors que “c’était plein à craquer, ça débordait” en direction des civils. La déclaration de l’avocat général selon laquelle il aurait demandé la peine de mort si elle était toujours en vigueur n’est pas discutée. Tout simplement parce que leur enfant s’est enfui. Avant Patrick, la police avait convaincu respectivement un homme de 38 ans et un homme de 18 ans qu’ils étaient responsables de la mort des enfants.
Les forces de l’ordre ont continué à patrouiller dans le secteur. Le 29 avril 1987, c’est au tour de Patrick. Pour continuer, Jacqueline raconte : “Ils ont pris le plus jeune, celui qui ne pouvait pas se défendre, on est juste passé à tabac.” Il a finalement renoncé à la fin de la deuxième journée d’interrogatoire, la voix basse d’épuisement. A mon arrivée à l’intendance, il m’a dit : « Maman, c’est moi qui ai fait le coup. Je lui ai dit : « Tu as été interrogé pendant si longtemps que tu peux dire n’importe quoi.
Je voulais lui demander ce qu’il en pensait, mais je n’avais tout simplement pas le temps. Jean est resté dans la cage d’escalier en disant : « Ils ne m’ont pas laissé voir. Le juge d’instruction leur a crié à leur arrivée : « Débarrassez-vous de mon bureau ! Vous ne le verrez jamais ! Deux ans plus tard, dans la loge des spectateurs de la salle d’audience, ils ont enfin revu leur fils. Prière. Jean disait de lui-même : « Au début, ce n’était pas joli. Il a probablement entendu des gens crier : “Regardez le père du criminel !” comme il passait. Il envisageait de faire de la plongée sous-marine dans le canal de Met. Elle a « beaucoup réfléchi », elle « a prié », et Jean a demandé :
Comment se fait-il que le bon Dieu nous ait infligé une croix semblable ? Ils ont pu rendre visite à leur fils en prison une fois par semaine depuis sa condamnation. Leur enfant a signé chaque lettre de son téléphone portable avec “Dils Patrick, l’innocent incompris”, et il le fait toujours. Rue Vénizelos, les gens vivaient au bord du désespoir.
Peut-être en avons-nous trop parlé, se demande Jacqueline à haute voix. Patrick était timide et réservé car il avait peur de tout sauf des puzzles, des recueils de timbres et de cailloux et de Tintin. Non, Alain, il ne se serait pas incliné devant toi. Jean et Jacqueline sont ceux qui, un jour d’été de 1992, sont tombés sur quelque chose qui n’avait pas leur place.
Les collègues de Jean chez Citroën venaient de terminer la lecture d’un article sur un clochard de Metz qui avait tué un homme à coups de pierres. Francis Heaulme, tueur en série. L’article a été publié le 26 août 1992. Jean a dit : « Bon sang de bon sang : selon moi, il est dans la côtelette » à cause des cailloux. Dans l’ensemble, la vie de Dil a piqué du nez. Marie-Claire, une de leurs amies, a pris l’initiative de faire connaître le cas et d’organiser un petit groupe de soutien. À l’époque, les enfants avaient six ans. Les erreurs et omissions ont été notées. Les années ont filé en un éclair. Une seule publication, le Nouveau Détective, les soutient.
En 1994, Jean décide de prendre sa retraite. Il avait mis au point un pistolet pour une boîte de vitesses et venait de le perfectionner, ce qui devrait augmenter la production de Citron. La pièce est présentée sur un socle avec l’inscription “Dils Jean. 1969-1994” gravée dans le bois. Ils ont tous eu leurs fêtes d’argent la même année. Quelques mots écrits sur une porcelaine : «
Rires et larmes ont rempli notre vie. La maison est devenue envahie par les œuvres d’art de Patrick. Parchemins pour la fête des mères et la fête des pères, maquette d’un camion Citroën, tour Eiffel et piano en ampoules. Médiatique. Après que le comité de soutien ait fini de relayer toutes les procédures verbales à la crèche, les parents ont décidé de retenir les services d’un avocat. Jaqueline :
Comme nous ne connaissions personne, nous avons opté pour une publicité maximale et avons écrit à Jacques Vergès. Cette affaire a été confiée à Jean-Marc Florand par Lequel. Qui a obtenu une décision judiciaire extrêmement inhabituelle : la cour d’appel a décidé que la condamnation de Dils devait être annulée parce que Heaulme était présent sur les lieux des crimes, même si l’auteur a nié toute implication. Le jeune homme doit être rejugé à Reims le 20 juin prochain. Après 14 ans de prison, Patrick mesure désormais 1,70 mètre et pèse entre 60 et 65 kilogrammes.
“Il ne mange pas assez pour satisfaire sa faim”, lâche Jacqueline. Cependant, Patrick a “grandi” et est devenu “un homme”. A son procès, il veut “tout le monde devant lui”, y compris la police et le juge. Il aspirait à obtenir son permis de conduire et à publier un livre. Et plus jamais on ne sera soumis à la vie sur le talus de la rue Vénizelos. Jean et Jacqueline seront laissés à eux-mêmes. « Pourquoi devrions-nous déménager ? » sourit Jean.
A l’issue de son deuxième procès le 26 juin 2001, devant le tribunal des ânes pour mineurs délinquants de Reims, Patrick Dils est à nouveau condamné, cette fois à vingt-cinq ans de prison. il appelle à l’aide. Son troisième procès s’ouvre à Lyon le 8 avril 2002 et le jury l’acquitte trois semaines plus tard.
Francis Heaulme, au plus profond de sa cellule, maintient son déni du double meurtre tandis que les forces de l’ordre se bousculent pour trouver des preuves. Le tribunal de Paris a accordé à Dils un sursis à exécution le 29 mars 2005 pour les poursuites des gardiens de prison. Les gardiens ont tiré la sonnette d’alarme. Un an plus tard, la cour d’appel confirme le froid. L’inspecteur qui a fait avouer le petit garçon a également intenté une action en diffamation, mais son dossier a été rejeté à deux reprises.
La mère de Patrick Dils, Jacqueline, est décédée le 29 mars 2014, dans le plus grand secret. Le respect de sa dignité était primordial, et son fils Patrick Dils a clairement fait savoir qu’il entendait la défendre à tout prix. Lorsqu’il a fait face à des contestations judiciaires, elle a été là pour lui à chaque étape du processus.
Elle était une vraie badass. Le 29 mars 2014, à l’âge de 72 ans, Jacqueline Dils décède dans la douceur qui la caractérise. Cette disparition est survenue deux jours seulement avant l’ouverture d’un procès atypique, le procès de Francis Heaulme pour le double meurtre d’un couple en 1986 à Montigny-lès-Metz devant la cour d’assises de la Moselle.
Deux jours avant les explosions qui ont modifié le cours de cette affaire judiciaire en cours.
Jamais Jacqueline Dils n’a douté de l’innocence de son fils. Elle a trouvé du réconfort dans l’acquittement de Patrick Dils à l’issue du procès de Lyon en 2002, après une longue bataille judiciaire.